Ils et elles concourent au Go In#2 ! Partie 5

Ils et elles concourent au Go In#2 ! Partie 5

Poursuivons notre découverte des projets qui participent au Go In 2 !

Bounty Family

 

Le projet en bref

« Ne laisse personne te dire que c’est impossible ! » C’est muni de ce mantra que Paloma Rivière, alias Bounty, chanteuse et musicienne a lancé en 2018 son label Bounty Family du côté de Montreuil. Du haut de ses 20 ans, son ambition est simple : promouvoir des auteurs- compositeurs-interpre?tes, musiciens, et danseurs en les accompagnant dès de le début de leurs parcours artistiques. Dans la foulée de sa formation professionnelle de « chargée de production de musiques actuelles », l’ambassadrice du In s’active aussi pour que son label soit un révélateur des talents made In-Seine-Saint-Denis, avec entre autres la création d’ateliers musicaux dans les quartiers, la création d’une appli musicale collaborative, mais aussi l’ouverture de son propre studio d’enregistrement.

Qui derrière le projet ?

La Montreuilloise Paloma Rivière est une artiste précoce. A 4 ans, elle se met derrière un piano et poursuivra ensuite ses gammes au Conservatoire de Noisy-le-Sec. Et si elle tâte du tennis jusqu’à l’adolescence, faisant partie des meilleures de la Ligue de Seine-Saint-Denis, elle retourne très vite sa « raquette pour en faire une guitare. » Jamais, elle ne démord de sa passion musicale qui l’entraîne à composer ses premiers textes de hip-hop dès ses 8 ans sous l’influence de ses grands cousins. Et à 14 ans, elle perfectionne le style de la future Bounty -son nom d’artiste » sur les scènes ouvertes du Café La Pêche à Montreuil. Bientôt, elle clamera sur son titre phare « Ma banlieue » : « Je suis une fille et je rappe ! »

 


Art’Press Yourself

 

Le projet en bref

Depuis cinq ans, l’association Art’Press Yourself dirigée par les sœurs Laetitia et Deborah Ngoto se démène pour promouvoir les créateurs de mode et les artistes dont les œuvres sont marquées par les cultures afro et urbaine. Une manière aussi de promouvoir la nouvelle scène artistique émergente à travers différents évènements déclinés régulièrement : les APY, contraction et concentré de l’esprit d’Art’Press Yourself. Dans l’ordre, il y a le APY Summer dont la dernière édition a eu lieu fin juillet 2019 au Dock B à Pantin, l’APY Festival programmé en novembre à Pantin toujours et enfin des cycles de conférences et d’échanges, les APY Creative Talks. En s’ancrant davantage en Seine-Saint-Denis, les APY veulent désormais ouvrir au plus grand nombre la diversité des cultures afro et urbaines et ne plus les reléguer au rang d’évènements « marginaux et communautaires. »

Qui derrière le projet ?

Née à Bordeaux et grandie dans le Nord de la France, Laetitia Ngoto, 32 ans, a d’abord mené des études de commerce international avant de suivre la voie de la mode via un Masters de fashion business et management qui l’amènera à devenir assistante de production, puis chef de produit dans le secteur de la production textile. En 2015, elle renoue avec un ancien projet mené pendant ses études autour de l’alliance entre la mode et la culture africaine. Art’Press Yourself est sur les rails et permet ainsi à la jeune femme, désormais épaulée par sa sœur Deborah, de se replonger dans ses racines puisque ses parents sont originaires de Centrafrique.


Graine d’Orateur 93

 

Le projet en bref

L’association Graine d’Orateur 93 existe depuis 2015, créée par trois ex-élèves du lycée Jean Renoir de Bondy. A l’époque, le trio retourne sur ses traces lycéennes et se donne pour mission de transmettre les codes et techniques d’art oratoire découverts a? l’Institut d’Études Politiques de Paris. Le bouche à oreille fait le reste et l’action de l’association va progressivement dépasser les frontières de Bondy et de la Seine-Saint-Denis : de 2015 a? 2018, plus de 3000 lycéens et lycéennes d’Ile-de-France ont ainsi participe? a? une formation Graine d’Orateur. Après un Graine D’O Tour, minitour de France des lycées réalisé en mai-juin 2019, l’association veut maintenant mettre à portée de tous ses méthodes pour « briser l’autocensure » à travers la mise en place d’un « MOOC », une formation en ligne.

 

Qui derrière le projet ?

Ahmet Akyurek qui manie quatre langues -le français, l’anglais, l’arabe et le turc- sait plus que tout autre ce que le pouvoir des mots et l’art de bien les assembler peut provoquer… Mais, il ne s’en rend vraiment compte que lors de son entrée à Sciences-Po en 2015 lors de deux semaines intensives d’apprentissage de l’art oratoire. Bachelier issu du lycée Jean- Renoir de Bondy, le jeune homme grandi à Pavillons-sous-Bois, fils d’un ouvrier et d’une femme de ménage, a mesuré très concrètement en franchissant le périphérique combien « l’art oratoire et la prise de la parole en public sont des exercices dont les codes et techniques ne sont pas enseigne?s a? l’école mais sont pourtant mai?trise?s par les e?le?ves issus des catégories socioprofessionnelles favorisées. » Une inégalité sociale, que le co-président de Graine d’orateur 93, étudiant diplômé en stratégie et finances, veut prendre au mot.


Des perruques pour tous

 

Le projet en bref

Démocratiser la diffusion des prothèses capillaires pour les personnes atteintes de cancer, c’est l’objectif affiché d’Alexandre Nedic associé à son frère Thomas. Car même si les perruques en fibres synthétiques sont depuis 2019 mieux remboursées (à hauteur de 350 euros) par la Sécurité Sociale, celles constituées de cheveux naturels ne sont aujourd’hui plus du tout remboursées alors que leurs prix varient de 800 à 2 000 euros. « Une sélection par l’argent » que veulent combattre les frères Nedic. Pour cela, ils comptent faire baisser les coûts de vente des perruques en créant une filière de distribution sociale et solidaire. Ils comptent également mobiliser dans cette optique les associations de lutte contre le cancer et un réseau de salons de coiffure partenaires en Seine-Saint-Denis.

 

Qui derrière le projet ?

Alexandre Nedic a la cinquantaine rugissante. Manière de dire que ce n’est pas parce qu’il a atteint l’âge respectable de cinquante printemps qu’il ne peut plus s’indigner. Ce Dionysien depuis trente ans, ex-étudiant en histoire à Paris-8, aujourd’hui employé dans le domaine de la sécurité, a en effet, au printemps dernier, littéralement « bondi à la lecture d’un article de presse » détaillant les prix exorbitants des perruques pour les malades des cancers. Très au-delà, le plus souvent, des forfaits de remboursement pris en charge par l’Assurance maladie. Un système que le cinquantenaire longtemps bénévole pour l’association « Internet pour tous » à Saint-Denis veut rectifier à la fois parce qu’il sait pouvoir s’appuyer sur une expertise amicale dans le domaine et surtout pour « ne pas regretter de ne pas mettre en pratique mon désir d’aider les autres. »