Seine-Saint-Denis / Marseille: et si nous aussi on cuisinait grâce au soleil ?

Seine-Saint-Denis / Marseille: et si nous aussi on cuisinait grâce au soleil ?

Le In Seine-Saint-Denis est retourné à Marseille. Objectif de ce deuxième déplacement en territoire cousin: que des ambassadeur.rice.s du In installés à la fois chez nous et là-bas nous racontent leurs projets, mais aussi, y prendre une grande bouffée d’inspiration. Rencontre avec l’équipe du Présage.

Pierre-André Aubert, ancien ingénieur, gourmet, gourmand et engagé pour une alimentation durable et responsable plante le décor: « Je me suis dit, et si on cuisinait avec de l’énergie locale ? A Marseille il y a 470 jours de soleil par an, explique-t-il l’œil malicieux, alors il fallait essayer ! » Résultat: après quelques années associatives, a expérimenter et cuisiner, un four solaire relié à un container guignette a vu le jour. Le système est simple: faire rentrer grâce à un miroir géant – un réflecteur Sheffler- , le soleil directement dans le container et plus précisément sous le piano de cuisine qui y est installé. « C’est long à chauffer ? » interroge Léa de Chambure responsable expansion et développement chez Meet My Mama, fraichement débarquée à Marseille. La réponse par la démonstration. Pierre-André prend un morceau de bois, le place exactement dans le reflet de soleil projeté à l’entrée du container et…

En une fraction de seconde, le feu prend.

« Cela chauffe immédiatement et monte jusqu’à 400 degrés » explique l’ancien ingénieur. « Et d’où vient cette énorme machine ? » interroge admirative Marie Gerin-Jean directrice d’Ernest qui sert, dans une cuisine auto-construite au Sample à Bagnolet, des repas engagés et préparés en circuit-court engagés. « Le miroir en lui même a été fabriqué en Allemagne, explique Pierre-André Aubert, c’est un prototype. Nous, Le Présage, nous avons développé le renvoi en cuisine ». L’instrument malin est même équipé d’un pendule capable de suivre le rythme du soleil et de s’orienter selon.

« C’est incroyable, on veut la même chose en Seine-Saint-Denis », commente Marie. « Financièrement, vous êtes rentables ?, poursuit-elle. « On a démarré en 2016 -2017, puis on a pu s’installer à Ici Marseille 3 ans plus tard avec le container, et en 2021 nous avons atterri sur ce terrain que l’on a pu acheter. On est rentable seulement depuis l’année dernière », détaille Pierre-André.

Chaque midi, l’équipe du Présage sert ainsi des repas cuisinés sur place, à partir de produits locaux, de saison. Au menu ce midi: nems végétariens ou thon et légumes croquants avec, pour accompagner cela, une limonade de cerise… Fermentée maison !

Premier restaurant solaire d’Europe !

Joséphine Huon de Penanster, chargée de communication chez Ernest renchérit: « Et des guinguettes, vous allez en mettre d’autres sur pied, à Marseille ou ailleurs ? ». Réponse: « peut-être pas une reproduction à l’identique du Présage, mais on peut imaginer que l’autre petit four solaire qui nous permet de cuire en quelques minutes des préparations soit dupliqué, oui ».

D’autant que l’histoire est loin d’être terminée. La preuve avec deux nouveaux chapitres qui démarrent tout juste: le premier, c’est le bio gaz produit grâce à la méthanisation des déchets. « Par les temps géopolitiques qui courent depuis le 27 février dernier, glisse Pierre-André, on vise juste ! »… Et le second, pas des moindres: la guinguette du Présage n’est que la préfiguration d’un futur restaurant solaire qui sortira de terre d’ici la fin de l’année 2023. Un projet d’envergure rayonnante à 1,7 million d’euros pour ce laboratoire du futur durable.

 


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Crédits photo: Benjamin Geminel pour le In Seine-Saint-Denis