Mode engagée made in Roubaix qui fait écho à la Seine-Saint-Denis
Le In Seine-Saint-Denis poursuit sa visite de territoires cousins. Après Marseille, direction Lille, Roubaix et Tourcoing, capitales du textile ! L’occasion de découvrir 2 projets innovants et engagés: La vie est belt et Les 3 tricoteurs. Deux histoires qui résonnent avec bien des projets made in Seine-Saint-Denis.
La vie est belt, une histoire de boucle à impact positif !
La vie est belt c’est une marque d’accessoires de mode -ceintures, porte-clef, sous-vêtements- qui rime avec réemploi et circuit-court. Prenons les ceintures: elles sont fabriquées à partir de pneus de vélos trop usés pour arpenter les routes. L’équipe de La vie est belt les récupère dans des points de collectes, disséminés ici et là principalement dans leur région. Se sont les collecteurs, allant d’une grande enseigne du sport bien connue à certaines équipes du Tour de France, qui se chargent d’un premier tri. La vie est belt, qui paye l’acheminement de toute cette matière récupère ensuite toute cette matière.
Les colis arrivent au compte-goutte chez Altereos, pôle de l’économie sociale et solidaire qui emploie hommes et femmes en situation de handicap et c’est là que la grande transformation a lieu. Elle repose notamment sur le talent, la minutie et le savoir-faire d’Adama et Christophe qui confectionnent à la main chacune des créations. Il y a d’abord le tri, la phase de gabarit, le trouage, séchage et contrôle qualité. « Avec un pneu on peut confectionner une ceinture et un porte-clef » raconte Hélène, responsable production et logistique.
Une mode engagée et circulaire qui plait
En plus des ceintures à partir de pneus de vélos, La vie est belt a aussi imaginé: des ceintures à partir de lances à incendie de pompiers hors d’usage, des sous-vêtements à partir de tissus collectés au Relais et depuis peu, des ceintures à partir de cordes d’escalade. « On manque toujours de matière, plus il y a de points de collecte et mieux c’est. Aujourd’hui on a 150 références et on fonctionne à l’opportunité. On nous envoie des matières et on développe à partir de là, on avance petit à petit » explique-t-elle.
Qui sait peut-être que, fort d’un réseau d’acteur.rice.s du vélo engagé en Seine-Saint-Denis, des points de collecte La vie est belt puis bientôt des ceintures « La vie est belt x In Seine-Saint-Denis » verront le jour !
Les trois tricoteurs: tricot innovant, engagé et moteur !
Derrière ce trio se cache: Alex, Victor et Sacha. Ils tiennent depuis quelques mois un atelier d’un nouveau genre à Roubaix; un bar à tricoter. Le concept ? On peut venir y boire un chocolat tout en regardant par la vitre la paire de chaussettes ou le bonnet qu’on a commandé se faire tricoter par une énorme machine. « La partie bar c’est 5% de nos recettes, précise Victor, nous sommes surtout un atelier ».
Tout est né de l’envie du trio de tricoter de façon innovante et responsable. Une envie qui trouve sa réponse auprès de deux énormes machines qui confectionnent un produit de A à Z sans couture apparente et avec un processus allégé permettant de créer non plus en série, mais à la pièce. « On s’adapte au client en réalisant ce qu’il souhaite dans la couleur qu’il souhaite et sans créer de déchets. « C’est fait ici à Roubaix, sous leurs yeux à partir de laines de responsables, de qualité » résume-t-il.
Des acteurs du textile qui fédèrent
Les trois tricoteurs a en quelques mois, eu ses belles pages dans la presse mais est aussi devenu un lieu de rendez-vous incontournables pour les acteurs de la mode locaux. « A Roubaix, on compte 107 entreprises du textile mais il n’y avait pas vraiment de cohésion entre elles. Nous voulions absolument pouvoir faire le lien entre tous » détaille Victor.
Résultat: ce café niché au fond d’une cour réactive depuis quelques mois un réseau du textile un peu endormi: « les acteurs des grands groupes cotoient les plus petits projets qui font différemment, c’est vraiment ce qu’on voulait ». Une façon de faire innovante, engagée et en synergie qui n’est pas sans rappeler les projets in Seine-Saint-Denis.
Crédits photo: Benjamin Geminel
