De la Seine-Saint-Denis à Marseille: la mode vecteur de l’insertion professionnelle
Le In Seine-Saint-Denis est retourné à Marseille. Objectif de ce deuxième déplacement en territoire cousin: que des ambassadeur.rice.s du In installés à la fois chez nous et là-bas, nous racontent leurs projets, mais aussi, y prendre une grande bouffée d’inspiration. Rencontre placée sous le signe de la mode aux ateliers 13 a’tipik avec Fatimata Sy créatrice de Yodi Body et Lucie Mestre, fondatrice de l’Unique Façon.
Second arrêt: les ateliers 13 a’tipik
Après une matinée à découvrir la toute récente Fask Academy, le In Seine-Saint-Denis et ses deux ambassadrices – Fatimata Sy créatrice de Yodi Body et Lucie Mestre fondatrice de l’Unique Façon-, font étape dans l’un des incontournables de la mode marseillaise: les ateliers d’insertion 13 a’tipik. A leur tête, la charismatique et pétillante Sahouda Maallem.
Telle une conteuse, elle démarre: « j’ai toujours fait de la couture, à la maison on avait une machine industrielle dans la chambre, mais c’était dur pour moi. Je n’y arrivait pas vraiment ». A 18 ans, elle travaille et rejoint la mission locale d’Avignon . « Je grimpe les échelons, cela me plait, je suis infatigable ». Au même moment, sa sœur crée Chez Babel« . Nous sommes alors en 1999 et Chez Babel devient le premier atelier chantier d’insertion spécialisé dans le vêtement oriental de fête.
Hyper-active et créative !
Insatiable, Sahouda débarque finalement à Marseille en 2009 avec un goût du challenge: « je voulais faire un Babel à Marseille. Voir comment nous pouvions dupliquer une activité d’économie sociale et solidaire d’un territoire à un autre. J’ai du faire mes preuves« .
Sahouda explique qu’elle a d’abord vendu des escargots en tissus au marché Cour Ju, qu’elle a eu des galères et qu’aujourd’hui elle a pris sa place sur le territoire. « L’atelier 13 a’tipik est devenu expert en transfert de compétences, en pédagogie. Chez nous, ceux qui veulent rester restent, parfois 2, 4 ou 5 ans… Je les embauche » confie-t-elle dans un grand sourire. « On est une vraie famille ».
13 a’tipik, des humains avec de vraies histoires
Résultat: hommes et femmes se forment et répondent aux commandes passées par des entreprises locales: des masques, covid oblige, des petites séries de créateur.rice.s, le tout avec un mot d’ordre, l’upcycling. Tous participent aussi aux chantiers de plus grandes marques, à l’instar du marseillais Kaporal.
Les équipes de l’atelier 13’atipik récupèrent en effet les jeans avec défauts de la marque. Sa mission: confectionner une série fidèle aux croquis de Luis Carvalho qui collabore avec la marque. « C’est valorisant, formateur et engagé » résume Sahouda.
Dernière nouveauté… L’atelier et Sahouda ont lancé leur propre marque 100% upcyclée: Capuche ! D’une série de pantalons appartenant à Vinci Autoroute, elle imagine pantalon, veste ou jupe. Elle fait la part-belle au denim et à la marinière. Mais cette façonneuse, animée par la transmission, ne nous a pas encore tout dit… « J’ai une bonne nouvelle à vous annoncer », lâche-t-elle en fin de visite. « Bientôt, 13 a’tipik va s’exporter. Devinez où ? » Chez nous ! Un atelier chantier d’insertion 93 a’tipik devrait bientôt voir le jour…
Deux ambassadrices In Seine-Saint-Denis de la mode éthique, engagée et innovante à Marseille
Lucie Mestre, L’Unique Façon
Une évidence d’emmener aux côtés du In Seine-Saint-Denis, à la rencontre de la Fask Academy et des ateliers 13a’tipik, celle qui a fondé l’Unique Façon. Au cœur de son développement: le gâchis textile qui est le moteur à la fois d’une marque de mode upcylée à d’un bureau d’étude de solutions circulaires pour l’industrie de la mode.
Fatiamata Sy, Yodi Body
Yodi Body, c’est une marque made in Montreuil qui imagine des maillots éthiques inclusifs confectionnés en fibres recyclées/recyclables. Il n’y a pas de hasard dans la rencontre entre Fatimata Sy et Sahouda Maallem…Quelques mois plus tôt, elles échangeaient sans le savoir au téléphone, alors que la créatrice montreuilloise cherchait un atelier chantier d’insertion capable de confectionner ses maillots de bain et que Sahouda Maallem l’aiguillait vers d’autres ateliers en mesure de travailler ses matières.
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crédits photo: Benjamin Geminel pour le In Seine-Saint-Denis