Marcellin Pelhate, un ambassadeur In Seine-Saint-Denis à l’heure du thé
Lauréat du Concours Talents des Cités en Ile-de-France avec sa start-up « Le Beau Thé », ce trentenaire ambassadeur In Seine-Saint-Denis fait grandir sa société au sein de la pépinière d’entreprises de La Courneuve. Avec une production de sachets de thé personnalisables qui s’appuie largement sur le tissu associatif et les talents locaux. Découverte.
C’est sur l’air de « Tea for Two », chanson de la comédie musicale « No, No, Nanette » créée à Broadway en 1925 et popularisé par Louis de Funès dans La Grande Vadrouille une quarantaine d’années plus tard qu’on pourrait démarrer cette nouvelle histoire d’ambassadeur du In : celle de Marcellin Pelhate et Thuy Vy Do Huynh , couple de Dionysiens d’adoption qui fait prospérer « Le Beau Thé » du côté de la pépinière d’entreprises de La Courneuve. D’un côté, il y a donc un trentenaire breton diplômé d’écoles de commerce qui démarre sa vie professionnelle dans le secteur des bons d’achats pour les entreprises et de l’autre sa compagne, diplômée d’une licence des Beaux-Arts d’Ho Chi Minh ville au Vietnam et d’un master de communication visuelle à Paris, longtemps designer freelance dans le secteur du luxe. A l’une revient le design du produit et de l’image de marque Beau Thé, à l’autre le développement commercial d’un projet partagé devenu en à peine trois ans le « leader de la micro-niche des sachets de thé personnalisé » présente Marcellin Pelhate, Rennais arrivé par hasard à Saint-Denis il y a dix ans « d’abord pour me loger pendant mes études, avant finalement de ne plus en repartir… » Une manière de renouer avec la fin du 19e siècle où une grosse partie de la Bretagne venait rejoindre les usines du quartier du Landy.
Saint-Denis, terre bretonne
Plus d’un siècle plus tard, ce ne sont plus les cheminées des usines que fait fumer le Breton Marcellin, mais les théières. Particulièrement en ce début d’automne où il est déjà grand temps de s’activer « aussi bien pour la création de tous les thés de Noël, mais aussi pour les cadeaux d’entreprises. D’ailleurs, nous réalisons presque 50 % de notre chiffre d’affaires entre novembre et février », dévoile l’ambassadeur du In Seine-Saint-Denis. A côté de cela, nous sommes aussi très demandés pour de l’évènementiel : on vient ainsi de participer à la réouverture de la Samaritaine, puisque les premiers clients qui entraient dans le magasin se voyaient offrir nos produits désignés et cousus en Seine-Saint-Denis. » De quoi employer aujourd’hui neuf personnes du côté de la Courneuve où Le Beau Thé s’est posé depuis le printemps 2020 au sein de la Pépinière de La Miel, la Maison de l’Initiative Economique locale, une association dont l’objet est l’accompagnement à la création et au développement des TPE du territoire de Plaine Commune : « Tout a commencé dans notre appartement de Saint-Denis, donc, j’ai d’abord choisi le côté pratique en me tournant vers la Miel qui m’a orienté vers ses locaux de la pépinière de La Courneuve, un lieu génial, parce qu’il y a une équipe pour nous accompagner et puis parce qu’on échange en permanence avec les pensionnaires des différentes startups qui sont hébergées sur place, tout en collaborant avec l’École locale de la deuxième chance, ce qui nous permet d’accueillir pas mal de leurs étudiants en stage. »
Un recrutement made In Seine-Saint-Denis
Un recrutement très local « qui nous donne l’opportunité de travailler avec des profils issus de la Seine-Saint-Denis qu’on n’aurait sûrement jamais rencontré sans cette proximité. D’ailleurs notre premier employé -Sam, un Dyonisien- vient de cette école et je dois dire que si l’on s’était fié à son seul CV, on ne l’aurait sûrement pas recruté…. Pourtant, il est devenu aujourd’hui notre responsable d’atelier. » Sous la houlette de Sam sont donc réalisés des sachets cousus à la main en s’appuyant très largement sur les ressources du quartier de la Cité des 4 000 :
« Si au début, notre ambition était de donner du sens à notre projet en produisant d’abord un thé bio et made in France, on s’est aussi aperçus qu’on pouvait faire vivre une économie locale en employant sur place des gens, notamment des mamans du quartier, qui font ponctuellement la couture de nos sachets de thé », poursuit Marcellin Pelhate.
D’où aussi les liens noués par Le Beau Thé avec des associations d’insertion comme Mode Estime, autre ambassadeur du In et l’Association pour l’insertion et la réinsertion professionnelle et humaine des handicapés.
Pépite engagée et en devenir, Le Beau Thé s’est vite retrouvée distingué, l’été dernier, par un des prix de la 20e édition du concours Talents des Cités en Ile-de-France dans la catégorie création. Avec, prochaine étape, une participation à la finale nationale de ce même concours programmée le 7 octobre prochain. Une première mission de représentation pour ce tout nouvel ambassadeur du In, « heureux de parler dès que je le peux d’un département où je me sens bien et heureux d’intégrer une démarche bienveillante qui est une excellente façon de multiplier les rencontres, les opportunités de collaboration. Pour moi, mettre en avant des gens qui osent, vont de l’avant en Seine-Saint-Denis comme le fait le In, ça ne peut qu’avoir un impact positif pour le territoire. »
Frédéric Haxo