Mobilité durable : le IN et la Fondation Groupe RATP révèlent sept projets innovants

Mobilité durable : le IN et la Fondation Groupe RATP révèlent sept projets innovants

Engagée depuis près de 30 ans « au service de l’intérêt général au cœur des territoires d’implantation du groupe RATP», la Fondation Groupe RATP s’est associée à l’édition 2024 de l’Appel à Agir In Seine-Saint-Denis. Objectif : donner un coup de boost à plusieurs projets lauréats dans la catégorie des mobilités actives et durables. Lorsqu’on évoque des projets de mobilité, des routes peuvent naturellement se croiser…

C’est le cas pour cette édition 2024 de l’Appel à Agir In Seine-Saint-Denis (AAA 2024) que la Fondation Groupe RATP a choisi de rejoindre. Au total, ce sont donc 7 projets de l’AAA 2024 qui ont été sélectionnés par la Fondation, et qui recevront un soutien d’un an et une enveloppe globale de 38 000 euros, complémentaire du soutien apporté par le Conseil Départemental. Tour d’horizon de cette preuve par 7 d’une mobilité plus durable et active.

BIENVENUE A SAINT-OUEN-SUR-SELLE AVEC L’ATELIER SOLIDAIRE

Pour ses 10 ans, l’Atelier Solidaire de Saint-Ouen met le grand braquet, mais toujours avec la même volonté de ne « larguer » personne en route : « Notre objectif premier, c’est de faire en sorte que nos actions soient accessibles à l’ensemble des citoyen.nes. C’est pour cela que nous souhaitons accentuer notre impact, en nous appuyant sur l’engouement sportif lié aux jeux», résume Xavier Remongin, le président de l’association audonienne.

L’Atelier Solidaire va effectuer lors des deux mois d’été une promotion active de l’utilisation de la bicyclette en proposant le prêt, à prix libre, de 30 vélos, ainsi que de plusieurs remorques réservables en ligne sur sa plateforme web. « L’idée, au moment où les déplacements en voiture vont être plus compliqués par les restrictions olympiques, est de démontrer les bienfaits d’un mode de déplacement écologique et bon pour la santé », poursuit Xavier Romangin.

Une large ouverture estivale

A côté de cela, l’Atelier Solidaire amplifie les sessions d’accueil de co-réparation dans son atelier avec cinq jours sur sept d’ouverture pendant l’été. Sans oublier la visite hebdomadaire d’un quartier de Saint-Ouen par l’atelier mobile de l’association. « Et puis, chaque samedi, à partir de 14h, nous organisons des visites découvertes de l’association et de ses projets dans notre local du 16 bis rue Salvador-Allende », complète Xavier Remongin.

L’occasion d’en savoir plus sur une association sélectionnée par la Fondation Groupe RATP qui aimerait s’appuyer sur « le dépôt de bus RATP situé juste à côté de notre atelier pour nouer davantage de liens avec les conducteurs qui utilisent le vélo pour se rendre au travail. Ça peut être utile, par exemple, de partager leur expérience de la circulation avec les cyclistes », conclut le président de l’Atelier Solidaire.

Lesquels sont en effet nombreux à sillonner les routes de Seine-Saint-Denis puisque l’Atelier Solidaire compte aujourd’hui plus de 700 adhérents.

En savoir plus : https://atelierso.fr

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OHCYCLO, LA MOBILITE QUI VIENT A VOUS...

Créée en 2012 à Montreuil, l’association OHCYCLO a pris l’habitude de déployer des ateliers mobiles d’auto-réparation de vélos, le plus souvent en lien avec les centres sociaux montreuillois ou ailleurs en Seine-Saint-Denis. En rendant accessible la réparation de sa monture à proximité de son domicile OHCYCLO revendique ainsi, aujourd’hui, près de 1200 adhérents. Son projet « OHCYCLOMOBILES » sélectionné par l’Appel à Agir In Seine-Saint-Denis et la Fondation Groupe RATP « consiste à animer jusqu’à l’automne des ateliers d’auto-réparation mobiles coopératifs et solidaires, en même temps que la collecte de cycles usagés ou hors d’usage. Avec l’objectif, d’assurer une remise en état de rouler de ces vélos », résume Arielle Zoellin, la présidente d’OHCYCLO.

Un objectif d’économie circulaire

Deux fois par semaine cet été, le vélo cargo de l’association sillonne donc différents quartiers et lieux avec des haltes au Café La Pêche, au tiers-lieu Le Fait-Tout dans le quartier de la Boissière, au Pumptrack du parc Montreau ou encore dans le quartier de la Noue à Bagnolet. « A chaque fois, on arrive avec du petit matériel pour des réparations de chambre à air ou de freinage et on en profite pour glisser des conseils de sécurité et d’entretien des vélos. L’idée, c’est vraiment d’assurer une transmission des savoirs pour que tout un chacun puisse entretenir sa monture, expose Arielle Zoellin. Et puis, en collectant des vélos

usagés ou hors d’usage avec l’intention de leur redonner une seconde vie, on s’inscrit vraiment dans un objectif d’économie circulaire. »

Une bonne manière aussi de faire tourner les roues de la pratique du vélo dans le bon sens… En savoir plus : www.ohcyclo.org

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LES RAYONS, L’ASSOCIATION QUI TRACE UN CERCLE VERTUEUX

Implantée sur le quartier du Clos Saint-Lazare à Stains depuis 2013, la régie de quartier les Rayons s’active, entre autres, pour promouvoir la pratique du vélo dans les quartiers stanois mais aussi au sein de l’agglomération Plaine Commune en proposant des animations et ateliers d’auto-réparation pour tous les âges. Depuis 2022, la création d’un poste de conseiller mobilité au sein des Rayons aide aussi les habitants éloignés de la pratique du vélo à se mettre en selle. En parralèlle, l’association stanoise a initié en 2020 une activité de cyclo-logistique baptisée « Les Cyclopes » forte désormais d’une équipe de 5 cyclo-logisticiens, salariés en insertion qui gèrent les livraisons d’une vingtaine de clients en Petite Couronne et Paris.

Des interconnexions au service de l’insertion

« Et, avec le soutien de l’Appel à Agir In Seine-Saint-Denis et de la Fondation Groupe RATP, nous allons pouvoir monter en compétence pour assurer nous-mêmes la maintenance de nos vélos électriques, ce qui nécessitait l’achat de matériel comme un treuil électrique pour soulever nos vélos-cargos mais aussi des formations à la gestion de la partie électrique de notre matériel de livraison », résume Félix Nizard, coordinateur technique de la partie cycles des Rayons. Surtout, en formant nos cyclo-logisticiens, ils pourront ensuite transmettre leurs compétences aux ateliers d’auto-réparation proposés au grand public. » Un cercle vertueux que les Rayons entend bien étendre via ses nouveaux liens avec la Fondation Groupe RATP : « Comme la RATP, nous travaillons sur les mobilités et l’insertion à notre échelle, donc on aimerait bien tisser des liens avec la RATP sur la partie sociale de notre activité, en faisant, par exemple, découvrir à nos salariés en insertion la diversité des métiers proposés au sein de la RATP. »

Et pour cela quoi de mieux que de se tourner vers le champion de l’interconnexion… En savoir plus : www.lesrayons.fr

2023-10-18_LES_RAYONS_ZONE_SENSIBLE_BL004 Crédit photo : Bruno Levy

LES ROUES LIBRES, UNE NOUVELLE VOIE POUR LES FEMMES

Si la pratique du vélo est en pente ascendante en Île-de-France, « les femmes font deux fois moins de vélo que les hommes et elles ne sont que 13% dans l’économie du vélo, regrette Mathilde Groazil, présidente de la toute jeune association Les Roues libres créée en 2023. Pourtant, poursuit-elle, différentes enquêtes révèlent que l’apprentissage du vélo est un accélérateur d’autonomisation des femmes mais aussi un levier pour se projeter dans un secteur d’avenir au cœur de la transition écologique. »

Face à ce constat, Les Roues libres lanceront donc à partir de la rentrée en Seine-Saint-Denis un « projet inédit qui allie l’apprentissage du vélo (savoir rouler, connaître les différents usages du vélo, entretenir son vélo) avec la découverte de l’écosystème professionnel du vélo sur son territoire », synthétise la Pantinoise Mathilde Groazil. On présentera donc la diversité des métiers, des organismes de formation, les entreprises qui recrutent et des rencontres avec des rôles modèles du vélo au féminin. Le tout en itinérance à vélo au cours de sessions de deux mois destinées à une vingtaine de femmes éloignées de l’emploi en Seine-Saint-Denis mais aussi à Paris. Lors de ces formations, il y aura également un module pour que les femmes puissent défendre leurs droits en les formant à savoir faire face lorsqu’elles sont, par exemple, confrontées à des discours ou des comportements sexistes sur la route ou dans l’exercice d’un métier lié au vélo. »

Dans le sens de l’histoire…

Pour mieux mener ce projet à bien, Les Roues libres ont déjà sollicité le réseau Solicycle comme partenaire pour ces actions de (re)mise en selle. « Et puis, avoir le soutien de la Seine-Saint-Denis et de la Fondation Groupe RATP nous conforte dans un combat qui va dans le sens de l’histoire », développe encore Mathilde Groazil. N’oublions pas que c’est aussi l’usage du vélo qui a permis aux femmes de porter leurs premiers pantalons ou permis aux suffragettes au Royaume-Uni de se réunir et discuter du droit de vote. Et, aujourd’hui, notre action doit encourager les femmes, à être actrices de leur mobilité pour aller plus loin et plus vite afin de leur ouvrir davantage de possibilités professionnelles ou personnelles… »

En savoir plus : www.lesroueslibres.ong

412399471_281598424904080_8934748031122777892_n Source : www.lesroueslibres.ong

A CLICHY, 360 DEGRES SUD GARDE LE CAP DES MOBILITES DOUCES

Depuis sa création en 2011 à Clichy-sous-Bois, l’atelier Roue lib’ de l’association 360 Degrés Sud aide à favoriser l’apprentissage du vélo et les pratiques d’auto-réparation de sa bicyclette « sur un territoire où l’offre de transports en commun a longtemps été limitée avant l’arrivée du tramway en 2019, rappelle Rozenn Biardeau, la directrice de l’association clichoise. Surtout, si les ateliers d’auto-réparation ont fleuri en petite couronne ces dix dernières années, ce n’était pas le cas à Clichy. »

D’où l’utilité de Roue lib’ qui « a participé à faire infuser l’idée qu’une mobilité douce était aussi possible sur notre territoire », poursuit cette dernière. D’autant que l’offre de Roue lib’ s’est étoffée au fil des années avec en 2021 la création d’un atelier mobile, installé sur une remorque afin d’animer des actions hors-les-murs dans les collèges ou lors d’évènements ponctuels. En 2023, 360 Degrés Sud s’est également équipé d’un vélo d’apprentissage afin d’animer des ateliers pour adultes en insertion. Et, cette année, l’acquisition d’un « vélo-smoothie » permet d’animer des actions autour de la thématique « bien manger, sport et santé. »

Vers de nouvelles pistes à explorer…

Tout un panel d’activités que « nous allons pouvoir poursuivre grâce au soutien de l’Appel à Agir et de la Fondation Groupe RATP, alors que cette partie de notre action était menacée, apprécie Rozenn Biardeau. L’idée, derrière, c’est aussi de bénéficier de l’expérience de la Fondation Groupe RATP pour formuler un diagnostic de territoire sur ce que nous faisons actuellement. Mais aussi sur nos manques. Parce qu’il y a sûrement de nouvelles pistes à explorer comme s’ouvrir à des réparations sur les trottinettes ou vélos électriques. Ce que nous ne savons pas faire actuellement, mais l’important est de réenclencher une dynamique grâce aux soutiens conjugués de la Fondation Groupe RATP et de l’Appel à Agir In Seine-Saint-Denis. »

Pour en savoir plus, c’est ici !

311687695_132221449600536_6921096206016680873_n Source : Instagram - @360degressud

AVEC « PIGNON SUR RUE », SOLICYCLE DÉROULE LA CHAINE DE LA SOLIDARITÉ

Plus de 3 millions de demandeurs d’emploi en France et 13,3 millions de Français en situation de précarité mobilité contre 1,5 millions de vélos jetés chaque année et 10 millions inutilisés dans les caves : voici les deux termes de l’équation que SoliCycle -le programme d’ateliers vélo solidaires de l’association Études et Chantiers- veut s’employer à résoudre en Seine-Saint-Denis. Déjà très active sur le territoire de Plaine Commune, SoliCycle propose désormais depuis mars dernier des animations mobiles d’auto-réparation sur les villes du Bourget, de Sevran et d’Aulnay afin « de rendre les habitant.e.s plus autonomes dans leurs déplacements », explique Matthieu Ferré, directeur de l’association d’insertion Études et chantiers en Ile-de-France.

Un projet intitulé « Pignon sur rue » qui correspond aussi à une sollicitation de l’agglomération Paris Terres d’Envol, qui souhaite être accompagné pour développer un atelier SoliCycle sur son territoire. De même, le bailleur social Immobilière 3F cherche, lui, à développer une solution clé en main à destination de ses locataires en quête de mobilité douce. « En menant ces premières actions auprès des habitants du territoire, c’est aussi une manière de préfigurer une démarche d’implantation à moyen terme d’un atelier SoliCycle», poursuit le spécialiste de l’insertion.

Les deux mains sur le guidon…

Au total, ce sont ainsi une quarantaine d’auto-réparations « Pignon sur rue » qui seront réalisées jusqu’en octobre prochain dans cette partie du 93. « Pour cela, nous mobilisons nos équipes de salariés en parcours d’insertion, toujours accompagnée par un membre de l’encadrement permanent. Et nous déployons le matériel nécessaire afin de garantir la gratuité du service pour les habitants et usagers des gares qui souhaitent découvrir nos ateliers », complète encore Matthieu Ferré. Enfin, être sélectionné par la Fondation Groupe RATP et l’Appel à Agir In Seine-Saint-Denis nous donnera aussi encore plus de visibilité grâce à la force de leurs réseaux respectifs. »

Avec pour Études et Chantiers, qui porte aussi près d’une vingtaine d’ateliers et chantiers d’insertion dans les domaines de l’entretien des espaces verts, du maraichage ou de la restauration du patrimoine, l’objectif, via l’activité vélo, sera également de « créer de l’emploi pour des personnes éloignées de l’emploi et situation de grande précarité, tout en favorisant une mobilité décarbonée. »

Une bonne manière d’avoir les deux mains sur le guidon d’un monde plus écologique et solidaire.

Pour en savoir plus, cliquez ici !

449611515_796510432596534_2841172223545381477_n Source : Instagram - @solicycleidf

QUAND L’ÉCOLE DES METIERS DU VÉLO DU GRAND PARIS OUVRE LE CHEMIN DE LA CYCLO-PÉDAGOGIE...

Créer un entrepôt-école de cyclo-logistique, c’est le projet dessiné par la future École des Métiers du Vélo du Grand Paris. « Un lieu dont on recherche encore l’implantation, en Seine-Saint-Denis ou à Paris en bordure de périphérique, qui sera un véritable hub de cyclo-logistique permettant le transbordement de marchandises de poids-lourds vers le vélo pour décarboner la logistique des derniers kilomètres, décrit Amélie Toussaint, cheffe de projet en charge de la création et du développement de cette école d’un nouveau genre. Car, poursuit cette dernière, ce lieu, au-delà d’un site de production innovant, sera également un site d’apprentissage immersif en conditions réelles de travail pour tous les Séquano-Dionysiens éloignés de l’emploi, qui suivront les formations professionnelles au métier émergent de la cyclo-logistique. »

Reconnaître les droits et les compétences des coursiers

Au stade de l’étude de faisabilité, le projet devrait prendre son essor dès 2025 avec l’ambition de créer 3 emplois pérennes pour la gestion de l’entrepôt, mais aussi d’éviter l’équivalent de 120 tournées de livraison en poids-lourds ou utilitaires dans les rues de Paris et de la Seine-Saint-Denis. « Tout cela en formant de à 24 à 36 personnes éloignées de l’emploi aux métiers de la cyclo-logistique », ajoute Amélie Toussaint. Et puis, ce sera un moyen de reconnaître les compétences de coursiers et de les faire accéder au salariat, alors qu’actuellement beaucoup d’entre eux sont très précarisés, uniquement payés à la course avec aucun endroit pour se poser entre deux courses. De la même façon, on veut faire en sorte de féminiser un métier qui est encore trop peu ouvert aux femmes. Pourtant, pédaler et savoir être autonome ne sont pas des compétences exclusivement masculines. »

Autant d’objectifs qui seront plus facilement atteignables grâce au réseau d’acteurs de la cyclo-logistique et des mobilités douces qui portent l’initiative de l’École des Métiers du Vélo et de son entrepôt-école : Carton Plein, OHCYCLO, le réseau Bicyclo.

« Enfin, conclut Amélie Toussaint, c’est également hyper-valorisant pour notre projet d’être soutenu par des acteurs aussi innovants que le Département de la Seine-Saint-Denis et la Fondation Groupe RATP, cela renforce l’écho et la force que nous allons pouvoir donner aux actions menées pour que cet entrepôt devienne un lieu de référence de la cyclo-logistique en France. »

Pour en savoir plus, c’est par là…

CARTON_PLEIN_MLM_1245-scaled Source : https://cartonplein.org/creation-de-lecole-des-metiers-du-velo/