Quand les ambassadeurs du IN s’activent pour ne laisser personne OUT…

Quand les ambassadeurs du IN s’activent pour ne laisser personne OUT…

Pour ne pas faire rimer confinement avec isolement, plusieurs acteurs du réseau du IN impliqués dans l’insertion, l’orientation ou l’éducation ont mis en place des outils comme le coaching ou le mentoring. Une bonne manière de rester en contact pour préparer l’après-coronavirus. Témoignages d’un quatuor d’ambassadeurs engagés.

POSITIVE PLANET POUR GARDER LE LIEN

« Ne baissez pas les bras, on est avec vous ! » Depuis le début du confinement, c’est le message que s’applique à faire passer Sylvie Marnef, directrice de la région Est-Ensemble pour l’association Positive Planet France (PPF). Positiver est évidemment dans l’ADN d’une association qui depuis sa création en 2006 aide les entrepreneurs des quartiers à créer leur entreprise. « Dans cette période très particulière, ce qui est le plus important, c’est de raccrocher les gens à leurs projets, de contrecarrer l’isolement, explique Sylvie Marnef. Donc, dès le début du confinement le 16 mars, on a souhaité maintenir à distance un grand nombre de nos ateliers destinés aux créateurs d’entreprise, en adaptant aussi nos contenus à la période avec des propositions concrètes comme « comment faire une étude de marché en période de crise. »

Et puis, il a fallu aussi expliquer, détailler les mesures d’aides gouvernementales ou locales mises en place pour soutenir les jeunes entrepreneurs de TPE qui ont dû stopper leurs activités. « Ce qui était aussi important, poursuit Sylvie Marnef, c’était de mettre en perspective les projets de chacun, de bien expliquer qu’il existait des solutions, que tout n’était pas perdu. La réassurance, c’est essentiel pour nous qui suivons beaucoup d’allocataires du RSA en Seine-Saint-Denis. Pour nombre d’entre eux, le confinement a rajouté du désespoir à leur galère. Donc, via les entretiens en visioconférence ou simplement au téléphone, on s’est efforcés de garder le lien. » Un lien qui est aussi très largement numérique via des webinaires, autrement dit des séminaires en ligne où interviennent des membres du club des positiveurs de PPF comme Youness Bourimech, entrepreneur et également ambassadeur du IN appelé, jeudi 30 avril, à prendre la parole sur les vertus de « l’entreprenariat positif comme solution d’après-crise du coronavirus dans les quartiers. »

 

JOBIRL POUR NE PAS DECROCHER

L’avenir, c’est également la ligne d’horizon de Job In Real Life, réseau d’orientation qui connecte les plus jeunes avec des professionnels afin de les aider à trouver leur voie. Basée à Saint-Denis, l’association JobIRL est l’aboutissement du rêve déçu de sa créatrice Christelle Meslé-Genin, qui à 18 ans voulait « changer le monde », mais sans savoir comment s’y prendre et surtout sans personne pour lui expliquer que cette envie d’aller vers un monde meilleur pouvait également s’apprendre. Une problématique encore plus ardue quand ce monde se referme en période de confinement. « Pour les jeunes de Seine-Saint-Denis qui sont déjà en situation de décrochage scolaire, ce confinement peut en effet accélérer leur décrochage, observe Christelle Meslé-Génin. Alors plutôt que parler de continuité pédagogique à maintenir comme le fait l’Education nationale, il faut aussi, en ce moment, aider un maximum à se projeter vers une nouvelle rentrée, les mettre en capacité de formuler un projet de formation afin qu’ils ne se retrouvent pas le bec dans l’eau en septembre prochain, sans aucune perspective. »

Alors, s’il a fallu évidemment ajourner le programme de découvertes de métier “Connecte-toi à ton avenir” dans les collèges et les lycées de Seine-Saint-Denis, l’outil numérique a permis de prendre efficacement le relais. L’opération « SOS CV et lettre de motivation » a ainsi donné l’occasion à des professionnels de distiller quelques conseils utiles pour la constitution d’un dossier de candidature à une formation ou un à stage. « Un vrai plus et une vraie motivation aussi pour boucler son dossier Parcoursup dans les temps, d’autant que les grandes entreprises, ont joué le jeu en répondant immédiatement à notre appel. Les salariés des grands groupes avec lesquels nous travaillons en Seine-Saint-Denis comme BNP ou Vinci ont manifesté une vraie volonté d’aider les jeunes », apprécie Christelle Meslé-Génin.

Une solidarité qui peut aussi se manifester via la réalisation d’une courte vidéo pour expliquer son métier en une minute top chrono. « Tout le monde est le bienvenu », sourit la fondatrice de JobIRL au moment de lancer son message de ralliement au réseau des plus de 900 ambassadeurs et ambassadrices du IN.

 

ALLO COACH 93, LA MAIN TENDUE DU CLUB FACE SEINE-SAINT-DENIS

Membre de la Fondation Agir Contre l’Exclusion, le Club FACE Seine-Saint-Denis fédère des entreprises qui au quotidien s’engagent à travailler à réduire « toutes formes d’exclusion et de discrimination en matière de formation et d’accès à l’emploi. » Une mission évidemment compliquée par la situation actuelle de confinement qui « peut encore davantage isoler des publics déjà fragiles comme les allocataires du RSA, les primo-arrivants sur le territoire, les personnes handicapées », résume Amélie Billault, directrice-adjointe du Club et ambassadrice du IN. C’est pour les soutenir que nous avons donc lancé dès le début du confinement une plateforme dédiée où les personnes que nous suivons trouvent à la fois des outils classiques pour construire leur CV, peuvent demander à bénéficier d’un mentorat assuré par un salarié d’une de nos entreprises partenaires, mais aussi avoir accès à un numéro dédié « Allo coach 93 »   ouvert à tous gratuitement où il est possible de se confier sur des problématiques rencontrées pendant le confinement auprès d’une coach certifiée. On peut, par exemple, lui demander des conseils pratiques parce qu’on n’arrive pas à rester concentré sur sa recherche d’emploi alors qu’il faut aussi gérer le travail scolaire des enfants et le quotidien. De manière générale, la Seine-Saint-Denis a été très touchée par l’épidémie du coronavirus, ce qui peut provoquer beaucoup d’anxiété, d’où l’utilité d’un tel service pour des personnes qui n’y ont pas naturellement accès. »

Autant de solutions à distance mises en place dans l’urgence du confinement qui n’empêchent pas le club FACE Seine-Saint-Denis de déjà réfléchir à l’après-confinement : « Même si beaucoup de restrictions de réunion vont persister dans les prochaines semaines, on étudie la possibilité de remettre en place de manière plus restreinte nos habituelles visites d’entreprise », projette Amélie Billault. Pour construire l’après-crise du coronavirus sur le plan économique, ce serait déjà un premier pas très important… »

Frédéric Haxo