Avec Résilience 93, l’économie In Seine-Saint-Denis se met en Jeux…

Avec Résilience 93, l’économie In Seine-Saint-Denis se met en Jeux…

Entre le printemps et l’été, le groupe Inco, spécialiste de l’incubation d’entreprises et ambassadeur In Seine-Saint-Denis, a accompagné près d’une cinquantaine de TPE/PME ou start-up qui créent ou ont l’ambition de s’installer en Seine-Saint-Denis. Retour d’expériences avec quatre d’entre elles.

« Face à des appels d’offre sur des marchés publics, une petite structure comme la notre peut avoir tendance à se penser illégitime. C’est un tort… » A la tête de Platan , un atelier de végétalisation sur mesure installé à Pantin, Laura Paul s’est ouvert de nouvelles perspectives en participant entre le printemps et l’été dernier à différents ateliers du programme de soutien Résilience 93 -lire ci-dessous- développé par Inco, fonds d’investissement misant sur des entreprises à fort impact social et environnemental tout en accompagnant, via ses incubateurs, plus de 600 entrepreneurs chaque année dans une quarantaine de pays. Surtout, la fondatrice de Platan n’a jamais eu l’impression de se noyer dans de la théorie : « Au contraire, les ateliers fournissaient des conseils très en prise avec notre réalité, comme le fait qu’il nous fallait mettre en avant dans nos candidatures à des marchés publics notre collaboration avec un ESAT d’Aulnay-sous-Bois. Et puis, ces ateliers ont été très bénéfiques pour intégrer les réseaux de la commande publique des Jeux de 2024. Désormais, on est bien identifiés. »

« Évident de rester en Seine-Saint-Denis »

Identifiés et un peu moins perdus également pour Vgain, spécialiste de la nutrition sportive naturelle fondée fin 2019 par « deux amis férus de sport animés d’une éthique vegan » et installée au sein de la pépinière d’entreprise de La Courneuve. « Résilience 93, explique Maxime Château, 25 ans, l’un des deux cofondateurs de la start-up courneuvienne, était vraiment un bon moyen d’approfondir mes connaissances sur les marchés publics plutôt générales. Et puis, on se met rapidement en connexion avec d’autres entreprises du 93, on partage des expériences, des interrogations d’entrepreneurs et ça c’est plus qu’utile !»

Un esprit de corps made In Seine-Saint-Denis qu’apprécie le Sevranais :

« Pour nous, c’est évident de faire grandir notre société en Seine-Saint-Denis, parce que l’aspect sociétal et social compte aussi dans la croissance de notre entreprise. »

Désormais référencé au Japon, Vgain ne compte donc pas pour autant sortir des frontières de la Seine-Saint-Denis : « Bien sûr, il nous faudra bientôt trouver un endroit plus vaste que La Courneuve pour continuer notre développement, poursuit le jeune chef d’entreprise. Mais, le réseau qu’on s’est aussi créé en participant à Résilience 93 peut nous ouvrir des opportunités sur ce territoire où on se sent bien et où se trouvent pas mal d’opportunités de croissance avec les Jeux de 2024. »

L’expertise d’Inco

Un cas de figure que partage Fabien Caron, associé et confondateur de « Pimp your waste », entreprise qui fabrique du mobilier en prolongeant la vie des matériaux grâce à la pratique du surcyclage, un recyclage par le haut. Désireux de quitter ses locaux des Hauts-de-Seine pour la Seine-Saint-Denis, ce jeune, 27 ans, architecte de formation ne fait pas mystère de ses intentions : « Avec mes associés, on a la conviction que dans notre développement, si on veut changer d’échelle, cela passera par le 93. Donc, participer aux ateliers de Résilience 93, c’était aussi un moyen simple d’intégrer un réseau. » Qui n’a cependant rien d’une terre inconnue puisque c’est du côté du fab-lab Ici Montreuil que PYW a prototypé ses premières séries de mobilier en bois en 2019. Presque trois ans plus tard, la petite structure compte ses forces sur les doigts de la main et a « un horizon à peu plus de six mois » qu’elle compte bien élargir grâce aux marchés publics. « J’ai suivi deux ateliers sur les réponses aux appels d’offres et ça m’a déjà donné quelques clés pour comprendre des règles qui ne sont pas toujours évidentes, synthétise Fabien Caron. Une démarche qui portera, peut-être, ses fruits du côté des marchés des Jeux puisque PYW a déposé une offre sur la signalétique du stade Pierre-de-Coubertin à Paris, futur hôte du tournoi paralympique de goalball en 2024. En attendant, Fabien Caron continue de prospecter en Seine-Saint-Denis afin de trouver des locaux adaptés à son activité : « On recherche une surface d’environ 400 m2 pour ne plus être à l’étroit et pouvoir se développer. » Un lieu que le quatuor d’ architectes du réemploi -dont la devise est « Innover, Réutiliser, Magnifier » n’aura sûrement aucun mal à réaménager.

Des « athlètes » de la cuisine

Un lieu bien à elle, c’est aussi ce dont rêve la Blanc-Mesniloise Samira Mcirdi, créatrice de « Tout un art », un service de restauration-traiteur qui « révèle les talents culinaires des mamans des quartiers ». Lauréat de l’appel à Agir In Seine-Saint-Denis, « Tout un art » compte bien rebondir après les différents épisodes de confinement qui ont stoppé son activité en « devenant acteur et pas spectateur des Jeux Olympiques et Paralympiques qui vont se dérouler sur notre territoire. C’est pour cela que participer à Résilience 93 était un excellent moyen de nous inscrire dans une dynamique de partage avec les acteurs économiques du 93, expose Samira Mcirdi, également ambassadrice du In. Parce que, lorsqu’on est une petite structure comme nous, on a forcément besoin d’aide pour se mettre en lien avec de nouveaux partenaires, accélérer les rendez-vous avec ceux qui font déjà les Jeux. »

Une dynamique de recherche de nouveaux marchés que « Tout un art » accompagne également « en faisant monter en compétences nos cuisinières, poursuit Samira Mcirdi. Cet été, on a ainsi organisé pour elles une session de master class avec le chef Philippe Evesque. L’idée, c’est bien sûr qu’elles gardent l’identité culturelle de leur cuisine mais en y ajoutant une touche plus professionnelle, par exemple en travaillant sur des notions comme le prix de revient ou en élargissant la base de leurs propositions culinaires. »

Quasiment un programme d’athlètes complet de la cuisine pour mieux se mettre en Jeux.

 

Frédéric Haxo

 


Quarante-six entreprises dans les starting-blocks pour rebondir après la crise

Ouvert aux TPE/PME comme aux startups de Seine-Saint-Denis, le programme Résilience 93 a réuni 46 entreprises entre avril et juillet lors de différents ateliers réalisés en partie dans les locaux pantinois d’Inco 93. L’objectif du programme était de « donner aux lauréats les informations, les compétences, les relations et les moyens de développement en temps de crise. » Il s’agissait « en particulier de les préparer dans les meilleures conditions possibles aux opportunités offertes par l’intensification de la commande publique et privée » autour des marchés des Jeux comme de l’aménagement du Grand Paris.