Sandfabrik, sous le béton le sable…

Sandfabrik, sous le béton le sable…

A Pantin, le premier complexe couvert du Grand Paris dédié aux sports de plage ouvrira en juin dans un ancien entrepôt. Un projet mené par un des ambassadeurs du In Roman Levêque.

C’est un projet de « haute-volley » qui va prendre forme d’ici l’été prochain à Pantin… Non loin du canal de l’Ourcq, au 45 rue Charles Delizy dans un ancien entrepôt désaffecté, la Sand Fabrik ouvrira ses portes et abritera sur près de 1 500 mètres carré le tout premier complexe de sports sur sable francilien, avec en vedette brésilienne le beach-volley, discipline qui a conquis ses lettres de noblesse olympique du côté de Rio et de la plage de Copacabana. « Ce projet, c’est l’aboutissement d’une histoire d’amitié née entre un petit groupe de six personnes qui se sont toutes connues en 1ere année d’école de commerce, raconte l’un d’entre eux et tout frais émoulu ambassadeur du In, Roman Levêque. On était tous adepte du volley de plage et un jour en discutant, Myrtille Spentchian, l’un des membres du groupe balance : « Pourquoi pas mettre du sable dans un hangar pour jouer toute l’année pieds nus… et puis on pourrait louer les terrains pour en faire notre activité… »

Une campagne de financement

Une fois mis les pieds dans le plat et dans le sable, le groupe de trentenaires qui a la bosse du commerce se dit qu’il y a un filon sablé à creuser au regard du succès des complexes de sports en salle dédiés au foot ou à l’escalade. A partir de fin 2017, Roman et sa bande de potes de bac à sable arpentent donc la Seine-Saint-Denis à la recherche du hangar idoine où implanter terrains de jeux, bar, espace de concert mais aussi le vrai bac à sable pour les marmots qui suivront les papas et mamans en short et tongs, même l’hiver. « Ce n’était pas forcément évident parce qu’on avait besoin de 7 mètres de hauteur sous plafond pour le volley et le badminton. Mais, on a trouvé à Pantin un ancien entrepôt de stockage de jeux vidéo avec un propriétaire, Sammy Marciano, qui a cru en nous et nous a loué l’endroit. » Lequel sera ce printemps en travaux pour une ouverture prévue en juin prochain. En tout 500 000 euros d’investissement financés par les banques, les emprunts familiaux mais aussi le lancement d’une prochaine campagne de financement populaire sur KissKissBankBank. De quoi, entre autres, régler la facture –environ 30 000 euros- des 650 tonnes de sable de Fontainebleau qui garniront d’une couche de 40 centimètres le sol de béton de l’entrepôt.

Avec les oubliés des vacances…

Une vaste plage de jeux où les terrains pourront être loués à partir de 7 € de l’heure par personne en heure creuse jusqu’à 10 € en heure pleine après 18 heures et le week-end. « Bien sûr, il faudra rentabiliser notre investissement, commente Roman Levêque, mais on veut aussi s’investir dans la vie de quartier et plus largement du département de la Seine-Saint-Denis en donnant un sens à notre activité, par exemple en nouant un partenariat avec le Secours Populaire qui nous permettra d’accueillir l’été prochain des jeunes oubliés des vacances. On veut aussi pouvoir ouvrir notre plage d’intérieur à la pratique handisport et on est ouvert à monter des partenariats avec des associations qui travaillent dans ce domaine-là. On ne se pose pas à Pantin seulement parce qu’on y a trouvé un endroit, on veut faire partie de la vie locale. »

Originaire de l’Ouest parisien qu’il a quitté en 2015 pour Bagnolet, Roman Levêque compte bien inscrire la plage de Pantin dans la vague que

« crée le réseau des ambassadeurs du In Seine-Saint-Denis. Aujourd’hui, c’est la banlieue qui inspire Paris, l’innovation vient de là et du 93 en particulier. »

Ex-colocataires à Saint-Ouen pendant leurs années d’étudiants, la « bande de poteaux » -c’est la manière dont se définissent ces fans de volley- de Sand Fabrik a aussi l’envie avec sa plage « de montrer qu’il ne faut pas s’interdire de rêver et de monter les projets qui peuvent paraître les plus osés comme monter une plage en pleine zone urbaine. » Une envie de grimper aux cocotiers qui leur a déjà permis d’être lauréat du Réseau Entreprendre 93 avec à clé un prêt de 50 000 euros. De quoi construire quelques châteaux de sable… à Pantin.

Frédéric Haxo

Plus d’infos sur www.sandfabrik.fr