Promo Go In #4:  Les Déracinés ou la vie par Rose

Promo Go In #4: Les Déracinés ou la vie par Rose

Étudiante en science politique, mais aussi chanteuse et musicienne, Rose Diarrassouba veut « récolter des histoires de résilience » pour nourrir son projet des « Déracinés. » Des récits d’exils, supports d’actions d’éducation populaire.

Lors du concours d’idées du Go In Seine-Saint-Denis, le jury a sa grille de notes pour évaluer les projets présentés, Rose Diarrassouba, elle, avait d’autres notes -plus musicales celles-là- et des paroles qui lui ont permis d’emporter l’adhésion des jurés, ravis de la petite mélodie entendue. Laquelle racontait un projet artistique intitulé les « Déracinés », des récits de vie pour redonner corps et chair aux parcours « de celles et ceux, nombreux, qui ont fait grandir la Seine-Saint-Denis en quittant leurs pays. »

Des lignes de vies qui font écho à l’histoire de Khader, le père de Rose, parti d’Afrique vers l’Italie. Un peu traqueuse mais persuadée par le cœur de son projet, la Franco-italienne a donc chanté son père mais aussi ses convictions humanistes : « Et, ce n’était pas trop mal pour une chanson bouclée dans la nuit, sourit-elle. Mais lorsqu’on est un peu artiste, on n’est pas toujours ordonnée… » Cependant, Rose n’est pas seulement artiste, elle est aussi étudiante en deuxième année de science politique avec l’objectif d’embrasser une carrière dans le journalisme.

Un domaine qui la relie donc aux « Déracinés », projet où l’humain serait au centre des interrogations d’une jeune femme de 23 ans désireuse de raconter tôt ou tard « un peu de ce monde qui nous entoure, le montrer tel qu’il est, avec des travers et des réussites. » Ce qu’elle fait déjà en expérimentant sur le réseau social Instagram – @linea_rouge – ses talents de vidéaste mais aussi de « pipelette » qui lui ont permis d’initier sa quête d’histoires venant, par exemple, « d’enfants qui depuis tout petits ont entendu raconter l’histoire de leurs parents, ce qu’ils étaient dans leurs pays d’origine, comment ils ont affronté le choc culturel d’une arrivée en Europe. » Une matière que la jeune femme, installée à Rosny depuis cet été après avoir grandi entre l’Italie, la Bretagne et Lyon, aimerait mettre en perspective « pour faire de l’éducation populaire. Faire vivre des histoires de Déracinés dans les écoles et les collèges de Seine-Saint-Denis, ce serait un excellent moyen d’aider les plus jeunes à se nourrir du parcours de leurs parents, dit-elle. Une façon très concrète de les ouvrir sur l’histoire, la géographie, la politique internationale », expose encore la jeune femme enthousiaste à l’idée de « continuer à découvrir, à ma manière, une Seine-Saint-Denis où il y a tellement d’histoires différentes. Tellement de vie en fait… »

Frédéric Haxo

Crédits photo: Bruno Levy