Stolen Garage, la bonne adresse pour mettre la tête dans le guidon In Seine-Saint-Denis
Depuis 2023 au Pré-Saint-Gervais, un trio de trentenaires amateurs de bike-polo a ouvert un endroit où on peut réparer son vélo, tout en prenant un café. Un concept pour les amoureux de la petite reine où vos cadres vintage en acier sont les bienvenus…
C’est une des bonnes adresses de l’est de la Seine-Saint-Denis pour tous les fanas de la petite reine. Au Pré-Saint-Gervais, depuis le printemps 2023, le Stolen Garage, un espace hybride autour du vélo vous accueille entre un café-restaurant pour se remettre en selle après un périple à deux roues, un atelier de réparation et également une manufacture de vélos sur mesure –lire notre encadré ci-dessous.
Au départ de ce projet, on trouve « trois potes qui se sont rencontrés lors de compétitions de bike-polo, un mixte entre le polo à cheval et le vélo, rembobine Paul Vergnaud, l’un des membres du trio dont le palmarès s’orne de deux titres de champion du monde dans cette discipline (2012 et 2014). À l’époque, dans les années 2010, Luca et Finlay habitaient en Angleterre et moi j’étais étudiant en Master de management des organisations sportives à Toulouse. Et puis, la vie nous a tous rassemblés à Paris avec notre passion du vélo, notre fibre de l’entreprenariat, mais aussi un esprit d’équipe et de bienveillance partagé. Ce qui donnait, au bout du compte, une grosse envie commune de monter un projet personnel autour de l’univers du cycle. »
Une première expérience à Aubervilliers
L’aventure Stolen Garage commence donc d’abord en 2021 du côté d’Aubervilliers dans « les murs d’une ex-station essence qu’on avait appelé la Stolen Manufacture. Un endroit où on était en partenariat avec Fort’Recup, une association spécialisée dans les projets de transition urbaine », poursuit Paul Vergnaud. Quant au nom de baptême, il vient de l’expression anglaise « Ride it, like it’s stolen » : « Traduit en français, c’est à peu près l’équivalent de « roule comme s’il était volé », mais plutôt dans le sens « pédale à fond », parce qu’en tant qu’amateur de beaux vélos, on exècre évidemment le vol », précise le spécialiste du cycle.
En tout cas, avec un nom officiel, un concept et un local, il y a déjà largement de quoi confirmer que les trois larrons peuvent s’entendre et donc prendre le temps de trouver l’échoppe de leurs rêves, en l’occurrence le 11 avenue Jean-Jaurès au Pré-Saint-Gervais, au rez-de-chaussée d’un nouvel immeuble. « C’est un local commercial qui fait plus de 200 m2, suffisamment vaste pour mélanger nos activités entre l’atelier mécanique et de peinture, la surface de ventes pour les accessoires et les pièces mécaniques. Et enfin un endroit où se poser pour déjeuner, boire une bière… »
Promouvoir la culture vélo
Un triptyque qui fonctionne puisqu’un peu plus d’un après son ouverture, Stolen Garage emploie sept personnes entre la mécanique et la partie restauration du site. « Mais, à partir de maintenant, il faut qu’on démontre que ce modèle peut perdurer parce que le boum du vélo s’est tassé au lendemain de l’effet Covid, constate l’entrepreneur trentenaire. En tout cas, ce qui est aussi rassurant, c’est de voir que tous les opportunistes de la crise sanitaire ferment boutiques. Il ne suffit pas de vendre des vélos, il faut aussi avoir un service au client derrière et c’est un de nos objectifs. Ce qui nous intéresse également, c’est de participer au développement de la culture vélo en Seine-Saint-Denis, de la partager avec nos clients. Si l’amateur de vélo sent qu’il n’a pas un vrai conseil, une vraie fibre vélo et qu’on veut juste lui vendre n’importe quel produit, il ne reviendra pas. C’est pour ça qu’on se sent bien dans le 9-3 où il y a un melting-pot très convivial. Avec des amateurs de vélo qui connaissent la valeur des choses, misent sur le recyclage. A Stolen Garage, on n’est jamais plus heureux que lorsqu’on nous amène un vieux cadre Mercier ou Peugeot à réparer ! De toute façon, il n’y a que les batteries de vélo électriques qu’on ne touche pas, parce que ce n’est pas de notre compétence. »
Une philosophie que l’équipe de Stolen Garage appuie enfin sur la complémentarité de ses membres fondateurs : « Luca, 30 ans, a travaillé dans la restauration et a fait des études de vidéo qui nous aident dans notre communication. Finlay a, lui, un diplôme de mécanicien et un autre de fabricant de cadre vélo, obtenu via le cursus de la Bicycle Academy à Londres. Et moi, je viens m’ajouter là-dessus avec mes études axées sur le management », détaille Paul Vergnaud. Autrement dit, un beau pédalier équipé d’un triple plateau, qui devrait leur permettre de franchir les étapes les plus ardues de leur développement commercial…
Frédéric Haxo
Crédit photos : Bruno Levy
Charbon Cycles, des vélos qui prennent leur marque au Pré
En proposant des vélos en acier soudés et fabriqués à la main au Pré-Saint-Gervais sous la marque Charbon Cycles, le trio de Stolen Garage souhaite « rendre le marché du cycle fait-main plus abordable ». Ce qui donne pour le moment deux modèles en vente : le Charbon All-Road est un « vélo pour toutes les saisons, tous les temps, toutes les aventures, sur toutes les routes », à partir de 3990 euros. Au même prix, le Charbon Gravel est un vélo « taillé pour les adeptes du voyage au long-cours, du bike packing et des expéditions grasses ou poussiéreuses. Pour partir loin des villes, grimper et descendre des cols par n’importe quel chemin, et enfin revenir chargé de souvenirs. »