Lorraine Guers, une alchimiste passée de la Seine-Saint-Denis à Marseille

Lorraine Guers, une alchimiste passée de la Seine-Saint-Denis à Marseille

Le In Seine-Saint-Denis est parti à Marseille pour comprendre ce qui unit ces deux territoires. Parmi les points communs, des entreprises nées en Seine-Saint-Denis puis, exportées, amplifiées à Marseille. C’est le cas, des Alchimistes, première antenne née en Seine-Saint-Denis et qui a depuis fait des petits… En plein cœur du quartier des Crottes à Marseille, notamment.

A la tête de l’antenne Marseille des Alchimistes ? Cela ne s’invente pas, c’est une ex séquano-dionysienne, Lorraine Guers. Avant de filer relier à vélo le Canada à la Patagonie, puis de poser ses valises à Marseille, elle vivait à Saint-Denis. Là où… Pas de hasard dans l’histoire, elle était voisine d’Alex Guilly, co-fondateur des Alchimistes.

Quelques (nombreux) coups de pédales plus tard, la voilà donc à 7h30 tapantes, dans les locaux de l’antenne marseillaises, prête à entamer une tournée. « On est arrivé avec mon conjoint après notre voyage à vélo, en 2017. J’avais gardé contact avec Alex et lui avais toujours dit que je trouvais son concept et projet génial« . Ni une ni deux, elle propose à Alex de porter l’antenne made in Marseille, banco.

Banco !

L’histoire des Alchimistes Marseille démarre ainsi incubée à la Belle de Mai, puis chez Ici Marseille avant finalement, de prendre avec les 5 autres salariés, ses quartiers au cœur des Crottes, juste à côté de la Réserve des Arts et de Pikip Solar Speakers. Au mur des Alchimistes Marseille, une fresque. « C’est la ville de demain, celle qu’on aimerait du moins« , commente Lorraine. « On voit le Mucem, la Cité radieuse, les Auffes… » Et surtout très peu de voitures, beaucoup de vélos. A gauche de l’entrée, le composteur, fourni par Upcycle installé à non loin de là chez Lemon Tri. « Pour aider à faire la bascule des bacs, nous avons travailler avec Ici Marseille » détaille-t-elle.

Après un café serré, c’est parti pour une tournée de collecte

Comme Les Alchimistes version Seine-Saint-Denis, Lorraine collecte auprès de collèges, d’Ephad, d’entreprises… Ce matin, elle part collecter dans 15 collèges marseillais. « Nous avons démarré avec une expérimentation auprès de 800 habitants. Les problématiques sont les mêmes qu’ailleurs, comme dans de nombreuses grandes villes » raconte-t-elle. Aujourd’hui, les tonnages sont de plus en plus conséquents; le résultat de sensibilisations, d’apprentissages. « En mars dernier, on collectait 6 tonnes par mois, ce mois-ci on est à 22 tonnes !« .

Qui dit tonnages plus importants, dit mathématiquement, nouveaux investissements pour l’antenne marseillaise qui pour l’instant, n’est pas équipée pour composter elle-même. La machine à compost installée dans les actuels locaux n’a pas la capacité de tout transformer et Lorraine dépose ses collectes à l’autre bout de la ville sur un site dédié. Objectif donc d’ici mars 2022 si tout se passe bien, s’agrandir ! « Nos locaux actuels pourront devenir des locaux de démonstration de collecte du composte collecté à vélo » explique Lorraine. Et qui sait, peut-être même que l’emblématique collecte et compostage des couches pour bébé des Alchimistes en Seine-Saint-Denis pourra aussi se faire ici, à Marseille !

Crédits photo: Benjamin Geminel