Redouane Bouchane, ambassadeur In Seine-Saint-Denis et entrepreneur made In Saint-Ouen

Redouane Bouchane, ambassadeur In Seine-Saint-Denis et entrepreneur made In Saint-Ouen

Avec Mirabo, un jeu qui se sert de la réalité virtuelle pour apprendre l’anglais aux plus jeunes, ce trentenaire va faire un carton sous les sapins de Noël. Une idée développée après avoir rencontré son futur associé au Stade de France. Pas si loin de Saint-Ouen, « sa ville » qu’il ambitionne de placer sur la carte du monde en faisant grandir sa petite entreprise…

Pour Redouane Bouchane, jeune créateur de start-up, c’est déjà Noël avant l’heure. « Notre jeu Mirabo est numéro 1 des ventes dans la catégorie des jouets éducatifs et dans le top 100 des jouets toutes catégories, c’est pas mal pour une petite start’up créée en 2019 ! » Pas mal du tout même et ce n’est peut-être pas prêt de s’arrêter puisque Mirabo, le jeu éducatif qui permet d’apprendre l’anglais aux 6-10 ans en s’appuyant sur la réalité virtuelle devrait bientôt se décliner en espagnol et en français. En attendant, Amazon a largement anticipé le succès de l’un des musts de Noël en commandant dès le mois juin 7000 unités d’un coffret qui se compose d’un casque de réalité virtuelle, d’un chevalet et d’un livre. Ensuite, le téléphone des parents glissé dans le casque de réalité virtuelle fait le reste grâce à une application gratuite qui ouvre à vos enfants les pages d’un monde en version anglophone. En feuilletant le livre, des personnages en 3D apparaissent, prétexte à apprendre la langue de Shakespeare de manière ludique.

Le meilleur de la technologie

Le tout affiché à partir de 39,99 euros pour un produit fabriqué entre l’Asie pour le casque et la Drôme via un imprimeur écoresponsable pour le livre et le chevalet. Une belle histoire de Noël qui commence en 2017 en « Seine-Saint-Denis, au Stade de France, raconte l’Audonien Redouane Bouchane. Je participais à la première édition du concours  Startup Banlieue et j’ai croisé la route de mon futur associé Ahmed Belabbas. On a gardé le contact et deux ans plus tard on s’est lancés en créant Reenbow , l’entreprise qui est derrière Mirabo. » Un duo qui réunit à la fois la Seine-Saint-Denis pour Redouane Bouchane et les Hauts-de-Seine pour Ahmed Belabbas, originaire du quartier de la Butte-Rouge à Châtenay-Malabry, mais aussi le côté geek du second et « le versant plus commercial, pédagogie et organisation pour moi », complète le séquano-dionysien. Une union banlieusarde d’ailleurs couronnée cet automne par le prix national Talents des Cités dans la catégorie créateur. « C’est un prix qui nous donne de la visibilité, apprécie Redouane Bouchane et nous motive aussi pour essayer de travailler avec l’Éducation Nationale, parce que ce qu’on souhaite c’est aussi démocratiser le meilleur de la technologie pour développer le potentiel et le talent des enfants dans les quartiers. »

« On aime bien représenter ! »

Un premier pas déjà réalisé en Seine-Saint-Denis avec la livraison de cinq collèges départementaux dont les élèves vont désormais profiter de la pédagogie de Mirabo lors de leurs cours d’anglais. « C’est un ancrage local important pour nous d’abord parce qu’on a bien l’intention de continuer créer des emplois en France. Et puis, je suis bien placé pour savoir que la Seine-Saint-Denis est un territoire où il y a une jeunesse et une effervescence créatrice incroyable. C’est dans nos quartiers qu’on crée beaucoup de choses… »

A commencer par ceux de Saint-Ouen, « parce que, sourit ce récent père de famille, les Audoniens sont très chauvins. On aime bien représenter. Et pour nous Saint-Ouen est surtout une ville à part, unique au monde, alors si je peux la placer sur la carte du monde grâce à Mirabo, je n’hésiterai vraiment pas ! »

L’ex-élève en école de commerce, qui a longtemps travaillé dans le secteur de la transformation digitale, ne devrait d’ailleurs pas tarder à s’y employer puisqu’il voit très grand pour Reenbow, dont les six employés sont pour le moment hébergés à Paris au sein de la Station F, le campus de start-up créée par Xavier Niel, le patron de Free : « Ce n’est que le début ! Nous avons l’ambition de devenir une petite « tech’ » au niveau mondial en continuant de prouver que la réalité virtuelle peut avoir un impact éducatif immense. Notre idée est déjà bien lancée, il nous faut maintenant attirer des investisseurs pour continuer d’aller de l’avant… »

Frédéric Haxo