Catastrophe sort son 9+3: série de podcasts 100% MAAD in Seine-Saint-Denis

Catastrophe sort son 9+3: série de podcasts 100% MAAD in Seine-Saint-Denis

Entre 2020 et 2022, dans le cadre d’une résidence de création avec le MAAD 93, le réseau des musiques actuelles en Seine-Saint-Denis, le groupe « Catastrophe » s’est lancé dans l’écriture d’une variation musicale collective : 9 + 3. Neuf podcasts, neuf rencontres d’hommes et de femmes qui font battre la vie In Seine-Saint-Denis. A écouter et à partager, excessivement et de toute urgence.

On connaissait le Super 8, la preuve par 9, la règle de 3, le 49.3, le 31 des grands soirs, le 27 chiffre fatal… Il faut désormais ajouter à cette liste hétéroclite, le « 9 + 3 » du groupe Catastrophe -lire notre encadré. Un vrai bonheur musical à écouter ici et MAAD IN Seine-Saint-Denis de surcroît. Tout simplement parce que cette « variation musicale, mathe?matique et poe?tique sur le sacre? en Seine-Saint-Denis compose? de 9 podcasts et de 3 morceaux de musique » est le fruit ultra-vitaminé d’une résidence de création enclenchée en 2020 par le réseau des Musiques Actuelles Amplifiées en Développement en Seine-Saint-Denis, autrement dit le MAAD 93 . La suite, c’est Blandine, chanteuse et fondatrice du groupe Catastrophe qui la raconte. Concise et précise : « Nous étions alors en plein premier confinement, enfermés, chacun chez soi et on avait forcément besoin de faire de nouvelles rencontres. C’est à ce moment-là qu’on est tombés sur un appel a? projet. Le MAAD 93 proposait d’aider un projet créatif se de?roulant en Seine-Saint-Denis. Du coup, on est partis à la rencontre de ce territoire et de ces habitants. »

Modeste MAAD

Facile à dire, moins facile à faire sauf si dans le rôle du chef d’orchestre, vous pouvez compter sur le MAAD 93 qui va battre le tempo de rencontres aux quatre coins de la Seine-Saint-Denis. Parce que lorsqu’on est un réseau d’une vingtaine de structures séquano-dionysiennes qui « favorise les échanges et la mutualisation des moyens, des artistes et des projets en faveur de la création artistique dans le champ des musiques actuelles », on connait forcément la Seine-Saint-Denis sur le bout de son archet. Et pas seulement les salles de concert, studios de répétition et d’enregistrement, écoles de musique ou lieux de création. « Notre rôle, synthétise Léa Micner, responsable projets du MAAD, c’était tout simplement de provoquer les rencontres, d’assurer la logistique, les connexions. » Et oui, ils sont Modestes au MAAD…

Pas comme nous qui enchaînons sur un tonitruant : et ensuite, ce fut en avant la musique ! Comme, lorsqu’entre l’été et l’automne 2021, les six du groupe Catastrophe vont à la rencontre des re?sident.e.s d’un EHPAD de Rosny-sous-Bois. Avec eux, ils mènent des entretiens sur « le souvenir, la me?moire du territoire, la place du sacre? dans leur vie, ce en quoi croient-ils encore. » La suite, cette fois, ne s’écrit plus vraiment et d’ailleurs on vous conseille plutôt d’écouter « Plus fort, plus haut », un titre qui mixe le témoignage d’un vieil homme et d’un chœur d’enfants de la Maison Populaire de Montreuil. Deux minutes de poésie dont on voudrait « qu’elles ne s’arrêtent pas, se prolongent, éternellement. » Là, on a piqué et adapté le texte de Catastrophe pour vous inciter à l’écouter.

Autant de moments partagés, d’instants fugaces qui ont marqué Arthur, l’autre « pilier » et fondateur de Catastrophe : « Ce projet IX + III, c’est une belle aventure, et d’ailleurs au gré des rencontres, il est finalement autre chose que ce qu’on avait imaginé au départ.

C’est pour ça qu’on en sort avec mélancolie, mais toujours émerveillés par le souvenir, la mémoire des gens, des projets, des envies qu’on a rencontrés tout au long de notre route en Seine-Saint-Denis »,

raconte celui qui est aussi un ancien de Mains d’Oeuvres à Saint-Ouen, autre lieu de création membre du réseau MAAD 93.

Comment bat la vie In Seine-Saint-Denis…

Un savoir-faire et un savoir-partager à la manière de Mains d’œuvres qui transparait en filigrane des différents podcasts concoctés par Catastrophe, toujours avec l’obsession du 9 + 3 : « Nous avons, par exemple, mené des ateliers musicaux avec des enfants de 9 ans, des groupes de chorale compose?s de 9 femmes et 3 hommes (et/ou l’inverse), des personnes ne?es en 1993, mais aussi des variantes autour du chiffre 12 (9 + 3), des rencontres avec des mathe?maticien·ne·s, sociologues, footballeur·se·s ou urbanistes de la Seine-Saint- Denis, et des entretiens pour interroger la mystique et les myste?res d’un territoire trop souvent simplifie? », expose encore le sextet de Catastrophe.

Neuf podcasts d’une durée de 40 minutes, neuf regards neufs sur la Seine-Saint-Denis à la rencontre des Ultras du Red Star, de Délivrance Makingson, le tailleur de pierres du chantier de la Flèche de la Basilique de Saint-Denis, des enfants de la chorale de la Maison Populaire de MontreuilEt comme tout commence par une naissance, offrez-vous d’abord une tendre respiration avec Imane Mouaffik, sage-femme de Saint-Ouen qui nous raconte comment vient la vie, comment bat la vie In Seine-Saint-Denis…

 


>> Écouter la série de podcasts !


>> Qui se cache derrière Catastrophe ?

« Tout pourrait être autrement… »  C’est avec ce mantra inspiré que le groupe Catastrophe est né en 2016. Fondé par Pierre, Blandine et Arthur, le sextet pop’ s’était promis qu’il était interdit d’interdire. « Quitte à risquer le ridicule. Que ce soit dans des cabarets, des forêts ou sur des toits, au gré de concerts qui sillonnent la France et les festivals d’été; Rock en Seine, Francofolies, We Love Green, Printemps de Bourges. » Ou bien encore via des créations inédites à Munich, Varsovie, Tokyo ou à Marseille avec 80 minots qui les accompagnent pour composer un morceau. Bref, comme la musique n’appartient à personne, Catastrophe imagine. De toute façon sur la route des Festivals de l’été, vous ne pouvez pas les rater, vêtus en color-block, ils sont une sorte de réincarnation pop et « acid-ulée » de feu le Big Bazar

Leur page insta, par là.

 

Frédéric Sugnot

Crédits photo: Catastrophe