Le Pierre-Simon Girard, un bateau qui vogue sur le canal de l’écoresponsabilité

Le Pierre-Simon Girard, un bateau qui vogue sur le canal de l’écoresponsabilité

Cet été, le bateau du Département revient sur l’Ourcq pour la 16e édition de l’Été du canal. Construit en 1986, le « PSG » sort d’une première cure de jouvence écoresponsable orchestrée par Charles Herrou, architecte et ambassadeur du IN Seine-Saint-Denis. Visite guidée.

Embarquement écoresponsable à l’horizon ! Lors de la 16e édition de l’Été du canal, le Pierre-Simon Girard (PSG) capable de naviguer sur la petite section à faible gabarit (avec peu d’eau) du Canal de l’Ourcq entre Sevran et Meaux, appareillera pour un nouveau cycle de vie et de croisières après déjà 37 ans de bons et loyaux services sur l’Ourcq mais aussi sur le Cher. Acquis par le Département en 2022 pour, entre autres, l’organisation de croisières solidaires ou d’évènements, la demi-flute (une péniche aux dimensions réduites dans le jargon de la navigation) émergera tout juste d’un premier chantier de rénovation mené par Charles Herrou, architecte, ambassadeur du In Seine-Saint-Denis mais aussi arpenteur inlassable de l’Ourcq dans le cadre du projet Canal tropical.

Lauréat de l’appel à projets lancé par la Seine-Saint-Denis pour faire du PSG nautique, une vitrine de l’écoresponsabilité, le jeune diplômé de l’École Nationale d’Architecture Paris-Val-de-Seine, s’est d’abord plongé dans quelques semaines de recherches pour dénicher les matières d’un chantier le plus écologique possible.

Avec comme premier objectif, « l’amélioration du confort des passagers des croisières estivales. »

On découvre le projet en vidéo ci-dessous ! 

 

 

Trouver son bonheur écoresponsable…

Exit donc les vieilles chaises en plastique tressé pour une combinaison de hêtre et d’acier galvanisé qui composeront les bancs capables d’accueillir 48 passagers. « L’idée principale, c’était de garder l’esthétique industrielle de ce bateau, de ne pas la dénaturer, mais en m’appuyant sur des matériaux issus de chantiers de déconstruction », poursuit le concepteur du projet.

C’est donc dans les allées d’une entreprise francilienne spécialisée dans la récupération de métaux que Charles Herrou trouve son bonheur écoresponsable. En l’occurrence, des caillebotis en acier qui étaient destinés à constituer le plancher d’une passerelle métallique mais n’ont jamais pris l’air. Mais, comme rien ne se perd, ils vogueront sur l’eau de l’Ourcq. « L’autre intérêt du dessin de ce banc, c’est qu’on peut l’utiliser dans n’importe quel endroit accueillant du public. Ses usages peuvent être multiples. »

Les passagers bien assis, restait alors le défi de les protéger des rayons du soleil, car le Pierre-Simon Girard avec ses grandes surfaces vitrées « peut vite être une vraie étuve », a longuement expérimenté l’architecte lors de chaudes séances de travail en juin.

Difficile cette fois de recycler n’importe quel tissu puisque les stores de protection solaire doivent être en matière résistante au feu. Cette fois, après une nouvelle séquence de recherches, Charles Herrou a débusqué un fabricant tricolore dans le sud de l’Hexagone : « On a vraiment joué la carte la plus locale possible au lieu d’aller chercher un fournisseur au fin fond de l’Asie. Et si un store casse, on n’alourdit pas non plus le bilan carbone pour le remplacer. »

 

L’embellissement du PSG en vidéo (partie 2) !

 

 

Une esthétique préservée

Un premier chantier de rénovation qui sera bientôt suivi par un autre à partir de l’automne prochain lorsque la demi-flûte rentrera au port après ses croisières estivales. Avec toujours la même philosophie écoresponsable lorsqu’il s’agira de rénover le bar et le poste de pilotage. « Là-aussi, il ne s’agit pas de dénaturer l’esthétique du bateau, je travaillerai sur le bois et son esthétique des années 80. Je ne vais pas me mettre, soudainement, à faire un bar avec des miroirs ! Ce que je souhaitais vraiment à travers ce projet, c’était m’effacer derrière l’aspect patrimonial du Pierre-Simon Girard. Car, si le bateau est fait d’acier et de verre, c’est tout à fait caractéristique d’une époque où on voulait montrer, exposer la technique. C’est donc un patrimoine qu’on préserve tout en l’améliorant. »

Et pour parachever sa mise en beauté, le Pierre-Simon Girard s’est aussi paré d’un nouvel écusson : un logo ensoleillé dessiné par l’artiste Peter Ceizer, installé à la Courneuve.

 

Croisiéristes In Seine-Saint-Denis, c’est possible !

Le Pierre-Simon Girard, du nom de l’ingénieur du Canal de l’Ourcq, vous propose deux croisières cet été avec un matelot qui vous contera les multiples histoires de navigation sur l’Ourcq. Et, elles sont nombreuses puisque le canal a fêté le bicentenaire de sa mise en service en 2022. Ceux qui le souhaitent pourront même embarquer leurs vélos pour un retour via la piste cyclable qui relie Paris à la Seine-Saint-Denis. N’oubliez pas de réserver votre embarquement…

 

Frédéric Haxo