En 2025, la FSGT 93 continue de se prendre aux Jeux…
La page des JO 2024 en Seine-Saint-Denis à peine tournée, la FSGT 93 a le regard déjà tourné en juin vers la Grèce et les Jeux Mondiaux CSIT. Un évènement international dédié aux sportifs et sportives évoluant dans un cadre purement associatif, où elle enverra près de 70 athlètes. Focus sur trois d’entre eux.
Le 13 février dernier, c’est près d’une centaine d’athlètes qui étaient réunis sur la scène de la 12e édition de la « Soirée des Champions et Championnes de la FSGT 93 ». Organisé au Théâtre du Garde-Chasse des Lilas, l’évènement a aussi mis à l’honneur une trentaine d’associations sportives du 93 défendant les couleurs et la philosophie de la Fédération Sportive et Gymnique du Travail de Seine-Saint-Denis. Une institution qui, depuis plus de 50 ans en Seine-Saint-Denis, fait exister au quotidien les conditions d’« un sport accessible et solidaire. »
Soirée des Champions & Championnes 2025 Photos ©Marie Lopez-Vivanco
Un avant-gout de l’esprit des Jeux Mondiaux CSIT qui auront lieu du 2 au 9 juin à Loutraki en Grèce – notre encadré- où la FSGT93 enverra près de 70 athlètes. Focus sur trois d’entre eux qui symbolisent, chacun à leur façon, le podium In Seine-Saint-Denis d’un sport populaire.

Kaci Allaoua, nageur sur de bonnes ondes
C’est sur les rivages iodés de la Méditerranée que Kaci Alloua, sociétaire du Club municipal d’Aubervilliers (CMA) a pris goût aux ambiances chlorées des piscines. Le solide gaillard de 28 ans, spécialiste du sprint dans les bassins, n’a que six ans lorsqu’il commence à nager à Alger, influencé par ses parents. « En fait, ils ne souhaitaient pas que je fasse du foot, sourit rétrospectivement le jeune homme. Et, comme mon père était passionné par tout ce qui était aquatique et pratiquait dès qu’il le pouvait la pêche, je me suis retrouvé à faire de la natation. »
Des débuts un peu forcés qui ne l’ont pas empêché de tracer son sillage dans les piscines du Maghreb, l’amenant par exemple à participer avec l’équipe d’Algérie à des championnats d’Afrique dans les catégories jeunes.
Toute une époque qui précède son arrivée à Toulouse en 2016 où Kaci Alloua va poursuivre des études universitaires combinant informatique et mathématiques. Dans la Ville rose, il exerce également ses talents de sprinteur des bassins sous les couleurs du Toulouse Olympique Aéro avant de faire une pause avec la natation au moment de son passage en licence. Aujourd’hui ingénieur spécialiste de l’intelligence artificielle pour Décathlon, il conçoit désormais des outils capables d’optimiser les stocks de produits sportifs en fonction des prévisions météorologiques. Un travail exigeant qui l’a amené à replonger dans les bassins d’Aubervilliers où il a longtemps résidé et compte revenir s’installer : « Après une dure journée de boulot, on remet toutes ses idées en place en nageant. Franchement, on oublie tous les tracas du quotidien, même si on ressort un peu épuisé de certaines séances », explique le nageur « aux cinq entraînements hebdomadaires sans compter les séances de musculation. »

Le plaisir de transmettre
Des séances intenses qui passent beaucoup mieux grâce à l’ambiance conviviale et solidaire cultivée au sein de la FSGT93, fédération à laquelle appartient le CMA. « Par rapport à l’univers de la Fédération Française de Natation (FFN), je dirais qu’au sein de la FSGT, on ressent moins le côté « toxique » de la compétition à tout prix, estime le nageur du CMA. Il y a bien sûr la possibilité de performer, mais en même temps de s’amuser, de rigoler, de transmettre ce qu’on a appris aux plus jeunes, alors qu’à la FFN, c’est davantage une ambiance de chacun pour soi… »
Une façon de pratiquer qui lui réussit puisque Kaci Alloua est en passe d’être sélectionné pour les Jeux Sportifs Mondiaux de Loutraki en Grèce où la FSGT 93 enverra une délégation de plus de 70 athlètes l’été prochain.
Sur les bords du golfe de Corinthe, il devrait se sentir comme un poisson dans l’eau puisque la Mer Ionienne qui le baigne constitue aussi, géographiquement, une partie de la mer Méditerranée.

Léa Leduc, enfant de la boule
En bordure du terrain de rugby du stade Guy-Moquet à Drancy, le club-house de la section pétanque du club Arts et Sports de Drancy (ASD) a toutes les allures d’un cocon en cette soirée de fin février glaciale et pluvieuse.
Un cocon qui est aussi un nid familial aussi pour Léa Leduc, 18 ans, qui évolue dans la section pétanque de l’ASD longtemps présidée par son grand-père, avant que son père, Sébastien, n’en reprenne les rênes il y a 3 ans. « La pétanque, c’est vraiment un truc de famille, sourit la jeune femme de 18 ans. J’ai commencé à l’âge de 5 ans à force de voir tout le monde jouer autour de moi. Mon père joue, ma mère, mon frère, mon oncle… Et puis, j’ai même rencontré mon copain grâce à la pétanque. »
Alors, l’un dans l’autre, même une courte pause à l’âge de 15 ans « pour voir autre chose, sortir avec mes copines, me mettre aussi au foot » n’a pas réussi à détourner Léa de la passion des Leduc. « L’ambiance et le côté famille me manquaient, dit-elle. Alors, je me suis remise sérieusement à la pétanque en janvier 2024. » Tellement sérieusement qu’elle s’adjuge, lors de l’automne suivant, le titre de championne de France FSGT en doublette mixe aux côtés de son oncle Frédéric. « Un beau moment parce qu’en plus c’est l’ASD qui organisait le championnat à Pavillons-sous-Bois avec le club du Stade de l’Est Pavillonnais. Et puis l’année dernière, j’ai aussi remporté le titre de championne de Seine-Saint-Denis dans la catégorie tête-à-tête, mais cette fois côté Fédération française de pétanque et de jeu provençal. » Autrement dit la FFJP, l’autre entité qui régit l’organisation de la pratique officielle de la Pétanque et du Jeu Provençal dans l’Hexagone.

Familial et convivial
Autant de performances qui lui vaudront de représenter la France lors des prochains Jeux Mondiaux en Grèce. Avec bonheur une nouvelle fois : « Franchement, jouer en FSGT, c’est beaucoup plus familial, juge la jeune femme. Ça me rapproche de la pétanque que j’aime, très conviviale où on fait souvent plein de rencontres. Bien sûr, il y a le jeu, mais il y a aussi l’ambiance qui compte énormément », décrit celle qui est actuellement animatrice dans les écoles et les centres de loisirs drancéens avant de reprendre en septembre prochain des études « dans le domaine de la comptabilité ou de la vente. »
Avec l’ambition, pourquoi pas, de travailler « un jour dans le domaine du sport ou de l’évènementiel et si c’est autour de la pétanque, ce sera encore mieux ! »

Mathilde Timboni, toujours en course
C’est parce qu’elle remportait tous les cross scolaires et que son père était un pratiquant assidu de course à pied que Mathilde Timboni a fini par rejoindre les rangs d’un club d’athlétisme dans sa région natale du Pays de Gex. Elle avait alors 8 ans et 24 ans plus tard, elle court toujours…
Derrière elle, la jeune femme a semé bon nombre de concurrentes mais aussi pas mal de beaux souvenirs comme un titre de vice-championne de France du
1 500 mètres dans les rangs des cadettes ou encore une kyrielle de championnats disputés dans les rangs de l’Université de Charlotte en Caroline du Nord. « J’ai fait quatre ans d’études aux Etats-Unis et quatre ans dans l’équipe d’athlétisme de la fac. Du très haut niveau ! Aux Etats-Unis, le sport universitaire a une tout autre dimension qu’en France. »
Ses études en marketing et en espagnol bouclées, elle prolonge d’abord son expérience américaine en intégrant les équipes d’un des leaders mondiaux de l’expérience client en point de vente, puis rentre en France en 2015 pour boucler un master en stratégie commerciale. Un parcours qui l’amènera à travailler successivement dans le domaine de la relation-clients pour un constructeur automobile puis comme chef de projet du service clients d’un fournisseur d’électricité.

Au cœur des Jeux de Paris
Mais, ça c’était sa vie d’avant… Volontaire sur les épreuves d’athlétisme des Jeux de Paris 2024 disputées au Stade de France, Mathilde Timboni se rend « enfin » compte que c’est dans le domaine du sport qu’elle veut « vivre une nouvelle vie professionnelle. Le fait d’être au cœur du plus grand évènement planétaire où j’étais chargée de mettre en place les starting-blocks des athlètes, d’être à quelques mètres des plus grands sportifs internationaux que je regardais à la télévision, a provoqué un déclic chez moi ! »
Dans la foulée des Jeux, elle va donc quitter son job et retrouver une nouvelle motivation sous le maillot de l’Union Sportive Multisections Audonienne (USMA), le club qu’elle a rejoint lorsqu’elle a emménagé à Saint-Ouen il y a quatre ans. « A l’époque, je courais un peu toute seule dans mon coin et je me suis décidée à aller voir le club à côté de chez moi. Je ne connaissais même pas la FSGT et j’ai tout de suite apprécié les valeurs du club : on s’entraîne dur d’accord, mais on est aussi là pour passer un bon moment, s’encourager, se soutenir. Franchement, c’est beaucoup plus cool que la majorité des clubs affiliés à la Fédération Française d’Athlétisme (FFA). Et puis à la FSGT, il n’y a pas de question de chrono, on participe quel que soit son niveau. Personne ne se sent exclu. »
Une plongée au cœur du sport pour tous
Une manière de faire qui lui a également donné l’envie de s’investir au sein du comité directeur de la FSGT 93 : « Pour moi qui souhaite maintenant travailler dans le sport, ça me donne l’occasion de découvrir un peu plus l’envers du décor, parce que lorsqu’on est athlète, on court sans vraiment faire attention à ce qui se passe autour de soi. A côté de ça, je me plonge aussi dans toutes les formations que propose la FSGT pour favoriser le sport pour tous. Par exemple dans le domaine de l’inclusion en suivant une formation aux pratiques partagées handi-valides. »
De nouveaux horizons qui ne l’empêchent pas de continuer à courir à très haut niveau puisqu’elle fera partie de la délégation FSGT 93 qui se rendra en Grèce pour les Jeux Mondiaux CSIT du 2 au 9 juin prochains.
Un évènement, qui réunira plus de 3000 participants, que cette spécialiste du 800 et du 1500 mètres attend avec impatience : « C’est quelque chose d’exceptionnel de pouvoir se dire que je vais pouvoir représenter la France dans un évènement international », savoure-t-elle. Moi, c’est en tout cas quelque chose qui me transcende déjà… »
Frédéric Haxo
Crédits photos : Bruno Levy et Marie Lopez-Vivanco pour FSGT 93 (carrousel)
Rendez-vous en Grèce...
Dans le cadre de la Confédération Sportive Internationale Travailliste et Amateur (CSIT) qu’elle a contribué à créer, il y a plus de 100 ans, la FSGT propose l’accès à des compétitions internationales à ses adhérents et adhérentes, tous amateurs. Des championnats internationaux sont ainsi organisés en athlétisme, basket-ball, danse, échecs, football, gymnastique, judo, lutte, natation, pétanque, tennis, tennis de table, volley et beach-volley. Et, depuis 2008, les Jeux Sportifs Mondiaux (JSM) de la CSIT rassemblent tous les 2 ans l’ensemble de ces championnats en un seul et même lieu, accueillant près de 3000 sportifs et sportives venus d’une trentaine de pays. Au-delà de la dimension compétitive et des performances sportives, « l’enjeu est aussi de créer du lien entre des participant⋅es d’horizons et de culture différents, d’échanger des expériences et savoir-faire, et de donner plus de sens à la rencontre sportive », explique la FSGT.
La prochaine édition des JSM aura lieu en Grèce à Loutraki du 2 au 9 juin où le comité de Seine-Saint-Denis de la FSGT enverra plus de 70 athlètes.