Gilles Petipas, mais grandes pédalées In Seine-Saint-Denis…

Gilles Petipas, mais grandes pédalées In Seine-Saint-Denis…

Ce Balbynien d’adoption a créé le service Velos@9 en 2020. Une solution de réparation et de révision à domicile de vos bicyclettes. Portrait d’un ambassadeur qui sait aussi relever la tête du guidon…

Un pneu crevé, des freins qui couinent, un dérailleur qui crisse ? Aucun souci, Gilles Petipas vous retrouve en quelques tours de pédales pour vous dépanner. Depuis 2020, ce Balbynien d’adoption et photographe de vocation, a développé le service Velos@9. Avec un principe très simple : « Je viens en bas de chez vous ou sur votre lieu de travail pour réparer ou retaper votre vélo, explique le cinquantenaire. Dans un délai de 48 heures maximum, j’effectue la réparation qui vous permettra de ne pas reprendre les transports en commun que vous aviez abandonnés ! Un simple coup de fil suffit afin d’établir un premier devis et fixer un rendez-vous (1) pour la réparation. »

Depuis presque quatre ans qu’il s’est lancé dans cette aventure sur les routes et chemins de Seine-Saint-Denis, Gilles Petipas a progressivement constitué une clientèle fidèle qui va d’un « médecin de l’hôpital Jean-Verdier à Bondy, à des enseignants des collèges ou des lycées du 93, en passant par des parents qui veulent faire réparer les vélos de leurs enfants. Et puis, il y a souvent des demandes plus inattendues, comme cette personne handicapée qui m’a appelé, un peu désespérée, afin que je m’occupe des roues à plat de son fauteuil, du côté du quartier des Beaudottes à Sevran. »

Une diversité de dépannage qui fait dire à notre pro de la clé anglaise que son « rôle est aussi social. Bien sûr, je suis là pour fournir un service, mais lorsque je dépanne les vélos des enfants d’un papa un peu fauché, je jette aussi un coup d’œil sur les freins, même si je ne suis payé que pour une crevaison. La sécurité de celles et ceux que je dépanne, c’est aussi ma responsabilité… »

Un tropisme hispaniste

Un côté altruiste que Gilles Petipas a sûrement développé au cours de ses multiples existences où son goût de l’autre et de la découverte lui ont ouvert bien des portes. Grandi dans l’Ouest parisien, il a aussi largement hérité de son paternel une attirance pour la bourlingue par-delà les océans : Gérard Petipas, commandant de marine marchande a été en effet, et plus qu’accessoirement, l’équipier et l’homme de confiance d’Éric Tabarly, le phare tricolore de la course au large entre les années soixante et sa disparition en mer en 1998. Également organisateur d’épreuves transatlantiques comme la Transat Jacques Vabre, l’aîné des Petipas donnera d’ailleurs l’occasion au fiston de mettre en pratique ses études universitaires d’espagnol et d’anglais en vivant quelques mois en Colombie où la « Jacques Vabre » avait son port d’arrivée. « Et puis, après ce long séjour en Colombie, j’ai été le traducteur des reporters colombiens pendant la Coupe du monde de foot en 1998 à Saint-Denis », poursuit Gilles Petipas.

Son tropisme hispaniste l’amène ensuite à s’aventurer, à la fin du 20e siècle, dans le monde la photographie évènementielle en shootant les soirées de Radio Latina. Suivront une vingtaine d’années à saisir dans son objectif aussi bien des commandes « corporate » pour de grandes entreprises que toutes sortes de reportages éclairant l’actualité de la scène électro alternative ou des concerts de la communauté artistique latino.

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La Creuse en Seine-Saint-Denis...

Tout un monde évènementiel et festif sévèrement secoué en 2020 par la crise sanitaire du Covid-19 que Gilles Petipas subit également de plein fouet. Un vrai retour de manivelle pour cet amateur de chevauchées à bicyclette. « Alors plutôt que d’attendre de nouveaux contrats qui ne venaient plus, je me suis décidé à créer ma petite entreprise à côté du photoreportage -lire notre encadré ci-dessous- que je pratique toujours, rembobine-t-il. Au moment où l’usage du vélo commençait à se développer en flèche, conséquence du Covid, j’ai eu cette idée d’aller réparer les vélos des gens en Seine-Saint-Denis, un territoire où les magasins de cycles se comptaient alors sur les doigts de la main. A l’époque, lecoup de pouce de l’État de 50 euros pour les personnes qui faisaient réparer leurs montures sorties des caves a bien lancé mon activité. »

Voilà donc Gilles Petipas embarqué dans une nouvelle aventure qui fait de lui, jour après jour, un explorateur convaincu de la Seine-Saint-Denis ralliée il y a presque une quinzaine d’années, d’abord à Pantin puis à Bobigny. Quittant alors Paris, sans regrets : « Franchement, c’est bien plus agréable de se poser le week-end dans le parc de la Bergère le long de l’Ourcq qu’à la Villette à Paris qui est bondée. Au moins en Seine-Saint-Denis, on respire et puis c’est un territoire tellement surprenant où tu peux passer très vite d’un univers très urbain à des endroits qui peuvent ressembler à des petites villes de la Creuse ou du Loiret, du côté de la Poudrerie à Sevran ou de Vaujours. »

A la force des mollets

Surtout, toujours amateur de musiques latinos, Gilles Petipas a ses adresses du côté de Montreuil pour aller écouter et surtout danser la salsa : « Avec mon fils Gabriel qui est à moitié cubain, on part de Bobigny pour partir à l’assaut des grandes côtes de Romainville et on se retrouve, entre autres, à la Marbrerie à Montreuil. »

Le tout à la force du mollet même si l’ambassadeur du In Seine-Saint-Denis a prévu de se convertir à l’électrique. Côté réparation en tout cas : « Mon prochain gros défi, c’est de me former sur l’assistance des vélos électriques, d’autant que le plus gros vendeur en France ne répare que ses propres vélos. Il y a un vrai besoin… »

Pour cela, Gilles Petipas misera encore sur ses qualités d’autodidacte assumé : « Monter et démonter mon vélo, je l’ai fait tellement souvent quand j’étais ado que ça m’est resté. Je suis bricoleur et j’aime apprendre, donc tout est possible ! »

Et, un réparateur de vélos qui aime en connaître un rayon, c’est plutôt un gage de qualité…

Frédéric Haxo

(1) Pour plus d’infos ou prendre rendez-vous : 06 66 12 80 07 ou devis@velosa9.fr

En « Selle-Saint-Denis » avec Technikart

Alors que les Jeux paralympiques débutent ce mercredi 28 août à Paris mais aussi sur de nombreux sites en Seine-Saint-Denis, roulez vite vous procurer le magazine Technikart spécial vélo dont Gilles Petipas a pris les manettes pour rappeler que « le meilleur moyen de se déplacer sur les sites des JOP dans le 93, c’est encore à vélo. » Dans ce numéro spécial, vous lirez une série d’interviews, de portraits et de découvertes de lieux made In Seine-Saint-Denis. Car, Gilles Petipas garde toujours son œil de photographe bien posé sur le 93 : « En particulier sur le mouvement du street-art dont j’ai suivi toute l’évolution depuis une vingtaine d’années, dit-il. J’essaye de cartographier les œuvres que je découvre dans le 93 puisque par définition, les graffitis sont éphémères et seront bientôt recouverts par d’autres… »

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