
Lydia et Benoît Villé – Belostyk
LA TRAVERSÉE DE ROMAINVILLE PAR TEMPS DE COVID.
Une traversée…Car en cette période de pandémie, nous aurions quitté la berge du « monde d’avant ». Nul ne sait si nous atteindrons la berge d’un « monde d’après », ou si ce sera un simple retour au port, avec ses progrès, ses injustices et ses aberrations.
Pour ma part, j’ai décidé de filmer « le monde de pendant ».
Tous les jours, je sors de chez moi équipé d’une petite caméra embarquée, j’arpente les rues de Romainville, et je filme des métamorphoses en action.
Celles d’une population qui voit ses repères habituels désintégrés par l’impact de la pandémie sur le travail, la famille, le rapport aux autres.
Mais aussi, en toile de fond, celles d’une ville en mutation, avec l’arrivée prochaine du métro qui remodèle la ville.
Dans mon minuscule périmètre, je filme la vie de tous les gens.
Loin des approches savantes sur la pandémie, loin des polémiques et des chroniqueurs assermentés, j’interroge chacun, quand il y consent, sur « sa » traversée du Covid. Les ressentis, les contradictions. Les proches, ou ceux qui croisent ma route. Les riches, les pauvres, les travailleurs, les oisifs, les adultes, les enfants, les timides, les matamores…
Dans mon minuscule périmètre, je filme l’avis de tous les gens.
Qui n’a pas changé cinq fois d’avis sur les dispositions à prendre me jette la première pierre. C’est pourquoi je filme au long cours, systématiquement. En cette période de maladie, je prends jour après jour la température de la population qui évolue au gré de la progression de la pandémie, des progrès ou des retards de la vaccination, des re- confinement et des dé-confinements…
Ce tournage finira avec cet épisode de pandémie inédit dans l’histoire de l’humanité… et de Romainville. J’espère, à ma façon, faire un témoignage sur cette période et une réflexion sur nos métamorphoses.
Je co-réalise ce film avec ma compagne Lydia Belostyk sans qui le principe de ce film n’existerait pas. Romainvilloise depuis longtemps, elle connaît bien la ville et elle est une figure familière de ses habitants.