Mode éthique et engagée: dialogue entre la Seine-Saint-Denis et Marseille

Mode éthique et engagée: dialogue entre la Seine-Saint-Denis et Marseille

Le In Seine-Saint-Denis est allé à Marseille pour comprendre ce qui relie les deux territoires. Dans ses valises ? Des entrepreneuses d’une mode éthique, engagée et responsable made in Seine-Saint-Denis soutenues et suivies par Positive Planet. Au menu du voyage ? Une rencontre au Pôle Média avec d’autres créatrices marseillaises.

C’est Ikram Beddiafi, responsable éditoriale de Positive Planet Marseille depuis 2008 qui nous reçoit au Pôle Média. Premier constat: pour parler mode éthique et engagée, cela se passera entre femmes. « Elles sont de plus en plus nombreuses à entreprendre, raconte Ikram. Chez Positive Planet Marseille en 2019 par exemple, la moitié des projets que nous avons accompagné étaient menés par des femmes ».

Ce qui réunit toute ses femmes ? Une envie de créer, de faire et de vivre de la mode de manière éthique, engagée. Gabriela Del Barco Renard, qui vit à Montreuil n’est pas venue seule, elle est accompagnée de sa petite bande de doudou-peluche baptisée Maison Qamaqi, confectionnée en Bolivie d’où elle est originaire. Wafaa Mesbaoui, née au Maroc et installée depuis 10 ans en  France, se lance tout juste dans la confection de vestes brodées avec des artisans du Maroc. « Il y a des matières et des savoir-faire exceptionnels dans nos pays d’origine, raconte-t-elle, la question c’est comment est-ce que tu fais pour valoriser cela ? Rémunérer au juste prix tes artisans ? »

Des questions que se posent aussi Lisa Billiard et Moranne Deroff, créatrices de Cagole Nomade une marque de vêtements et accessoires made in Marseille, unisexe, féministe et responsable, soutenue par BPI. « Nous nous fournissons en matières près de chez nous. Dans les friperies, auprès d’invendus, tissus d’ameublement, chambre à air de vélo, tout est source d’inspiration… Et se sont des couturières de Marseille qui assemblent nos pièces upcyclées » raconte Lisa.

Ce qui réunit aussi ses entrepreneuses se sont des histoires de femmes.

« Je voyais ma maman, brodeuse, je l’ai toujours vu faire et cela fait partie de moi » raconte Wafaa Mesbaoui. Même histoire pour Blanche-Hélène Djombi Ayaba qui vit à Montreuil. « Ma mère était une couturière talentueuse, très chic, j’ai grandi en la voyant faire« . Aujourd’hui, celle qui a été jeune fille au pair dans de nombreux pays, inspirée par ses expériences autour de la petite enfance a créé des kits de puériculture en tissus wax. « Tout tient dans un petit sac: votre serviette, votre étui à lingettes, votre étui à dosettes de lait » décrit-elle les yeux pétillants.

« Souvent, constate Ikram Beddiafi, ces femmes partagent dans leur façon d’entreprendre de nombreux points communs, de prises de risque similaires, des histoires de vie qui se ressemblent. Se sont des mamans qui ont eu des déclics« . A toutes, elle conseille la même chose: un business modèle carré, un objectif défini que l’on ne perd par de vue et surtout savoir bien s’entourer. Et cela tombe bien, sur ce dernier point au moins, que cela soit en Seine-Saint-Denis ou à Marseille, les créatrices de mode éthique, engagée et responsable se serrent les coudes.


Envie d’en savoir + sur ces positiveuses de la mode made in Seine-Saint-Denis ?

Leurs portraits vidéo !

 

 

Images et montage: Pauline Durand pour Positive Planet

Crédits photo: Benjamin Geminel