
Julien Allafort, un ambassadeur qui prend du chant…
Dyonisien depuis trois ans, ce guitariste vient de composer son premier disque. Avec une chanson dédiée à sa ville d’adoption.
« Saint Denis tu fais quoi, tu joues du sitar, de l’oud, de la guitare, de Montmartre à la gare, mélange des genres en fanfare, fond sonore éclectique, résistance poétique, richesse du métissage… »
Pour connaitre la suite de cette chanson évidemment intitulée Saint-Denis, nous vous invitons à aller à la rencontre de Julien Allafort, ambassadeur du In Seine-Saint-Denis depuis mars dernier. Ce trentenaire ambitionne en effet de remplir les pages des agendas culturels dans les prochains mois. « J’ai sorti mon premier EP (extended play. NDLR) avec cinq titres éclectiques, dont celui sur Saint-Denis, et je commence à faire des concerts, mais ce n’est pas évident parce que je fais un peu tout, tout seul, dit-il. Mais, c’est un peu normal quand on débute… »
Il est néanmoins un habitué du milieu musical puisque, guitariste de formation, Julian –son nom de scène- a plus d’une corde à son arc.
« Après avoir accompagné des artistes dans différents styles très éclectiques du pop, au funk en passant par le soul-jazz, et même le rap avec Dany Dan des Sages poètes de la Rue, j’ai eu envie de me lancer en solo »
Une volonté décuplée par son emménagement à Saint-Denis, il y a tout juste trois ans, en provenance du Val-de-Marne qui l’a vu grandir. « M’installer dans cette ville où il y a une telle énergie culturelle m’a emporté à mon tour dans la création. J’avais des bribes de chanson dans mes carnets mais je ne les ai vraiment mis en forme qu’en m’installant à Saint-Denis. »
En habitant tout près du Théâtre Gérard Philippe et en fréquentant assidument les différents lieux culturels –La Briche, le 6b entre autres -de la cité des Rois, il faut aussi dire qu’il a baigné « dans une atmosphère très créative. »
Réactive également puisque sa chanson sur Saint-Denis est née après les attentats de novembre 2015 « du ras-le-bol d’entendre certains médias colporter des choses fausses sur cette ville, avec certes des défauts, mais qui est surtout d’une incroyable richesse culturelle. »
Pas étonnant donc qu’il ait endossé le costume d’ambassadeur du « In » avec enthousiasme :
« Participer à porter les initiatives positives pour dire ce qui fait la richesse d’un territoire, c’est une idée qui me plait parce que c’est aussi mon rôle d’artiste de faire passer des messages, en chansons ou autrement. »
En bon ambassadeur, il s’évertue donc à concilier chansons et explications de texte dès qu’il le peut. Lors de ses concerts à Paris, il a ainsi « fait passer le périph’ en chanson aux Parisiens qui sont réputés ne jamais le franchir. » Une manière de dire avec le sourire que ses refrains « s’ils ne vont pas changer le monde, peuvent quand même contribuer à changer le regard sur la banlieue. »
Lui, en tout cas, lance déjà un appel à « ceux qui ont un regard sur Saint-Denis et la banlieue » à venir nourrir la création d’un prochain clip en gestation sur les paroles de sa chanson sur Saint-Denis. « Je n’ai pas envie de quelque chose de figé, dit-il. Il faut que ça bouge comme la Seine-Saint-Denis… »