La bonne pêche du In Seine-Saint-Denis

Montreuil-sur-Mer, des belles histoires dans les filets

Ouverte en juin 2020, avec, aux commandes, Guillaume, Simon et Yannick, la poissonnerie Montreuil-sur-Mer a une règle d’or et elle n’en déroge pas : tous ses produits viennent directement de pêcheurs français installés sur les côtes de l’Atlantique ou de la Méditerranée et travaillant «sur des bateaux de moins de 12 mètres, avec 3 personnes maximum à bord pour une durée de pêche d’un jour maximum en pêche côtière, tout en utilisant des techniques de pêches douces : à la main, à la ligne en plongée ou au filet.» Ce qui permet à cette bonne adresse de la rue commerçante de l’Église de proposer des poissons méconnus du grand public. « C’est ce qui fait que notre arrivage quotidien change en fonction des pêches de la trentaine de bateaux qui nous approvisionnent plus ou moins régulièrement », résume le trentenaire Simon Turmel, co-fondateur de Montreuil-sur-Mer.

Un arrivage que ce cuisinier de métier, titulaire aussi d’un CAP en poissonnerie, travaille aussi pour la partie restauration de sa boutique. “Je ne suis pas là pour jouer à la marchande derrière ma caisse, Montreuil-sur-Mer (MSM) c’est d’abord et avant tout le concept d’un partage avec nos clients, donc avec des conseils sur la façon de préparer des poissons ou des crustacés. Et puis, on raconte également l’histoire des bateaux qui nous fournissent, on montre qu’il y a des hommes et des femmes derrière les produits livrés sur notre étal. »

Et comme son alter ego de la Maison Belle-Mer de Pantin, MSM a bien l’intention de « dépoussiérer un peu l’image surannée des poissonneries en France, confie Simon Turmel. On essaie vraiment de donner une belle image des artisans pêcheurs et ainsi redonner un peu de plaisir aux gens pour qu’ils s’intéressent à ce qu’on met dans leur assiette. Les poissons, c’est passionnant, on apprend plein de choses sur le monde marin, la géographie, l’histoire. »

Bref, à Montreuil-sur-Mer, vous ramènerez autre chose que des poissons carrés et surgelés dans vos filets de course !

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Dans la famille des poissoniers du IN, on demande la MAISON BELLE-MER

Installée à Pantin depuis 2021, la Maison Belle-Mer est une affaire non pas de famille, mais de voisins : en l’occurrence Gildas et Audrey, créateurs de ce marché aux poissons qui propose chaque jour une sélection de produits de la mer, des plats à emporter et aussi la possibilité d’une dégustation sur place grâce à un espace restaurant et à une terrasse. Le tout confié aux mains expertes du poissonnier en chef, Benjamin. « Gildas comme moi, nous pensions qu’il manquait une poissonnerie à proximité de chez nous au Pré-Saint-Gervais, alors on s’est dit qu’on allait la créer », raconte Audrey, jusqu’alors spécialiste du textile.

Une envie que le duo de voisins ne voulait pas, non plus, faire exister à tout prix : « La première condition d’ouverture de la Maison Belle-Mer (MBM), c’était de s’appuyer sur une pêche faite par des patrons-pêcheurs principalement en Bretagne et en Normandie et de pouvoir donc bénéficier d’une fraîcheur optimale en profitant de circuits les plus courts possibles. Après tout, la mer n’est pas si loin du 93”, sourit Audrey, la co-associée de la MBM. C’est aussi cette diversité de pêche qui nous permet “d’éduquer” notre clientèle à un maximum de saveurs et de goûts. Le bien-manger, ça s’apprend ! Et c’est ce qu’on essaie de distiller en s’appuyant sur la partie restauration de notre boutique pantinoise. »

Autre volonté des fondateurs de la MBM : « Renouveler un peu l’image de la poissonnerie, parce que manger du poisson, des crustacés, c’est un peu un art de vivre, de consommer autrement, poursuit le Breton Gildas Verbist, grandi du côté de Quimper. En tout cas, on est très heureux d’avoir pu ouvrir cette poissonnerie en Seine-Saint-Denis, parce que ce ne doit pas être un commerce réservé aux seuls Parisiens…”

Infos pratiques sur www.maisonbellemer.com

Le Cap de L’eau, de l’iode à deux pas de l’Ourcq…

Niché du côté de Westinghouse, ex-quartier dédié au géant américain du freinage hydraulique, Le Cap de l’eau est un restaurant de poissons dont le nom de baptême fait référence à une ville de pêcheurs au Maroc. Originalité du lieu à la très vaste terrasse, on peut choisir le poisson qui sera dans votre assiette en fonction de l’arrivage du jour que l’équipe de cuisiniers préparera en friture ou à la plancha.

À l’origine de ce petit havre iodé, non loin des rives du canal de l’Ourcq, on trouve Khalid Jeouit, trentenaire grandi entre Bondy et Aulnay, qui a décidé en 2020 de prendre le large avec sa vie précédente pour se lancer dans l’aventure d’un « restaurant de poissons de qualité et convivial. Et surtout, j’avais constaté que les restaurants avec une spécialité de fruits de mer sont très rares en Seine-Saint-Denis, alors j’ai eu envie de ramener un air de plage en ville ! Et c’est aussi une manière de ramener une alimentation saine dans les assiettes.»

D’origine marocaine, Khalid a aussi mis dans son restaurant un peu de ses souvenirs de vacances et des grandes tablées dans les restaurants côtiers du royaume chérifien : « C’est pour ça que je mise sur une cuisine de qualité, avec des produits ultra-frais et des poissons choisis et cuisinés selon les arrivages. »

La bonne méthode pour hameçonner les amateurs de poissons et de crustacés.

Infos pratiques sur le-cap-de-leau-restaurant.eatbu.com

Poiscaille : Montreuil est son port d’attache

Des poissons sauvages vidés, mais aussi des coquillages et des crustacés livrés partout en France et évidemment In Seine-Saint-Denis puisque l’entreprise a ses bases à Montreuil, c’est le pari quotidien de « Poiscaille, l’abonnement de produits de la mer en circuit court. »

Derrière ce concept, on trouve le Bordelais Charles Guirriec qui a fondé sa «petite » entreprise en 2014. Passionné de pêche depuis son enfance, le quarantenaire s’est sensibilisé aux problématiques de ce milieu via une première carrière de fonctionnaire au sein du ministère de la Mer. Et -c’est en s’inspirant des paniers de légumes locaux proposés aux consommateurs qu’il a mis en place une offre de poissons et produits de la mer en circuit court. Résultat, presque dix ans après sa création, Poiscaille est présent dans toute la France avec près de 240 pêcheurs qui approvisionnent ses quelques 22 000 abonnés dans tout l’Hexagone, par l’intermédiaire de 1 600 points de vente-partenaires. « Et la Seine-Saint-Denis est très dynamique pour nous, avec aujourd’hui 950 abonnés à nos paniers qui peuvent récupérer nos produits dans 50 points relais-différents. »

Des lieux qui partagent la philosophie de Poiscaille sur la défense d’une pêche durable avec une valorisation de toutes les espèces et des pratiques de pêche limitant les rejets. « Au sein de la flotte de bateaux qui travaillent pour Poiscaille, on recherche surtout des pêcheurs qui ont des bateaux qui ne dépassent pas 12 mètres, avec maximum 3 personnes à bord. Bref, on ne travaille surtout pas avec les usines flottantes qui livrent les centres commerciaux sans vraiment se soucier de leur environnement », développe Charles Gurriec. Et, de notre côté, on essaie de rétribuer les pêcheurs au mieux pour qu’ils puissent vivre correctement. En payant les pêcheurs à un juste prix, on peut aussi éviter la surpêche et le gaspillage. C’est une façon de changer le monde à notre petite échelle, mais on y tient ! »

De même que Poiscaille tient à sa domiciliation montreuilloise : « Au début, on s’était installés là de manière pratique parce que la ville est bien desservie pour nos livraisons, mais on aime de plus en plus Montreuil et la Seine-Saint-Denis. Surtout qu’aujourd’hui, nos voisins sont tous des clients et une dizaine de nos 80 employés sont des Montreuillois. »

Comme Charles Gurriec nous tend la perche (mais pas le poisson), on en profite pour en tirer une conclusion maison : Poiscaille est comme un poisson dans l’eau In Seine-Saint-Denis !

Frédéric Haxo