Avec ÉTÉS, la transition écologique plus que jamais de saison(s)

Une école pour faire école… C’est le concept de l’association ÉTÉS, l’acronyme derrière lequel on trouve l’École de la Transition Écologique et Solidaire installée depuis l’an dernier dans les locaux d’une ancienne école maternelle de la ville de Saint-Ouen (1). Née officiellement en 2023, ÉTÉS regroupe sept associations audoniennes, actives sur les questions de la transition écologique : Atelier Solidaire, le Comité Audonien Solidarité Militante, le Joli Mai, Tipi Audonien, Zéro Waste Saint-Ouen et EducEcolo et enfin la Régie des quartiers de Saint-Ouen, qui prévoit de prendre de plus en plus de place par le biais de l’insertion. Cyclomobilité, collecte, production en réemploi… de nombreuses pistes prometteuses sont en cours d’exploration.

« L’idée de départ, c’est d’unir nos forces dans un même lieu pour s’entraider les uns et les autres plutôt que d’agir chacun dans son coin », synthétise Marion Collin, Audonienne d’adoption à la tête d’ÉTÉS. Une structure qui emploie depuis janvier dernier quatre salariés chargés d’organiser la ressourcerie mais aussi de faire vivre les plus de 1000 m² de ce lieu unique à travers des ateliers ou des conférences.

Avec une programmation qui prend forme progressivement pendant que sous la houlette de Carole Montevecchi, fondatrice d’une marque d’upcycling et ancienne commerçante des Puces, la ressourcerie d’ÉTÉS remplit et organise ses rayonnages. Récupérant, entre autres, ces dernières semaines des équipements des volontaires des JO 2024, qui deviendront des articles de seconde main revendus à des prix très abordables.

Un vestiaire solidaire

Un stock de vêtements qui permet aussi la tenue hebdomadaire d’un vestiaire solidaire organisé pour les familles en situation de précarité sociale suivies par le Comité Audonien Solidarité Militante. Même optique du côté de la valorisation des déchets électriques et électroniques qui sera appuyée par l’organisation de formations gratuites à l’usage du numérique, en partenariat avec l’association Emmaüs Connect.

« À côté de l’activité de la ressourcerie, on a vraiment l’ambition d’être aussi une sorte de Maison des possibles où chacun peut se former à réparer des objets ou à adopter une démarche plus écologique dans sa vie de tous les jours », poursuit Marion Collin dont l’engagement écologique s’est d’abord forgé au sein du mouvement Zéro Waste qui prône le « zéro déchet, zéro gaspillage. » Une manière aussi pour cette mère de famille trentenaire de passer de l’autre côté du miroir de la pub, son premier métier. Tout un univers aux antipodes de l’organisation d’ateliers de fabrication de crèmes, savons et gommages naturels, sans déchets ou de la mise en service de machines à coudre qui permettront de réparer ou upcycler une partie des stocks de vêtements récupérés par ÉTÉS.

Inspirer des bonnes pratiques

Dans la même veine, la petite équipe de l’École de la Transition Écologique et Solidaire a commencé à organiser une activité de consignes d’éco-cups : « Derrière cette première étape, on a le projet d’installer une station de lavage de nos éco-cups qui nous permettraient ensuite d’alimenter les différents événements de la ville, précise encore Marion Collin. Ensuite, l’objectif de ce serait, pourquoi pas, d’inspirer plus largement des bonnes pratiques en Seine-Saint-Denis parce que ce qu’on fait ici, on doit pouvoir le dupliquer ailleurs… »

Un terreau fertile vers la transition écologique également cultivé via l’installation de jardinières dans la cour de l’école afin de développer une production locale de plantes médicinales et aromatiques qui seront proposés au comptoir du café associatif de l’association ou alimenteront une production de tisanes.

Autant d’activités qui s’étoffent dans un lieu dont l’audience s’élargit au fil des semaines : « Aujourd’hui, on peut compter sur une base d’une quarantaine de bénévoles très actifs, mais chaque évènement mobilise de nouvelles personnes attirées par notre démarche », apprécie Marion Collin.

ÉTÉS, ruche humaine du développement durable, devrait donc essaimer dès le printemps…

Frédéric Haxo

Crédits photo : Sophie Loubaton

1.

École de la Transition Écologique et Solidaire, 14 rue Bachelet à Saint-Ouen. Ressourcerie (boutique et collecte) ouverte mercredi, vendredi et samedi de 10h à 18h.
La programmation complète des ateliers et activités d’ÉTÉS est à retrouver ici !