Avec Fleur Godart, ambassadrice du In Seine-Saint-Denis, chassez le naturel, il revient au galop…
Cette audonienne n’a beau avoir que la trentaine, elle a déjà une sacrée « bouteille ». Rien d’anormal puisque cette nouvelle ambassadrice du In est chasseuse de vins bios.
Du haut de ses 32 printemps, Fleur Godart a mine de rien plus d’une quinzaine d’années d’expérience dans le domaine de la viticulture et de l’œnologie. Installée à Saint-Ouen, cette ambassadrice de la « cuvée » 2019 du In Seine-Saint-Denis achète, stocke et revend le vin de 39 vignerons à ses clients, restaurateurs ou cavistes. Mais attention, pas question de distiller en douce n’importe quels breuvages : cette mère de famille qui se présente comme « chasseuse de vins » privilégie les vinifications naturelles, sans « chimie de synthèse. » Bref, les vins chassés par Fleur Godart doivent « pouvoir raconter une histoire. » Une philosophie que la fondatrice de « Vins et volailles » prolonge aussi en commercialisant les volailles élevées au naturel par son père, aviculteur en Dordogne où elle a grandi. Tant et si bien que sa petite entreprise a, en 2018, figuré parmi les finalistes de Créatrices d’avenir, les trophées de l’entreprenariat des femmes en Ile-de-France.
La Dordogne et la Seine-Saint-Denis, même combat…
Un encouragement à se « dépatouiller » des contraintes administratives pour Fleur Godart, qui raconte volontiers « être nulle en gestion et en business-plan. Heureusement que j’ai eu les bons accompagnements, notamment d’Initiative Plaine-Commune. L’avantage d’être en Seine-Saint-Denis lorsqu’on est entrepreneure, c’est que les initiatives économiques sont soutenues par un réseau de gens et d’organismes efficaces.»
Étonnamment, elle raconte d’ailleurs ne pas du tout être dépaysée en Seine-Saint-Denis où elle s’est installée il y a une dizaine d’années et trouve même des points communs entre le 9-3 et le 2-4–autrement dit la Dordogne :
« En Seine-Saint-Denis, on sait faire simple et avec ce que l’on a, on se débrouille toujours pour avancer en commun. Et moi, je trouve que ça ressemble un peu à ma Dordogne natale et rurale !»
Voilà qui mérite bien d’inscrire le plus tôt possible son adresse sur les tablettes de l’appli made.inseinesaintdenis.fr/… Car, Fleur Godart compte bien renouer prochainement avec le passé médiéval de Saint-Ouen, ex-village de vignerons au Moyen-Age en ouvrant sa boutique aux portes de Paris. «Ce sera un espace où on exposera et on expliquera aussi la pédagogie d’un vin naturel, sans aucun produit phytosanitaire ou fongicide », dit-elle.
Dans cet endroit, elle pourra aussi raconter ses découvertes vinicoles à livre ouvert puisque notre ambassadrice « polyvalente-multi-talents » est également la co-auteure de « Pur jus », une bande dessinée qui vous plonge au coeur de l’univers des vins nature. A lire de préférence accompagné d’un bon cru.
« J’aime le côté populaire et convivial de la Seine-Saint-Denis. Il y a aussi dans ce département une forme de solidarité qui est sûrement un peu lié à la rudesse de la vie ici. Ce qui n’empêche pas les gens d’avancer et d’avoir une énergie créative. »
Frédéric Haxo
Crédits photo: Cécile Muzard