Quand la Seine-Saint-Denis entreprend au féminin…

Quand la Seine-Saint-Denis entreprend au féminin…

Créatrices d’Avenir, concours de référence dédié à l’entrepreneuriat des femmes en Ile-de-France, comptait trois projets implantés « In » Seine-Saint-Denis parmi ses quinze finalistes. Et deux ont remporté un trophée lors de la cérémonie de remise des prix, le 27 novembre. Le In vous raconte la suite…

Stress, Suspens et Succès… La 9e édition de la finale du concours « Créatrices d’Avenir », mercredi 27 novembre à la Préfecture d’Ile-de-France, a vécu sous le règne des 3 S pour les trois entrepreneures de Seine-Saint-Denis qui figuraient parmi les 15 finalistes de ce trophée récompensant l’entreprenariat au féminin. Avec à la clé 60 000 euros de dotation globale partagés entre les six lauréates de l’édition 2019. Du stress d’abord pour Olivia Collier, un brin nerveuse avant de monter sur la scène de l’auditorium de la Préfecture d’Ile-de-France pour « pitcher » son projet d’ouverture du Préau –lire ici– un bar restaurant-lieu de vie au Pré-Saint-Gervais. Mais délivrée d’un long suspens lorsqu’elle a reçu le prix Créatrice d’Avenir dans la catégorie « Quartier. » « La preuve que les femmes doivent oser alors que la société, encore majoritairement dirigée par des hommes, a tendance à leur mettre des barrières ou à les reléguer dans des cases inférieures », glisse la jeune femme qui a gravi un à un les échelons du secteur de la restauration. Une réalité qu’essaie de faire évoluer Créatrices d’Avenir porté par Initiatives Ile-de-France, premier réseau associatif de financement des créateurs d’entreprise et tête de pont de 217 plateformes locales qui couvrent tout le territoire français. « Ce concours, explique Marie Adeline-Peix, directrice exécutive de la Banque Publique d’Investissement (BPI France) l’un des partenaires de Créatrices d’Avenir, c’est une manière de lutter contre tous les déterminismes que subissent les femmes qu’ils soient sociaux, de genre ou de territoire. »

Femme libérée

Un discours étayé par des chiffres : dans l’hexagone le taux de femmes entrepreneures peine en effet a? de?passer les 40% avec une sous-repre?sentation tre?s forte dans certains secteurs innovants ou à connotation masculine. Pas le genre d’écueil qui fera reculer Maccha Kasparian. A Montreuil, cette « quadra » a repris le studio photo ouvert par son grand-père en 1943. Femme libérée, elle dit sans détour : « Moi, je me suis imposée dans un milieu d’hommes, l’architecture et j’ai élevé ma fille toute seule, alors je trouve que ce n’est pas forcément plus difficile d’entreprendre en étant une femme. » Un credo optimiste qui lui a vite fait oublier qu’elle n’a pas trouvé la voix du succès lors de ce concours : « C’était une bonne expérience qui a fait parler du Studio Boissière, donc c’est positif ! »

Positif comme le prix du public remis à Lise Couturier pour ses « Drêcheurs Urbains », entreprise de recyclage des résidus du brassage de la bière en farine végétale. Là-aussi, au bout d’un suspens de dernière minute qui l’a vu recevoir le prix du public -plus de 400 voix sur les 4000 votes des internautes- et mettre une nouvelle fois la Seine-Saint-Denis à l’honneur : l’entreprise de la Bagnoletaise d’adoption est installée à La Cité Fertile de Pantin et elle récupère les drèches des bières Mir (Romainville) et La Montreuilloise. Ce qui valait bien une coupe de champagne pour célébrer son succès du jour…

Frédéric Haxo