Nicolas Nivesse, un talent naissant In Seine-Saint-Denis
Le In Seine-Saint-Denis, partenaire de la dernière édition des Puces de l’illustration à Bagnolet, en a profité pour repérer de jeunes talents. A commencer par celui de cet étudiant des Beaux-Arts « Prix du grand public In Seine-Saint-Denis. » Portrait.
Nicolas Nivesse, retenez ce nom… Et attendez-vous à le voir bientôt dans les vitrines de vos librairies préférées In Seine-Saint-Denis et ailleurs. Début décembre, le patronyme de ce jeune illustrateur, étudiant aux Beaux-Arts de Bruxelles, s’est déjà affiché en grand au palmarès des dernières Puces de l’Illu -lire notre encadré. Lors de ce festival organisé, début décembre, par le Campus Fonderie de l’Image, l’école du design graphique et numérique installée à Bagnolet, le travail de ce Nordiste de 26 ans a rallié le plus de suffrages lors d’un vote ouvert sur l’Instagram du In pour départager les œuvres présentées par quatre illustrateur·rice·s de moins de 30 ans.
Presque une divine surprise pour Nicolas Nivesse : « Avec ma classe de Masters 2 des Beaux-Arts de Bruxelles, nous étions venus pour tenir un stand aux Puces de l’Illu, faire connaître notre travail et notre formation. Du coup, j’en ai profité pour concourir sur le Grand Prix de l’illustration contemporaine et c’est à ce moment-là que le In Seine-Saint-Denis m’a sollicité pour proposer mon travail à un vote public. Résultat, c’est mon illustration qui l’emporte. C’était un peu inattendu, mais c’est la preuve que mon image a eu un vrai écho. C’est une belle satisfaction… »
A la recherche d’un éditeur
L’image en question intitulée « Le manteau bleu nuit » – composée au liner et à l’encre de chine – est issue d’un album éponyme d’une cinquantaine de pages composé par Nicolas Nivesse lors de sa première année d’études aux Beaux-Arts. « Un récit onirique, résume-t-il. Qui raconte l’histoire d’un scribe très cartésien à la recherche d’un être au manteau bleu nuit. Et, à force d’entendre différentes descriptions qui ne se ressemblent jamais sur cet être, il finit par s’interroger sur le sens des mots… » La suite demande maintenant la rencontre d’un éditeur.
Car, le jeune homme grandi du côté de Villeneuve d’Ascq près de Lille a bien l’intention de se lancer dans la carrière d’auteur-illustrateur. « J’ai toujours voulu faire de l’image et de la narration, dit-il simplement. Depuis l’enfance, j’aime dessiner, mais j’aime aussi les mots, alors quoi de mieux que de faire dialoguer les images et les textes », poursuit celui qui a aussi suivi trois ans de formation au cinéma d’animation au sein du Pôle 3D de Roubaix.
L’obsession du bleu…
De quoi se forger un bagage technique complet traversé par de multiples inspirations. « Difficile de résumer tout ce qui m’inspire, réfléchit Nicolas Nivesse. Mais, une chose est sûre : j’ai un attachement très fort à la poésie et au roman fantastique qui me nourrissent. Rimbaud ou Lautréamont côté poésie et un texte comme la « Horde du contrevent », un roman de science-fantasy d’Alain Damasio.
Le tout fortement teinté de bleu depuis que Nicolas Nivesse a découvert lors d’une recherche scolaire en primaire « Le voyageur contemplant une mer de nuages », tableau peint en 1818 par le peintre romantique allemand Caspar David Friedrich.
« Chez moi, l’utilisation du bleu est obsessionnelle, sourit le jeune illustrateur. Impossible de savoir exactement pourquoi mais ce qui est sûr c’est que le tableau de Friedrich m’avait cueilli la première fois que je l’ai vu ! »
Un peu comme son homme au manteau bleu nuit a impressionné les rétines des plus de 200 votants du prix du Public In Seine-Saint-Denis…
Frédéric Haxo
crédits photo: Bruno Levy
Illustrations: Nicolas Nivesse
Pour vous, la Seine-Saint-Denis, c’est quel genre de territoire ?
« La Seine-Saint-Denis vu du Nord où j’ai grandi, c’est l’image d’un département très vivant avec une forte activité culturelle, presque un bouillonnement. C’est aussi une terre d’histoire, avec l’emblème de la Basilique de Saint-Denis, qui croise un territoire très actuel en train d’inventer son futur grâce à tous les créateurs installés dans le département. »
Nicolas Nivesse
Les Puces de l’Illu, puissance dix
Au fil de ses dix dernières éditions, « Les Puces de l’Illu » est devenu le premier Festival de l’illustration contemporaine de l’Hexagone. Organisé par le Campus Fonderie de l’Image, l’école de design graphique et numérique installée à Bagnolet, l’évènement réunit professionnels de l’illustration et de l’édition indépendante. Avec des rencontres, des ateliers, des conférences sur le thème de l’image et près de 60 exposants réunis les 3 et 4 décembre derniers entre illustrateurs, imprimeurs, tatoueurs, libraires indépendants…
Prochaine édition des Puces de l’Illu les 2 et 3 décembre 2023.
