Arpenter, nouvelle revue pour raconter les nouvelles urbanités in Seine-Saint-Denis

Arpenter, nouvelle revue pour raconter les nouvelles urbanités in Seine-Saint-Denis

Lancée mercredi 22 septembre à Saint-Denis, la nouvelle revue digitale concoctée par la marque territoriale de la Seine-Saint-Denis propose une traversée des villes et des idées du territoire pour donner « la parole à ceux et celles qui font la Seine-Saint-Denis par leurs initiatives et leurs engagements. » Un des fondamentaux du In qui se décline pour son premier numéro en une carte blanche donnée à « l’art’griculteur » dionysien Olivier Darné.


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« Avant de vous présenter Arpenter, on peut aussi faire une promenade au bout du jardin ou alors un chat perché ? » Être nommé arpenteur en chef du premier numéro de la nouvelle revue digitale Arpenter imaginée, conçue et pensée par l’équipe du In Seine-Saint-Denis n’empêche pas Olivier Darné de rester surprenant à l’heure d’accueillir les premiers invités conviés au lancement de ce nouvel objet éditorial, fait de sons, de textes, de photos et de vidéos.

Et, surprenant tout comme le fondateur du Parti Poétique, c’est bien un des adjectifs susceptibles de coller aux pages digitales d’« Arpenter » dont les concepteurs, à l’heure de le définir, ont néanmoins prévenu qu’ils ne le laisserait pas se faire étiqueter :

« Le projet à travers cette revue n’est pas de doter le Département de sa propre revue d’urbanisme, mais de permettre de nouvelles réflexions, de trouver un terrain d’expression, un lieu de mise en débat. »

Donc, qui de mieux, à part peut-être Olivier Darné, roi de l’essaimage avec ses abeilles productrices du Miel Béton, pour faire le miel d’une revue naissante ? Et bien lui, tout simplement et il l’a dit devant un soleil d’automne qui faisait rougir les tomates de sa Ferme Urbaine / Zone Sensible, puisque c’est lui qui recevait ce 22 septembre :

« Arpenter la Seine-Saint-Denis, c’est ce qui m’a construit au début de ma vie entre Bondy, Livry, Clichy-sous-bois, Gagny, Montfermeil… Donc, je ne pouvais pas dire non… »

Alors, forcément, il y a eu un chat perché. Enfin, non pas tout à fait… Même si Olivier Darné est parti prendre de la hauteur à Clichy dans le bois de Bondy à la rencontre de l’œuvre scénographique monumentale en bois imaginée par Feda Wardak, architecte-constructeur en résidence aux Ateliers Médicis, dans le cadre de son projet « En dessous, la forêt » .

« Du vivant dans et autour du béton »

Une illustration vertigineuse du fait que la Seine-Saint-Denis n’existe pas que par les clichés. Ou alors, ils sont ceux des photographes d’Arpenter qui donnent à voir une réalité qui n’est pas unique, comme le décor qui se dresse derrière Stéphane Troussel -un mixte entre les immeubles colorés de Saint-Denis et les sillons de la Ferme Urbaine héritière de la plaine maraîchère des Vertus- au moment d’inaugurer le premier chapitre de l’aventure éditoriale du In : « Arpenter la Seine-Saint-Denis permet de prendre la mesure des contrastes qui marquent ce territoire, remarque le président du Conseil départemental. Installée dans l’imaginaire collectif comme une banlieue faite de béton et de grands ensembles, la Seine-Saint-Denis regorge pourtant d’initiatives et de lieux qui viennent trancher avec cette représentation : lieux d’agriculture urbaine, 1157 hectares de parcs classés Natura 2000, de pollinisation, bergeries et leurs transhumances…

Dans et autour du béton, le vivant à sa place dans nos quartiers, il fait émerger de nouvelles pratiques et usages de la ville, il prépare l’avenir d’un territoire en profonde mutation. »

Sonder « le vivant » justement, c’était le parti-pris de la carte blanche d’Olivier Darné qui l’a ramenée à Saint-Denis, toujours dans sa Zone Sensible, site de son projet artistique et scientifique en cours, le « H-Lab », soit « mesurer ce qu’on obtient lorsqu’on soustrait à la pression foncière et à la densité urbaine un hectare qui relève bien sûr de l’agriculture urbaine mais pas seulement puisque Zone Sensible, c’est aussi un projet porté par les actions d’un collectif d’artistes. » 

Partage et chat perché…

Trois ans donc à écouter le monde changer et « au bout de ces trois années, projette le Dionysien Darné, on regardera tout simplement comment cette expérience pourrait être reproduite, dupliquée, comment elle pourrait inspirer d’autres collectivités, afin que dans un futur programme de développement urbain, on puisse laisser quelque part une place pour un indéfini de la ville. »

Une idée de partage de l’espace urbain qui a donné une piste de carte blanche à Stéphane Troussel pour la prochaine livraison trimestrielle d’Arpenter :

« La question qu’on doit se poser en Seine-Saint-Denis, c’est comment faire pour que l’espace public reste un commun ? Comment faire pour ne pas laisser la fameuse main invisible du marché se l’accaparer, comment continuer d’agir pour que la Seine-Saint-Denis, grâce à ses politiques publiques, reste une terre de partage… »

Bref, ne pas perdre un monde où on peut encore jouer à chat perché en montant sur des bancs publics et en grimpant aux arbres des parcs.


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Frédéric Haxo

Crédits photo: Sophie Loubaton pour le In Seine-Saint-Denis