Elsa Gregorio, ambassadrice In Seine-Saint-Denis de l’art en partage
Portes grandes ouvertes sur la création artistique des résidents du 6b, les 26 et 27 juin. Deux jours où il sera aussi possible de candidater pour emprunter une œuvre de la collection naissante du tiers-lieu artistique de Saint-Denis. Une envie d’ouvrir l’art au plus grand nombre, impulsée par cette trentenaire, ambassadrice du In et responsable de l’action culturelle au sein du centre de création installé sur les bords de Seine.
Quand l’art se partage, c’est au 6b, le centre de création et de diffusion culturelle installé en bord de Seine à Saint-Denis qui organise ses portes ouvertes le week-end du 26 et 27 juin . L’opportunité de découvrir la collection naissante du tiers-lieu in Seine-Saint-Denis. « Cette collection, retrace Elsa Gregorio, responsable de l’action culturelle du 6b, est née des suites de la pandémie du coronavirus : avec l’équipe du 6b, on s’est demandé comment on pouvait soutenir financièrement nos résidents. C’est comme ça qu’est née l’idée de créer une collection en ne la constituant pas uniquement de créations d’arts visuels. Tout simplement parce qu’au 6b, il y a 220 résidents qui ne sont pas seulement des plasticiens, mais des compagnies de théâtres, des danseurs, des musiciens, des chorégraphes, des architectes, des designers, des artisans d’art…
Donc, l’objectif c’est que la collection puisse accueillir une diversité d’œuvres, aussi bien un protocole de performances qu’une partition de musique ou plus classiquement un tableau. »
Avec trois premières œuvres récemment acquises par le 6b -lire notre encadré- qui seront exposées lors des portes ouvertes. « Et, dès le 28 juin, au lendemain des portes ouvertes, enchaîne Elsa Gregorio, les œuvres pourront être empruntés par des entreprises, des institutions et surtout des habitants via un système d’emprunt d’une durée minimum de 3 mois.
Notre envie, c’est vraiment de démocratiser l’accès à la culture, à l’œuvre d’art.
Et c’est d’ailleurs pour ça que nos deux commissions d’acquisition annuelles réuniront un jury composé par les services culturels de Saint-Denis et de l’agglomération de Plaine Commune, mais aussi d’associations d’habitants du quartier Confluence où nous sommes implantés. »
Pédagogie et transmission, deux leitmotiv en action
Une envie de rendre l’art et les artistes plus accessibles qui colle au profil et au parcours d’Elsa Gregorio. Côté études et parcours professionnel, l’ambassadrice trentenaire se dirige d’abord vers la médiation culturelle au sein de la Monnaie de Paris , après un solide parcours universitaire : « Deux ans d’arts plastiques à la Sorbonne, ensuite des licences de philosophie et d’histoire de l’art et un master 2 en art contemporain », résume-t-elle.
Ensuite, son spectre d’intérêt et d’action s’élargit en intégrant « Vivre autrement, une structure qui s’occupe de personnes adultes en situation de handicap mental et physique. Travailler avec eux, explique-t-elle, m’a rendu curieuse sur les façons de travailler dans ce champ du handicap. Ensuite, j’ai travaillé pendant quatre ans à la Maison des arts de Malakoff entre 2017 et 2020 comme chargée de médiation et d’éducation artistique. Dans ce centre d’art contemporain, je me suis vraiment spécialisée dans les questions d’éducation au regard et à l’image, mais aussi sur les questions de transmission de la pédagogie aux côtés des enseignants. »
S’ouvrir vers les habitants…
Une expérience que cette Parisienne devenue Audonienne mettra en perspective dans les futures actions du 6b rejoint en septembre 2020. « Dans ce territoire dont l’urbanisme et les populations ne cessent de bouger, mon rôle est aujourd’hui de faire l’interface entre la création qui se fait à l’intérieur de ce « gros bateau » qu’est le 6b et les quartiers environnants, détaille-t-elle. L’objectif, c’est vraiment de co-construire des projets dans le domaine de l’éducation artistique que ce soient avec les écoles ou les collèges ou bien avec des structures comme « Le silence des justes » qui s’occupe de jeunes autistes à Saint-Denis avec lesquels nous travaillons. En tout cas, en Seine-Saint-Denis, il y a un dynamisme de lieux et d’initiatives citoyennes qui te portent. L’énergie et l’envie des personnes ou des associations qui travaillent dans le domaine de l’action culturelle sont de bons points d’appui pour ouvrir un peu plus le travail des résidents du 6b vers les habitants. »
Une manière cette fois de se connecter avec sa fibre sociale, cultivée au contact de sa mère, déléguée générale adjointe d’Emmaüs France : « A la maison, le social a toujours fait partie de nos conversations, se souvient l’ambassadrice du In. Et c’est un peu la même chose pour l’art : je viens d’une famille un peu « arty » où on aime créer des choses, avec des parents qui m’ont régulièrement amenée dans les musées. C’est peut-être ce qui a fait que j’ai toujours été assez créative et sensible aux images. Alors, presque logiquement, lorsqu’il a fallu choisir des études, j’ai découvert la fac d’arts plastiques et ça m’a carrément plu. Du coup, je me suis orientée vers cet univers-là ! »
Un univers où elle joue donc les passeuses à son tour.
Frédéric Haxo