Des stations d’été In Seine-Seine-Saint-Denis qui ont le cœur Arti/Chô…
C’est du côté de l’Usine des transitions à Noisy-le-Sec que le collectif de constructeurs et designers a conçu les totems d’accueil des stations du Bel été solidaire et olympique. Des créations originales faites pour durer plus que le temps d’un été.
Dans le cœur d’Arti/Chô, l’atelier et centre névralgique du collectif de constructeurs et designers installé sur le site de l’ex-usine de batteries Saft à Noisy-le-Sec, les effluves de copeaux de bois rappellent à Mathilde Héraut, les ambiances de son enfance : « J’ai grandi dans un village entre Lyon et Grenoble où mon père a passé une partie de son temps libre, à construire notre maison en ossature bois. C’est d’ailleurs, peut-être, ces moments qui m’ont donné le goût de ce que je fais aujourd’hui », s’interroge à haute voix une des cofondatrices du jeune collectif créatif.
Ce qu’elle fait aujourd’hui et depuis 2019 ? Avec ses compagnons « Artisans Designers Ultras Chauds » connus sur les bancs du diplôme supérieur d’arts appliqués « Alternatives urbaines » de Vitry-sur-Seine, la native de Tremblay-en-France travaille activement à faire vivre « des projets qui feront la ville de demain. »
Déjà une patte In Seine-Saint-Denis
Autrement dit, imaginer et surtout créer une « ville plus attentive à l’autre et à la planète ». Pas très loin de sa base de l’Usine des transitions à Noisy-le-Sec, Arti-/Chô vient par exemple de livrer un jardin partagé pour l’association Les Tranquilles. Des jardins urbains qui sont d’ailleurs une des signatures d’Arti/Chô puisque c’est un premier projet du genre aux Lilas, au pied d’une cité, qui a lancé le collectif en 2019.
Depuis lors, ses six membres cultivent leur savoir-faire tous azimuts, avec très souvent une touche In Seine-Saint-Denis dans leurs créations : à Saint-Denis, le collectif a ainsi œuvré, en mode participatif avec les centres de loisirs du cru, pour créer le bardage en bois du 6B village, un projet artistique et culturel d’école des savoir-faire installé dans les espaces extérieurs du vaisseau de créateurs et d’artistes du quartier Confluences. En 2021, Arti/Chô était également lauréat du premier concours In-design et réemploi en Seine-Saint-Denis grâce à sa lampe Zamio, conçue à partir de chutes de bois et de cordages récupérés sur des chantiers de construction.
Beau et brut à la fois…
Un même esprit de récup’ et de recyclage qui a animé Léonard Pierson et Loriane Amoussou, 27 ans, le duo d’Arti/Chô en charge de la création des totems d’accueil des stations du Bel été solidaire et olympique.
Lesquels, le jour de notre visite fin juin, sont encore en pièces détachées posées à quelques mètres du vaste établi fait-maison par lesquels transitent tous les projets Arti/Chô : « L’idée de départ, c’était de faire quelque chose de solide et pratique, détaille Léonard Pierson, en décrivant la pyramide de bois de près de deux mètres, constituée avec des planches de coffrage pour le bâtiment. Ce qui compte d’abord dans ce totem, c’est l’information principale avec le nom de la station d’été. On a voulu qu’elle soit avant tout un repère géographique. »
Dit comme ça, c’est effectivement simple… Ce qui n’empêche pas la réflexion et le parti-pris esthétique : « Ce qu’on aime, c’est mettre en valeur la qualité brute d’un matériau, poursuit Loriane Amoussou. Donc, on ne cache pas forcément ce que les menuisiers aiment dissimuler comme les champs des panneaux qui constituent notre totem. De toute façon lorsqu’on travaille avec du bois de réemploi, on assume le côté brut de nos créations et le fait qu’on préfère produire des choses qui ne se ressemblent pas. Et, franchement, ça n’aurait pas de sens d’essayer de dissimuler les imperfections des totems… »
Bref, du brut et du durable conçus pour voir loin : « Le bois qu’on a choisi est capable d’affronter les éléments, la pluie, le soleil, le vent, explique encore Loriane. Surtout, les totems sont facilement démontables pour être stockés avant d’être réemployés sur un autre évènement de la Seine-Saint-Denis. »
Car, comme l’artichaut, son presque homonyme, le totem Arti/Chô made In Seine-Saint-Denis est bien du genre vivace…
Frédéric Haxo
Photo : Bruno Lévy
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