Promo Go In #3: du caddie à l’assiette, les bonnes recettes de Sawsen Naciri
Pour lutter contre les dégâts de la malbouffe sur la santé, cette montreuilloise veut mixer actions de sensibilisation au bien-manger et éducation aux pièges du marketing qui font de nous des consommateurs passifs.
A force de sonder les consommateurs pour orienter les offres des spécialistes de la grande distribution, Sawsen Naciri a fini par connaître toutes les recettes et les ficelles du packaging et du marketing. Mais, au fond, ce n’étaient pas forcément ces recettes-là qui intéressaient cette quarantenaire grandie au Maroc et venue à Paris à la fin des années 90 pour boucler un DEA en marketing. Ce que Sawsen Naciri, ex-directrice de clientèle au sein d’instituts de sondage, voulait cuisiner en fait, ce n’étaient pas les clients des hypermarchés mais bien des produits sains pour bâtir une alimentation équilibrée. Voilà comment elle s’engage d’abord sur la voie d’une reconversion en passant un CAP cuisine en 2018. « Et puis, je me suis dit que je pourrais peut-être utiliser les deux versants de mes compétences en organisant des ateliers de d’accompagnement et de sensibilisation au bien manger, en orientant les gens vers des produits plus vertueux, en les aidant à se reconnecter vers le fait-maison. En leur montrant également qu’on peut cuisiner de manière très simple avec des produits de saison. » Mais pour mieux remplir son assiette, mieux vaut au préalable alléger son caddie «de tous ces produits ultra-transformés plein d’exhausteur de goûts et de sucre », prévient la spécialiste des chausse-trappes de la grande distribution. D’où l’idée de travailler sur ce volet en direction des populations les plus exposées à cette malbouffe via des ateliers collectifs dans les centres sociaux ou les maisons de quartier : « Les statistiques montrent que la Seine-Saint-Denis est très touchée par la problématique du diabète, mais ce n’est pas une fatalité, l’éducation peut changer pas mal de choses, à condition de ne pas faire de la morale. Il faut expliquer mais intelligemment », estime Sawsen Naciri.
Une philosophie qu’elle participe déjà à mettre en germe dans sa ville de Montreuil comme bénévole active de l’association « On sème tous » qui développe un projet de jardin collectif dans le quartier La Noue – le Clos Français. « Se reconnecter avec la terre, c’est aussi pour les citadins, le meilleur moyen de les impliquer dans leur alimentation, conclut-elle. Il faut aussi que les plus jeunes se rendent compte qu’on ne se nourrit pas qu’en poussant un caddie… »
Fred Haxo