Promo Go In #4: L’Unique façon, un projet cousu main

Promo Go In #4: L’Unique façon, un projet cousu main

Designer textile, Lucie Mestre a créé l’Unique Façon, bureau d’études capable de redonner vie aux rebuts du prêt-à-porter. Le fruit d’un engagement éthique qu’elle veut évidemment mettre à la mode… Portrait de cette lauréate du concours Go In Seine-Saint-Denis #4.

Fashion dans son jean XXL savamment retaillé, Lucie Mestre a l’art de redonner vie aux pièces textiles condamnées à finir en chiffons. C’est même sa spécialité à la tête de L’Unique Façon , un bureau d’études qui s’est fait la spécialité de reconvertir les produits défectueux ou des invendus d’enseignes de mode. Fondée début 2020 à Aubervilliers, la start-up de l’upcycling a désormais l’ambition de devenir un acteur reconnu auprès d’enseignes de prêt-à-porter prêtes à s’engager sur cette voie écoresponsable.

Pour cela, Lucie Mestre fera prospérer une passion de la couture et de la mode entretenue depuis l’âge de douze ans : « C’était un jour d’ennui chez moi du côté de Lyon et je me suis emparée de la machine à coudre familiale qui servait principalement à faire des ourlets, raconte la trentenaire. Ensuite, je me suis formé sur le tas en cousant et décousant… »

Ce sera le fil d’Ariane de Lucie…

qui va bientôt dérouler des études et une carrière dans la mode : « D’abord aux Beaux-Arts de Lyon où j’ai obtenu mon diplôme de designer textile et appris, entre autres, à interroger la matière, mais aussi la sérigraphie et la broderie. Un savoir-faire que j’ai mis, ensuite, au service du costume de théâtre avant de travailler pendant trois ans, comme cheffe d’atelier puis responsable du bureau d’études, de Coco&Rico, un atelier de confection textile en circuit court », résume la Lyonnaise devenue citoyenne d’Aubervilliers.

Une solide expérience qui l’amène aussi à s’interroger de manière plus personnelle sur sa façon de consommer. Avec un déclic, le visionnage en 2015 de The True Cost du réalisateur américain Andrew Morgan, un documentaire sur les ravages sociaux, économiques et environnementaux provoqués par l’industrie de la fast fashion.

« Après ce film, j’ai arrêté de céder à mes envies pour consommer vraiment de manière plus responsable, en me positionnant aussi comme une créatrice engagée», expose la créatrice de L’Unique Façon. Un combat qu’elle dessine évidemment en circuit le plus court possible puisqu’elle travaille avec des ateliers de Pantin.

« En Seine-Saint-Denis, il y a déjà une vraie dynamique d’acteurs engagés sur la mode solidaire peut-être parce qu’on est sur un territoire populaire qui connait la valeur des choses, juge-t-elle. Alors, on se serre les coudes. C’est important pour faire avancer des convictions… »

 

Frédéric Haxo

Crédits photo: Bruno Lévy