Ils et elles concourent au Go In #2 ! Partie 1

Les croquignolettes 

Le projet en bref
« Ouvrir en Seine-Saint-Denis et pourquoi pas à Montreuil un endroit où on pourra se poser, prendre du temps pour soi, qui sera à la fois un bar à tapas le soir, un salon de thé dans la journée, un lieu où on se retrouvera pour des conférences sur la santé et l’écologie ou encore des ateliers grand-parents-petits-enfants, c’est « l’envie enfouie » de Christelle Maes, psychologue spécialisée en gérontologie. Enfouie mais déjà bien construite puisqu’elle a déjà pensé son futur salon de thé socio-culturel comme une sorte de lieu « réponse à tout » à tous ceux qui croient comme elle que les êtres humains sont faits pour se rencontrer. Bref, un endroit pour croquer la vie comme les « croquignolettes », ces petits gâteaux qui devraient donner leur nom à son futur salon.

Qui derrière le projet ?
Si Christelle Maes est devenue psychologue spécialisée en gérontologie dans un Établissement d’hébergement pour personnes âgées et dépendantes (EHPAD), c’est peut-être un peu sous l’influence d’une adolescence où elle « a souvent aidé son parrain et sa marraine qui tenaient à Vichy un hôtel pour curistes fréquentés par beaucoup de retraités. » De bons souvenirs qui ne font cependant pas une vie. Lassée par la manière dont on considère la vieillesse comme une donnée économique et financière dans nombres d’EHPAD, la trentenaire Montreuilloise veut donc en ouvrant son salon de thé laisser cette première partie de sa vie derrière elle, sans pour autant oublier les plus anciens, parce qu’il y « aussi de la place pour eux en dehors des EHPAD. »

Chinois pour tous

Le projet en bref
Tombée « amoureuse » de la Chine à 20 ans lors d’un stage dans le cadre de ses études à Sciences-po Lille et aujourd’hui consultante pour de grands groupes qu’elle aide à mieux composer avec les subtilités de l’Empire du Milieu, la Romainvilloise Chloé Schepman cherche maintenant à élargir son expertise en développant un programme de formations en e-learning sur l’accueil en France des touristes chinois. « Un moyen de répondre à une vraie opportunité d’emplois au moment où la Seine-Saint-Denis va accueillir les Jeux mais aussi un nouveau pôle commercial comme Paddock à Romainville », pense cette trentenaire. Ses recettes pour cela ? « Démystifier la culture chinoise » auprès de jeunes demandeurs d’emplois séquano-dyonisiens en leur donnant quelques clés linguistiques ou de savoir-vivre à la mode chinoise qu’ils pourront valoriser dans l’hôtellerie, la restauration ou le commerce.

 Qui derrière le projet ?
Le point commun entre une Dunkerquoise et un Marseillais ? Hong-Kong où Chloé Schepman et Raphael Moonesawmy se sont rencontrés en 2011. Elle travaillait comme responsable Asie d’un groupe de luxe, lui était gestionnaire d’actifs.

Huit ans plus tard, la passion de l’Asie ne les a pas quittés. Au point d’élever à Romainville leurs deux enfants en leur parlant en partie en mandarin, à côté de l’anglais et du mauricien la langue de Monsieur qui dirige un bar à cocktails parisien. « On est un peu à l’image de la Seine-Saint-Denis, un endroit métissé qui nous correspond bien et où se sent bien », explique Chloé, ex-consultante pour le Comité Olympique Français lors des JO de Pékin 2008. C’est aussi pour ça qu’on envie de mener ce projet « Chinois pour tous » qui améliorera l’image de la Seine-Saint-Denis. »

HelpGood

Le projet en bref
Pensée comme la « plateforme d’économie collaborative qui fait du bien », le projet HelpGood vise à soutenir financièrement différents projets éducatifs, solidaires ou humanitaires comme des maraudes associatives auprès de personnes en difficulté ou des forages d’eau potable en Afrique. « La grande différence avec les plateformes de crowdfunding classiques, c’est que nous ne prenons pas de commissions », détaille Ali Netadj-Abbou, ambassadeur du In et étudiant en comptabilité-gestion, devenu en 2019 trésorier de HelpGood. Les seuls frais que nous prélevons sont minimes et liés aux frais bancaires des opérations que nous soutiendrons. » Encore en phase de test, HelpGood (www. help-good.org) devrait être opérationnel début 2020.

 Qui derrière le projet ?
Depuis le printemps 2019, Ali Netadj-Abbou est devenu le trésorier et l’un des cinq membres fondateurs de l’association HelpGood. Un rôle qui sied parfaitement à ce jeune sevranais de 19 ans, étudiant en DUT de comptabilité et gestion à l’Université de Paris-13 Villetaneuse. « D’abord, j’aime les chiffres, la gestion et le management et surtout ce projet HelpGood peut être un excellent moyen de mettre en avant la richesse des projets et des ressources inventives qui existent en Seine-Saint-Denis.

Qui peut compter sur lui dans ce domaine puisqu’il est aussi l’un des membres très actifs de « La Belle Jeunesse. » Lauréat de l’Appel à Agir In Seine-Saint-Denis, ce projet théâtral mené par quinze étudiants sevranais « vise à mettre en avant la voix des jeunes dans le spectacle vivant. »

Abajad

Le projet en bref
Abajad, c’est le nom de l’association fondée en mars 2018 par Dounia Hannach, une référence à l’alphabet arabe ou abjad, un système d’écriture ne notant que les consonnes. Ce nom, c’est aussi le «message » que veut envoyer cette spécialiste de la formation aux personnes en recherche d’emploi ne maitrisant pas la langue française : « Je leur dis, gardez surtout votre Abjad, mais ne vous privez pas de vous former en utilisant le français comme outil d’insertion. » Voilà donc la philosophie d’Abajad (www.abajad.com) pensé comme « un accélérateur d’employabilité par la langue en ciblant les apprentissages par secteur d’activités -restauration, bâtiment…- avec l’objectif principal d’accompagner des personnes réfugiées, son public cible, vers l’emploi. Le tout de manière très pragmatique : « Ce que cherchent les réfugiés, explique Dounia, c’est du vocabulaire pour comprendre une instruction en cuisine, sur un chantier, et pas pour acheter une baguette ! »

Qui derrière le projet ?
Titulaire d’un Master Français langue étrangère, Dounia Hannach, trentenaire qui a grandie à Chelles en Seine-et-Marne, a « longtemps enseigné le français aux étrangers pour divers centres de formations. J’étais auto-entrepreneuse, raconte-t-elle et je me suis vite rendu compte que ces structures cherchaient davantage à faire du chiffre plutôt que d’adapter leurs formations aux besoins des personnes étrangères. » Une conception très éloignée de celle de Dounia, qui a « baigné dans l’associatif dès ses 17 ans en étant bénévole en centre social » et aime rappeler que ses initiales « DH » signifient aussi « désir d’humanité. »

Fred Haxo