Tiers-lieux In Seine-Saint-Denis: Au Pointcarré, des ambassadeurs à tous les étages…
Dans un ancien garage du centre-ville de Saint-Denis, cette coopérative fait prospérer depuis 2016 les talents et les initiatives locales. Beaucoup de l’esprit du « In » en somme. Visite guidée.
On trouve de tout au Pointcarré, un ancien garage du centre-ville de Saint-Denis reconverti depuis bientôt deux ans en un lieu ouvert qui porte « les convictions de l’économie sociale et solidaire et de l’artisanat local » comme aime à le rappeler son co-gérant Elie Prévéral, également ambassadeur du In, qui nous propose une petite visite guidée mais non exhaustive des 400 m2 du lieu répartis sur 3 étages.
Au rez-de-chaussée, le « bazar » du made IN-Seine-Saint-Denis
Un café, une offre de restauration pour le déjeuner mais aussi une boutique de produits made In Seine-Saint-Denis composent le premier étage. Qui est en quelque sorte le vrai « bazar » du « In » dans le bon sens du terme. « L’esprit de la boutique, c’est de commercialiser les créations d’artisans de Seine-Saint-Denis qui se lancent souvent en s’appuyant sur les machines –imprimantes 3D, brodeuse numérique- qui sont situés au 2e étage », explique Elie Prévéral. Donc, beaucoup d’habitants de Saint-Denis ou de villes voisines qui débutent leur activité viennent chez nous pour poser leurs produits. Du coup, nous sommes un peu la vitrine des savoir-faire du territoire, c’est pour cela que notre association avec le « In » était évidente. »
Sur les rayonnages du premier étage, on trouve entre autres les housses de coussin en wax –du tissu de coton ciré-du Stanois Franck Kandot, le Beau Thé de Marcellin de Saint-Denis avec ses infusions « mardi anti-suicide ». Ou encore les alphabets en bois de la Pantinoise Gaby Bazin, jeune diplômée de l’Ecole des arts décoratifs.
Côté cuisine, on mange bon et bio en semaine et le dimanche avec les voisines dyonisiennes, Simone et Yvette à des prix soft (7,50€ plat et dessert). Le samedi, c’est « La Petite Casa » qui régale, une auto-entreprise naissante de restauration franco-marocaine dirigée par Adeline Tissot qui teste sa nouvelle activité au Pointcarré. Et pour l’indispensable café, le lieu est un fidèle d’Esperanza, acteur du commerce équitable qui torréfie son café vert dans son atelier de Saint-Denis.
Premier étage, « la Miele et ses abeilles »
Depuis février dernier, c’est au deuxième étage du Pointcarré que s’active la Maison de l’Initiative Economique Locale, autrement dit la Miel qui a pour mission « d’apporter, avec le concours de professionnels, les outils nécessaires à la création et au développement des très petites entreprises (TPE). » Et quoi de mieux que de le faire de concert avec le Pointcarré et ses 63 associés qui forment la coopérative dont toute personne physique ou morale peut acheter des parts sociales à partir de 50 euros. « Etre dorénavant implanté au sein du Pointcarré, c’est d’abord travailler dans un lieu accueillant et dynamique, apprécie Sylvie Saget, la directrice de la Miel. Et puis surtout, nous sommes plus fort ensemble avec un même objectif de développement du territoire. » Ce que ne démentira pas Elie Prévéral qui pense aussi la coopérative dyonisienne comme « un comptoir de création d’entreprises. » Pour en savoir plus, notez le 11 avril prochain dans votre agenda : ce jour-là, la Miel inaugure son nouveau « home sweet home. »
Deuxième étage, rayon bricolage…
Agréé comme centre de formation, le Pointcarré propose des formations sur différentes machines à commande numérique ou bien les propose à la location : découpe laser, fraiseuse numérique, brodeuse numérique, plotter de découpe sont disponibles. De une journée à deux jours de formation, selon les machines, ont pour objectif de se lancer plus aisément ensuite dans une activité artisanale. Et peut-être de proposer ses produits sur les rayonnages du Pointcarré, dans un premier temps. Au dernier étage du Pointcarré, ça sent donc bon la sciure de bois, celle qui a par exemple essaimé au moment de la découpe toute fraîche des lettres de l’alphabet de Gaby Bazin.
A vous maintenant d’écrire la suite, peut-être en poussant la porte du Pointcarré pour un premier verre de contact. « Chez nous, tout part souvent autour d’une tasse de café ou d’un verre de bière brassée localement, sourit Elie Préveral. Les gens s’arrêtent au comptoir, discutent, découvrent ce qu’on fait et se disent qu’eux aussi ont un savoir-faire qu’ils voudraient partager… »
Frédéric Haxo