Made in Seine-Saint-Denis, made in Marseille: capitales culturelles ?
Le In Seine-Saint-Denis est parti à Marseille comprendre les liens qui unissent les deux territoires, notamment en matière de culture. Marseille à la création toujours effervescente, ville de tiers-lieux, théâtre de Capitale européenne de la culture 2013… Comment la Seine-Saint-Denis peut-elle s’inspirer de l’expérience made in Marseille ? Réponse à la Belle de Mai.
45 000 m2 ouverts à tous.tes.
Un lieu de culture, artistique, aux multiples salles de spectacle et d’exposition… Dedans, dehors… Le tout aménagé dans une ancienne usine de tabac du XIXe siècle: (trop) courte présentation de la friche de Belle de Mai. Ici depuis 1992, on invente une nouvelle façon de faire la ville et on accueille plus de 450 000 visiteurs chaque année. Aujourd’hui, près de 70 structures y sont résidentes dont 350 artistes, producteur.rice.s et salarié.e.s. « Il n’était pas question notamment côté salariés de la Belle de Mai, d’un entre-soi. Notre enjeu était de rester ouvert sur le quartier de la Belle de Mai et d’être un moteur dans la façon de faire la ville. Ici on cultive les bâtiment » explique Fabrice Lextrait, co-fondateur de la Belle de Mai.
La Belle de Mai, lieu également emblématique et central de la candidature marseillaise à Capitale européenne de la Culture en 2013. « Nous avons construit notre candidature autour d’un slogan « c’est nous qui en avons le plus besoin« , raconte Jean-François Chougnet actuel président du Mucem et directeur général de l’association Marseille-Provence 2013. Tous les dossiers sont les mêmes mais la singularité de notre ville elle était là, et peut-être que pour la Seine-Saint-Denis aussi. » Résultat, Marseille s’appuie sur des lieux emblématiques la Belle de Mai, le Mucem… Et garde en tête un objectif: ne pas louper l’occasion d’un rattrapage historique en matière de bâti et de lieux de culture.
Devoir fédérer
Les équipes marseillaises ne nient pas: difficile de fédérer unanimement les acteur.rice.s de la culture autour d’un mouvement. « Mais il n’empêche que la soirée de lancement, qui était décisive, a été exceptionnelle. Il y avait, sur le Vieux Port, plus de monde que pour l’OM » se souvient le directeur du Mucem. Pour lui, le vrai défi est ailleurs: il faut sortir du festival culturel XXL et surtout ne pas manquer l’après. « A Marseille, on a planté l’après 2013. Nous n’avons pas su mobiliser les acteurs hors dispositifs » concède-t-il.
Aujourd’hui la Belle de Mai, sert de laboratoire urbain d’observation au projet européen T-Factor en tant que friche industrielle dont l’action s’engage autour de deux axes; la culture et l’économie sociale et solidaire. Une formule qui résonne particulièrement avec le réseau des tiers-lieux in Seine-Saint-Denis, à l’instar du travail commun mené par Pot Kommon qui réunit le 6b, Mains d’Oeuvres et les Poussières. Qu’une ville de Seine-Saint-Denis soit candidate ou non pour devenir Capitale européenne de la culture en 2028… Les deux territoires cousins ont de quoi s’inspirer.
Crédits photo: Benjamin Geminel