Des ambassadeurs In Seine-Saint-Denis sans frontières

Pas une semaine ne se passe sans que la Seine-Saint-Denis et ses ambassadeurs ne s’exportent un peu partout dans le monde. En avril, c’était, par exemple, sur les écrans de Shanghai et Pékin en Chine avec le film « Swagger » d’Olivier Babinet qui continue de faire voyager le collège Debussy d’Aulnay-sous-Bois deux ans après sa sortie au gré de ses invitations dans les cinémathèques ou festivals internationaux. Plus anonyme mais très régulièrement, c’est l’entreprise Cornu 1887 implantée à Aulnay qui emballe les plus grands œuvres artistiques lorsqu’elles quittent provisoirement les cimaises et les piédestaux pour s’envoler loin de leurs musées respectifs. Et puis, il y a tous les autres qui font bouger la Seine-Saint-Denis parmi lesquels le trio que nous avons choisi pour vous faire voyager…

Dominique Nibart, l’éducation en partage

La retraite active Dominique Nibart (en photo de Une) peut vous en parler. Bénévole au Fablab d’Aulnay-Sous-Bois, rédacteur en chef d’une revue d’éducation technologique « Technolog », athlète engagé aux prochains Masters d’athlétisme de Malaga en septembre, l’ex-professeur de technologie du collège Pablo Neruda d’Aulnay-sous-Bois était l’un des 300 enseignants internationaux sélectionnés pour l’  « Education Exchange de Singapour » en mars dernier, un forum qui honore les techniques d’enseignement innovantes. Une manière efficace pour cet Aulnaysien de toujours d’exporter les couleurs du « In » en même temps que celles du Cybertech, un concours de robots pour les élèves de la maternelle au lycée créé en 1995 dans sa ville. « Lors de ce forum, j’étais le seul à présenter des robots créés entièrement par les élèves, ce qui scotche complètement les étrangers, raconte-t-il. Et puis, j’étais aussi le seul stand avec quelque chose qui bougeait, donc je n’ai pas désempli ! »

Ce qui lui a permis de prendre des contacts pour dupliquer Cybertech à l’échelon international : «J’ai eu des demandes du Sri Lanka, du Kenya, de Corée, des Etats-Unis, du Canada. On va bien voir ce que ça va donner… »

A chaque fois, ce fut en tout cas l’occasion pour Dominique Nibart d’éclairer les professeurs étrangers sur la signification de son badge In-Seine-Seine-Saint-Denis, accessoire arboré fièrement et de loin préféré « au béret et à la marinière imposé » par l’organisation. « Souvent les étrangers ont une connaissance de la Seine-Saint-Denis liée à la caricature donnée par certains médias, celle d’un territoire qui fait peur, regrette-t-il. Quand je leur présente quelques-uns des robots fabriqués par les collégiens de Pablo-Neruda, ils révisent vite leur jugement. »

A la Courneuve, image rime avec voyage

Tanger au Maroc, New York et puis Barcelone. C’est la liste des festivals où le court métrage « Malik et la tortue », réalisé en 2017 dans le quartier Verlaine à la Courneuve sous l’impulsion du service jeunesse de la ville a déjà posé sa carapace. Avec au passage un prix du meilleur court-métrage et du meilleur acteur pour Azhar N’Dahoma lors du « Socially Relevant Film Festival de New York » en mars. Mais aussi une sélection prestigieuse au Barcelona Sports Film Festival, début mai de l’autre côté des Pyrénées. « Une nouvelle occasion de faire parler en bien de notre ville et de la Seine-Saint-Denis, se réjouit Moudou Saadi, responsable du Conseil local de la jeunesse et l’un des initiateurs du projet de court métrage. Pour nous, c’était aussi le moyen de partager, d’échanger avec des gens du monde entier, comme de prouver qu’on peut aussi exporter les talents du 93 dans de grands évènements internationaux. »

Car si la petite équipe de Malick et la tortue » n’a pas gagné de prix à Barcelone – «C’est un film iranien « Are you volleyball » qui se passe dans un camp de réfugiés qui l’a emporté et franchement il le mérite, tranche Moudou Saadi-, elle a emmagasiné de « nouveaux contacts et aussi plein d’idées pour monter un nouveau film. »

Comme pour « Malik et la tortue », le projet sera collectif. « En juin, on va se réunir avec les jeunes de la Maison Pour Tous Cesaria-Evora et on va commencer à bâtir notre nouveau scénario, prévoit déjà Moudou Saadi. Tous ensemble. Avec l’envie de repartir et de faire voyager à nouveau la Seine-Saint-Denis. »

Sequenza 9.3 aux rythmes du monde.

En matière de voyage, l’ensemble vocal Sequenza 9.3 est habitué à donner la note depuis sa création en 1998. Car, l’avantage de la musique, c’est qu’elle bannit souvent les frontières : l’Afrique du Sud sera par exemple « délocalisée » le 17 mai à l’Hôtel de ville de La Courneuve lors du concert « Reflets d’Afrique du Sud » dans le cadre du Festival Métis Plaine-Commune -15 mai – 22 juin 2018. Des tubes planétaires de Miriam Makeba à la musique traditionnelle de Joseph Shabalala, « ce sera un concert fait sur mesure pour partir à la découverte d’un pays », dévoile Catherine Simonpietri, la directrice de l’ensemble vocal.

Une découverte qui se fait aussi physiquement puisque Sequenza bat non seulement la mesure, mais aussi les routes avec désormais la bannière d’ambassadeur du In-Seine-Saint-Denis glissée dans ses bagages. « Sequenza 93 et la Seine-Saint-Denis, c’est en quelque sorte un couple qui fonctionne avec la même envie de s’ouvrir sur un maximum d’esthétiques, explique encore Catherine Simonpietri. Et c’est ce qui fait qu’à l’étranger mais aussi partout en France, il y a un grand intérêt pour ce qui se fait, se crée en Seine-Saint-Denis. Avec Sequenza 93, on est en tout cas fiers de porter cette image, de la faire rayonner au-delà des frontières du département tout en développant toujours un aspect participatif important avec la population du département. »

Voilà pourquoi entre les Festivals Musique et Nature en Bauge, de la Chaise-Dieu à l’Abbaye de Chamalières-sur-Loire ou encore Eclats de Rue à Caen, Sequenza 9.3 n’oubliera pas de revenir chaque samedi de cet été à ses racines séquano-dyonisiennes en investissant le Parc départemental Jean Moulin-les Guilands. Du 7 juillet au 8 septembre, l’évènement «Un jardin lyrique » y proposera dans le cadre de « Lire au Parc », ateliers de pratique vocale, concerts participatifs ou sieste musicale au son de la harpe d’Odile Abrell. Un voyage au pays des songes cette fois…

D’autres ambassadeurs sont aussi présents à l’étranger. C’est le cas de la FSGT, ici en Palestine lors d’une course pour la paix.

Frédéric Haxo