
Avec Ann Simpson, my Seine-Saint-Denis is rich !
Cette Londonienne s’investit à fond dans la vie associative à Rosny-sous-Bois, son « home-sweet-home » qu’elle défend avec l’accent british.
« Moi, j’adore habiter le 9-3 et je n’hésite pas à le dire ! »
Une parole d’ambassadrice prononcée avec une pointe d’accent « british » et beaucoup d’enthousiasme. L’accent, Ann Simpson l’a cultivé lors de son enfance en Angleterre, l’enthousiasme elle le sème au sein de l’association Rosny Potager dont elle est « trésorière-coordinatrice. »
Mais, revenons aux racines avant de retourner au Pré-Gentil, son quartier rosnéen. « J’ai grandi à Londres où j’ai fait des études dans le domaine socio-juridique et puis j’ai rencontré mon mari français à Berlin où je travaillais pour une organisation de femmes britanniques », résume-t-elle.
Nous sommes au début des années 80 et elle ne sait pas encore que sa vie va bientôt prendre le chemin de la Seine-Saint-Denis : « J’ai fini par rejoindre mon mari en France en 1983 et on s’est installés à Rosny-sous-Bois en 1987. » Elle y aura deux filles, Joanna (31 ans) et Lucy (29 ans) et mènera une carrière de traductrice-interprète jusqu’à sa retraite en 2009.
Toujours verte…
C’est à partir de là qu’elle met le turbo dans sa vie associative s’impliquant non seulement dans Rosny Potager mais aussi au sein du conseil d’administration des centres socio-culturels de sa ville, dans son conseil de quartier ou encore avec l’association des Conseils citoyens de Rosny. Sans oublier le Conseil local du développement durable.
A 68 ans puisqu’il nous faut bien vous révéler son âge, elle est encore très « verte»… Pas étonnant donc que Rosny Potager fondé en 2010 compte tant pour elle. « Avec cette association, on amène la nature en ville tout en contribuant à la mixité sociale et à développer des liens intergénérationnels parce qu’on cultive nos terrains ensemble et pas chacun de son côté comme souvent dans les jardins partagés. Et puis, on insiste aussi beaucoup sur la qualité de nos cultures en s’appuyant sur un formateur en jardinage bio. Chacun a le droit au meilleur même dans les quartiers qui ne sont pas les plus favorisés, estime-t-elle. C’est un combat qui me semble évident. »
Et, ce n’est d’ailleurs pas le seul puisque Anne Simpson, par ailleurs adhérente de deux associations féministes (L’Assemblée des femmes et Osez le féminisme) se démène dès qu’elle le peut pour porter la cause des femmes dans le débat public. « Dans les centres socio-culturels de Rosny, j’essaie de monter des débats sur la question, trop de femmes subissent encore des discriminations et des violences aujourd’hui. »
Jamais sans son badge du « In »
Vous l’aurez compris dès qu’il est question de parler franchement, Madame Simpson n’est pas vraiment du genre à filer à l’anglaise. C’est donc tout naturellement qu’elle a plongé dans l’aventure des ambassadeurs du « In » :
« Dès que j’ai eu connaissance de cette initiative, j’ai voulu en être, parce qu’il faut soutenir la richesse culturelle de ce département. Moi, j’ai adoré que mes filles aillent à l’école au milieu de 28 nationalités. Et, elles aussi d’ailleurs ! L’une est aujourd’hui comptable, l’autre termine ses études pour être enseignante : elles sont aussi la preuve qu’on peut y arriver en venant de Seine-Saint-Denis. »
Du coup, Ann Simpson ne sort jamais sans son badge du « In » : « J’en distribue aussi quelques-uns et quand je n’en ai pas sur moi, j’encourage les gens à, pourquoi pas, postuler pour devenir ambassadeurs. Plus on sera unis, plus on sera forts pour porter l’image de la Seine-Saint-Denis. » Of course !
Frédéric Haxo