A Saint-Denis, les portes du SAS sont grandes ouvertes sur des projets In Seine-Saint-Denis…
A quelques pas du centre-ville de la Cité des rois, ce nouveau lieu porté par Inès Seddiki, fondatrice de l’association Ghett’Up et Eva Sadoun fondatrice de Lita.co, toutes deux ambassadrices du In, se veut un « hub » de toutes les initiatives, projets, entreprises portés par la jeunesse et les femmes du 93. A vous de tourner les premières pages d’un lieu à inventer en commun.
De grands tableaux blancs qui se fondent sur de grands murs blancs… A Saint-Denis, le « SAS » est fin prêt pour être inauguré, ce mercredi 28 septembre. Inès Seddiki, la présidente et fondatrice de l’association Ghett’up, en sait quelque chose alors qu’elle s’apprête à prendre le micro pour inaugurer ce lieu où vont bientôt s’accrocher les pages -encore blanches- de projets made In Seine-Saint-Denis : « On a passé quelques nuits blanches pour finir les peintures à temps», sourit la trentenaire qui a fondé en 2016 Ghett’Up, une association qui soutient les jeunes des quartiers à voir la vie en grand. Bref, à penser haut et fort comme le clame un des slogans de l’association que la « banlieue c’est de la bombe ! »
Mais, encore, faut-il pour ça trouver l’endroit pour le dire et surtout le faire. Chose faite donc, depuis cette automne, grâce à la rencontre entre Inès Seddiki et Eva Sadoun, trentenaire fondatrice en 2014 de LITA.co, une plateforme d’investissement à impact social et récemment auteure d’Une économie à nous, un essai où elle appelle à donner davantage de place aux femmes dans l’entreprenariat. Entre autres, estime-t-elle, parce qu’elles ont une vision de l’économie « plus durable et plus sociale. »
L’économie au service de l’humain
Une philosophie qui colle parfaitement à l’esprit du SAS, un espace de près de 400 mètres carrés à deux pas du centre-ville historique de Saint-Denis où on défendra
« le leadership et l’inclusion économique des femmes et de la jeunesse des quartiers populaires, détaille l’ambassadrice du In Seine-Saint-Denis, Inès Seddiki. Avec également un labo numérique qui permettra de se former aux opportunités autour du digital. »
Un lieu que le Crédit Coopératif – la banque qui plaide pour « une société où l’économie est au service de l’humain » – met donc à disposition de Ghett’Up afin de succéder à son propre « incubateur de l’inclusion » installé précédemment dans les mêmes murs. Avec l’envie, cette fois, de s’appuyer davantage sur une expertise de terrain. « Notre objectif en nous appuyant sur Ghett’Up est que chacun puisse trouver sa voie dans ce nouveau lieu qu’est le SAS et puisse ensuite faire de cette voie un objectif », synthétise Jean-Paul Courtois, le directeur général délégué du Crédit Coopératif qui avait appelé Eva Sadoun à la rescousse pour redonner une nouvelle dynamique à son incubateur dionysien.
Laquelle a donc immédiatement pensé à l’expertise de la Stanoise Inès Seddiki, qui a aujourd’hui fait de Ghett’Up, une association capable d’accompagner près de 1000 jeunes dans différents programmes d’affirmation, en 2021. « Pour connaitre à la fois Inès Seddiki personnellement, comme son action sur le terrain, je savais qu’elle pouvait être avec Ghett’Up le moteur capable de faire du SAS un hub où toutes les énergies des quartiers, et particulièrement celle des femmes, pourront se retrouver. Une base pour agir ensemble en fait », expose encore Eva Sadoun.
« Un lieu pour l’avenir de nos quartiers »
Car, c’est bien ce SAS là qu’a déjà imaginé Inès Seddiki : « En ouvrant largement nos portes, ici à Saint-Denis, on veut effectivement créer un lieu pour l’avenir de nos quartiers populaires : à la fois en direction des jeunes mais aussi des femmes en les accompagnant sur les questions de leadership et d’inclusion économique. Pour cela, on leur ouvrira des opportunités de rencontres avec le monde économique, des formations également. Tout un tas d’opportunités qu’on n’a pas forcément naturellement en venant d’un quartier populaire. C’est d’ailleurs pour ça qu’on a choisi le nom du SAS, parce que c’est un lieu qui doit vous emmener d’un point A à un point B, vous amener, en fait, un peu plus proche de vos rêves et de vos aspirations. » Le tout en s’appuyant donc sur la force émergente de Ghett’Up, ses six salariés en 2022 appuyés par un réseau fort d’une cinquantaine de bénévoles.
Voilà, les présentations du SAS sont faites, ne reste plus qu’à vous y glisser. Et pour cela, rien de plus simple, le SAS by Ghett’Up lance d’ores et déjà un appel à candidatures tous azimuts. Le premier pour intégrer son espace coworking, le second pour son programme de mentorat « Queen » dédié aux femmes de plus de 45 ans porteuses de projets. Enfin, le troisième est ouvert à tous ceux qui veulent co-construire la programmation à venir.
Autrement dit, résume et conclut Inès Seddiki : « On prend toutes vos idées, c’est le moment de nous solliciter. Vos projets seront les nôtres… »
Frédéric Haxo
crédits photo portraits: Bruno Levy pour le In Seine-Saint-Denis