« Nage ton canal » : nos palmes d’honneur In Seine-Saint-Denis
Retour sur la 7e édition de « Nage ton canal », évènement populaire et sportif organisé par la FSGT 93 dans les eaux de l’Ourcq. Un rendez-vous annuel qui popularise la natation en eau libre. Et, si vous avez raté le départ, préparez votre bonnet pour « Nage Ta Seine », le 22 septembre, à l’Ile-Saint-Denis. D’ailleurs, voici déjà quelques « palmes d’honneur » qui vous donneront sûrement envie de plonger à votre tour…
Le plus du plouf !
Rien de mieux pour se mettre en condition avant les différentes épreuves que la course des bouées. Avec un programme très simple ce samedi 24 août inondé d’un ciel bleu sur les berges de l’Ourcq à Pantin : « Vous faîtes votre plus beau saut, vous tournez autour de la bouée immergée qui est face à vous et vous revenez ! », explique Clément Rémond, le co-président de la Fédération Sportive et Gymnique du Travail de la Seine-Saint-Denis (FSGT 93), organisatrice de l’évènement. Une sympathique façon de déjà goûter la température ambiante de l’eau (23 degrés) pour les propriétaires des crocodiles, flamant rose, matelas gonflable, cachalot ou autre licorne gonflables de sortie, sur la place de la Pointe à Pantin. Olivier, une trentaine d’années de pratique du triathlon au sein du club Villepinte Tri 93, se prête même au jeu en ajoutant une éclatante bouée violette à sa panoplie de triathlète : « Le sport, c’est aussi prendre le temps de s’amuser ! », clame-t-il en s’élançant vers les flots de l’Ourcq.
Les plus collaboratifs.
L’esprit FSGT 93, c’est la compétition certes, mais dans un esprit partagé. Ce qu’applique à la lettre, Vincent, autre triathlète aguerri au sein du club de Noisy-le-Grand, avant le départ du 5 000 mètres. A Marion, 26 ans, venue de Saint-Cloud, qui s’essaie pour la première fois en compétition à la nage hors bassin, le cinquantenaire noiséen conseille « de bien s’échauffer » parce qu’elle est venue avec un simple maillot de bain alors que lui est bien moulé dans sa combinaison intégrale. « Même si l’eau est assez chaude aujourd’hui, le froid peut vous saisir à un moment ou un autre », glisse celui qui est également prof de trompette au Conservatoire de Bondy et auteur de l’hymne qui a accueilli la flamme olympique dans la cité bondynoise.
Un peu plus tard, on retrouve Marion, à peine émergée de ses 5 000 mètres : « Le froid, j’ai géré ! En revanche, c’était un peu plus dur d’affronter le courant du canal au retour. Mais, c’était une bonne expérience ! »
Les plus fidèles.
Ketty, Martine et Catherine sont toutes les trois membres de la FSGT 93 « depuis au moins une vingtaine d’années » et bénévoles au sein de leurs clubs de natation, respectivement à Garges-lès-Gonesse, Aubervilliers et Bagnolet. Autre point commun, elles ont contribué à l’organisation des 7 éditions de Nage ton canal : « La première, en 2018, il n’y avait que 27 inscrits et on prenait les chronos à la main. Depuis, on a beaucoup progressé, racontent-elles dans un grand éclat de rire partagé. Il y a de plus en plus de monde chaque année (350 participants pour cette édition 2024), ça veut dire que les côtés festif et compétition de l’évènement fonctionnent bien ensemble, à l’image de ce que sait faire la FSGT. D’ailleurs, pour ceux qui veulent tester, on les invite à s’inscrire à Nage Ta Seine le dimanche 22 septembre au Parc départemental de l’Ile-Saint-Denis. » Chiche ?
La plus « famille ».
Avec la FSGT 93, on peut aussi pratiquer les courses en famille… La preuve, Florence, 48 ans, lauréate féminine du 5 000 mètres avait entraîné dans son sillage son fils Philémon (15 ans) et sa fille Lison (18 ans). Sans oublier « son mari qui ne se mouille pas souvent, mais qui l’a fait, ici dans l’Ourcq, parce que c’est vraiment un évènement familial, dans une ambiance décontractée, raconte la nageuse du Club Nautique Domrémy dans le 13e arrondissement parisien. Laquelle du haut de son solide passé de nageuse de club a géré l’Ourcq « avec la tête, parce qu’une fois qu’on a fait le plus dur contre le courant, la course devient plus fluide et plus facile. »
Un conseil à méditer.
La plus supportée.
Sans conteste, la palme de la nageuse la plus soutenue revient à Léane, 15 ans, licenciée depuis ses sept ans au sein de la section de l’Association Sportive et Gymnique de Bagnolet. Engagée sur la distance du 3 000 mètres, elle a plongé dans l’Ourcq pour mieux « préparer sa saison en bassin, du 400 mètres au 1 500 mètres. Et puis aussi, parce que mon frère m’a poussée à m’inscrire pour nager avec lui. »
Résultat, le frangin Titouan a abandonné dans les parages du pont de Bondy… Mais, le kop familial et amical de Léane n’a pas abdiqué ses encouragements très sonores : « On reverra Léane aux Jeux de Los Angeles en 2028, retenez son prénom », promettent même ses aficionados. Rendez-vous est pris !
Frédéric Haxo
Trois questions à Clément Rémond, co-président de la FSGT 93, organisatrice de « Nage ton canal » sur l’Ourcq.
– Que retenir de cette 7e édition de Nage ton canal ?
Clément Rémond. D’abord, le fait qu’on a établi un record avec 350 nageurs alors qu’on on avait démarré avec seulement une trentaine de participants en 2018. Ça veut dire qu’il y a un vrai engouement pour cet évènement et, de notre côté, on s’adapte en proposant des courses pour tous, du 250 au 5000 mètres sur la nage en eau libre. Mais aussi en organisant 2 aquathlons (1500 de natation, 10 km de course ; 500 m de natation et 3 km de course à pied) qui attirent de plus en plus en plus les triathlètes, mais aussi des coureurs à pied qui viennent préparer leurs épreuves de rentrée chez nous.
– Côté qualité de l’eau, l’Ourcq a encore fait ses preuves ?
Exactement puisque la qualité de l’eau n’a jamais été aussi bonne depuis 2020 et 2021, une époque où les restrictions du COVID avaient entraîné moins d’activité dans le canal. Donc, cette année, la qualité de l’eau a été jugée « excellente » à l’issue des relevés menés par l’Agence régionale de Santé et le ministère de la santé. Avec une eau à 23 degrés et une température extérieure de 29 degrés, on avait même des conditions vraiment optimales !
– Les conditions parfaites aussi pour faire la démonstration de l’utilité de démocratiser la pratique de l’eau libre en Seine-Saint-Denis ?
Oui, c’est effectivement un des gros enjeux de la FSGT 93 sur cet évènement : démocratiser la nage en eau libre qui est une discipline sportive à part entière en multipliant les évènements réguliers et populaires qui s’appuient sur des lieux de baignade et de loisirs où on peut pratiquer en toute sécurité, que ce soit par rapport à la qualité de l’eau ou à la surveillance d’un espace de baignade délimité. Ce qui rentre aussi parfaitement dans les objectifs de notre partenaire, le Département de la Seine-Saint-Denis, qui travaille à créer des lieux de baignade écologiques sur l’Ourcq et la Seine. Ce qu’on veut, c’est permettre à toujours plus d’habitants de la région parisienne de participer à des évènements comme Nage ton canal ou bientôt Nage Ta Seine à l’Ile-Saint-Denis.
Tout ça à un tarif unique (10 euros), très accessible, qui nous permet finalement de proposer un vrai service public du sport au moment où les Jeux olympiques ont été un vrai succès populaire.