Ambassadrice du In Seine-Saint-Denis, Sarah Ouattara, totale locale…

Ambassadrice du In Seine-Saint-Denis, Sarah Ouattara, totale locale…

Avec Samara, son service de facility créée en 2016, cette trentenaire de la Courneuve joue la carte du développement local. Un engagement récompensé lors des Trophées de l’Espoir de l’Économie par le prix Femme créatrice In Seine-Saint-Denis.

« Je n’ai jamais pensé comme une contrainte le fait d’être une femme, noire, venue de banlieue… Au contraire, je m’en sers pour ouvrir la discussion. » Voilà c’est dit et c’est signé, Sarah Ouattara, lauréate en décembre dernier du prix « Femme créatrice In Seine-Saint-Denis » dans le cadre des Trophées de l’espoir de l’économie décernés par la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Seine-Saint-Denis. Ambassadrice du « In », la trentenaire qui a fondé la conciergerie d’entreprises Samara voit dans cette distinction « une manière de valider mon projet et pourquoi pas d’embarquer un peu plus de monde dans l’aventure. »

Laquelle « va très bien aujourd’hui » se réjouit celle qui se démultiplie au service des entreprises en proposant entre autres ateliers bien-être pour les salariés, organisation d’événements en entreprise, de déjeuners pro ou encore sélection de fournisseurs locaux capables de répondre aux besoin des entreprises. 

Une palette de services qui séduit « de plus en plus de grands comptes qui nous font confiance comme la Société Générale, Vinci ou Icade, expose Sarah Ouattara, ce qui nous permet d’élargir un peu plus le réseau des talents locaux pour réaliser nos prestations qu’ils soient artisans, commerçants, structures d’insertion. »

Une démarche de valorisation du territoire qui fait de Sarah Ouattara, une ambassadrice idoine pour le In Seine-Saint-Denis :

« Les valeurs du In cadrent exactement avec ce que je développe, puisqu’au quotidien je m’efforce de recruter des personnes éloignées de l’emploi issues de Seine-Saint-Denis en m’appuyant sur Pôle Emploi et la Mission locale de Plaine Commune. Quand on avance ensemble, il n’y a pas de fatalité ! »

Un credo qui a poussé cette Courneuvienne, aujourd’hui trentenaire, à changer de vie pour suivre le chemin de l’entreprenariat en 2016. « Je suis un pur produit de l’administration territoriale et de la vie politique qui, un jour, a eu l’envie d’être utile à son territoire en devenant entrepreneure », raconte-t-elle. Bye-bye donc les collectivités locales où elle a fait ses premières armes, notamment comme chargée de mission pour le développement du commerce en centre-ville à Saint-Denis et bonjour Samara dont l’idée première est de mettre « des talents locaux au service des salariés. »

2019, une année charnière

Une activité qui compte pour le moment 5 salariés. Avec l’ambition de franchir un cap en 2019 : « L’année qui s’ouvre sera la fin de tous les tests, prévoit la jeune patronne. On doit maintenant intensifier notre portefeuille clients. Ce qui suppose de toujours démarcher et de rester en alerte en permanence. » Y compris quand l’appel des fêtes de fin d’année réclame un peu de repos. « C’est vrai que fin 2018, je comptais bien prendre un peu de vacances, sourit Sarah Ouattara, et puis les sites de l’entreprise vente-privée en Seine-Saint-Denis ont fait appel à nous pour organiser une prestation pour 300 de leurs salariés. Alors, on s’y est mis ! Aujourd’hui, on a acquis de la crédibilité, mais reste encore à la valoriser et à la convertir en de nouveaux contrats. »

Pour cela, l’ambassadrice du In compte aller de pair avec le développement de la Seine-Saint-Denis. « Ce département, je le vois bouger concrètement, moi qui suis installée juste en face du Campus Condorcet à la Plaine-Saint-Denis, je le vois même pousser. S’il y a encore beaucoup d’entreprises qui viennent s’installer en Seine-Saint-Denis pour des raisons foncières, elles s’inscrivent ensuite dans la dynamique locale, observe-t-elle. Evidemment, l’emploi devrait profiter plus largement aux populations locales et on est encore loin du compte, même si ça avance. Mais, on est là pour aussi pour pousser dans le bon sens…»

Frédéric Haxo

Crédits photo: Bruno Levy