A Noisy-le-Grand, un tiers-lieux In Seine-Saint-Denis comme un pont lancé entre les générations
Tiers-lieux Autonomie dans mon quartier ! Le Département a lancé un Appel à Manifestation d’Intérêt pour soutenir 7 tiers-lieux qui proposent des services consacrés à l’autonomie. Dans le quartier Mont d’Est, ce futur tiers-lieu « Autonomie dans mon quartier » sera co-construit avec les habitants. Avec l’ambition de le faire vivre « comme l’extension de leurs logements » tout en favorisant les liens intergénérationnels. Explications.
Construire des logements mais pas seulement… C’est la philosophie du bailleur Seqens, acteur majeur du logement social en Île-de-France, bientôt mise en œuvre à Noisy-le-Grand. Dans le quartier du Mont d’Est, Seqens appuyé par l’apes, association spécialiste du développement social et urbain qui gère pour le bailleur près de 450 Locaux Communs Résidentiels, prépare ainsi à l’horizon 2022 l’installation d’un tiers-lieu « Autonomie dans mon quartier ». Implantés en rez-de-chaussée d’une résidence de 89 logements en cours de construction, ces 85 mètres carrés seront aussi ouverts à l’ensemble des locataires des résidences d’un quartier émergeant comptant 341 logements. « Ce tiers-lieu sera pensé comme l’extension d’un appartement », pose Judicaël Sarouda, chargée de mission Développement social et Urbain au sein de l’apes.
C’est pour cela que notre idée est d’abord d’identifier des relais locaux avant de co-dessiner avec eux l’aménagement du tiers-lieu. L’objectif, c’est qu’ils y soient vraiment à l’aise et qu’ils puissent y porter leurs propres projets. Bien sûr, nous avons déjà des pistes d’animation avec la création d’ateliers liés au bien-être, à l’apprentissage du numérique mais aussi la possibilité pour des médecins ou des infirmières de tenir des permanences. »
Un modèle d’accompagnement que l’APES et Seqens jugent aujourd’hui indispensable : « On a une population de plus en plus âgée dans nos logements, qui nécessite aujourd’hui d’être accompagnée, afin de pouvoir être maintenue à domicile et éviter, si possible, l’orientation vers des EHPAD, argumente Nelly Tissier, responsable du Service Social de Seqens en Seine-Saint-Denis. Au contraire, notre objectif est bien de maintenir au maximum nos seniors chez eux, dans les meilleures conditions. »
Rester intellectuellement actifs…
Géré par l’apes et animé à mi-temps par un animateur-coordinateur, ce futur lieu a donc l’ambition de construire des ponts entre les générations.
« C’est en effet un projet qui nous permet à la fois de travailler sur le maintien des seniors à domicile comme sur l’insertion professionnelle des jeunes en les mettant en lien. Donc, on rompt l’isolement des personnes âgées comme des personnes en situation de recherche d’emploi », détaille Nelly Tissier.
Pour cela, le futur tiers-lieu s’appuiera sur l’expérience de l’apes, pionnière à la fin des années 2000 de chantiers solidaires mettant en relation des jeunes avec des seniors. « A terme en 2030, on aura un tiers de personnes âgées de plus de 60 ans en France, alors qu’en parallèle l’entrée sur le monde du travail pour les plus jeunes sera de plus en plus compliquée parce qu’ils manquent des savoirs-être qu’on n’apprend pas forcément aux étudiants. A nous de faire en sorte de donner aux seniors toute leur place pour enseigner ces savoirs et rester ainsi intellectuellement actifs », complète Judicaël Sarouda.
Une des facettes d’un tiers-lieu qui d’ici son ouverture va nourrir son projet d’animation : « Tout l’enjeu de la phase diagnostic est d’établir comment le tiers-lieu va pouvoir compléter l’offre de services déjà existante dans la ville », expliquent les deux porteuses de projet.
Pour cela, l’apes et Seqens travailleront donc aussi bien aux côtés de la ville de Noisy, du Département et de différents partenaires médicaux-sociaux ou associatifs.
Fred Haxo
Crédits photo: Apes Facebook